Ilium
de Dan Simmons

critiqué par Fa, le 7 avril 2006
(La Louvière - 48 ans)


La note:  étoiles
Vraiment un coup de coeur
Imaginez la réitération de la Guerre de Troie, contrôlée et surveillée par les Dieux. Une Guerre de Troie suivie par des sages éphémères qui eux seuls connaissent le fil l'Histoire d'Homère et doivent vérifier si les événements coincident. En fait, le remake de la Guerre de Troie se déroule sur Mars, au pied du Mont Olympus et les Héros sont des créatures boostées aux nanotechnologies. Greffez-y la téléportation quantique, l'invisibilité.
Ajoutez-y ensuite des créatures post humaines chargées d'aller voir ce qui se passe sur Mars, siège d'une intense activité quantique et qui voient leur vaisseau endommagé mystérieusement à l'approche de la Planète rouge (qui a bleuit récemment).
Ajoutez-y enfin les post-humains, cantonnés dans un Paradis artificiel où ils ont perdu la notion de distance, de maladie, de travail pour se contenter d'un parc d'attraction champêtre permanent, dont certains veulent découvrir leur vraie nature, notamment suite à l'apparition d'un certain Odysseus.
Pimentez le tout de PHV (petits hommes verts mystérieux), de créatures infectes à l'haleine putride, d'une terre post humaine qui présente d'étrange distorsions, d'un certain délire quantique, d'une Hélène de Troie diablement sexy, de héros ultra-puissants et ultra manipulables, d'un suivi au près de l'Iliade, de discussions analytique des sonnets de Shakespeare et de l'Oeuvre de Proust, d'une logosphère consciente issue de l'antique Internet, et j'en passe bien sûr...

Vous l'aurez compris, ce roman est d'une grande richesse et fait parfois un peu dans le baroque, mais il pose de vraies questions sur l'homme, sa finalité, l'art, l'histoire, tout en présentant une histoire délirante et haletante.

Vivement la suite... Odysseus.
Après Hypérion, Dan Simmons ne pouvait faire que moins bien 6 étoiles

Avec Ilium, Dan Simmons revisite la guerre de Troie (il est conseillé de réviser la mythologie Grecque avant de commencer, mais aussi La Tempête de Shakespeare) et il invente un futur à l’espèce humaine qui se répartit entre des « dieux » qui sont les derniers avatars d’une humanité bourrée de nanotechnologie, des humains (presque) normaux mais abrutis dans une société de loisirs perpétuels et des robots semi-organiques (les moravecs) qui sont finalement les plus attachants et les plus proches de nous (un comble !).

Dan Simmons nous fait entrer abruptement et sans explications dans son univers : c'est normal d'être perdu pendant le premier quart du livre et de commencer à comprendre seulement à la moitié comment les trois trames vont se nouer.
Comme dans le cycle d’Hyperion il s’agit d’un récit épique, démesuré (scènes de bataille grandioses et sans concessions), bourré d’idées et de références, d’érudition littéraire (l’amour de Dan Simmons pour la littérature classique se retrouve), de culture scientifique (la téléportation correspond à ce qu'on sait faire de mieux aujourd'hui en la matière) et de personnages attachants. Outre les deux moravecs cités plus haut, on suit notamment Hockenberry, érudit spécialiste d’Homère du XXème siècle mystérieusement ressuscité qui éclaire les événements de son ironie et de son sarcasme.

Et malgré tout cela… en refermant le livre je me suis demandé si j’allais acheter la suite, malgré la situation de suspense dans laquelle Dan Simmons nous abandonne. Du côté des « vrais » humains, c’est un peu poussif et pas très réaliste avec des événements qui laissent deviner que derrière tout cela se cache quelque chose d’encore plus grand et encore plus machiavélique. Mais ça commence à faire un peu trop et à force de grossir et d’enfler, ça fait parfois enflure creuse sous une croute alléchante.

Romur - Viroflay - 50 ans - 14 mars 2008


La chute d'Ilium 3 étoiles

Lu à sa sortie, il ne me reste pratiquement aucun souvenir de ce pavé. Même la lecture de la critique ne parvient pas à faire ressurgir des lambeaux de situations.
Ilium, après Hypérion, La chute d'Hypérion, Endymion et L'éveil d'Endymion, a été une franche déception.
Ce n'est pas un livre que l'on achète, mais une ramette de papier usagé !
Cette dernière remarque est sans doute abusive, désolée. Mais elle est à la hauteur de ma déception.
L'Iliade, lu peu avant me paraît au combien plus recommandable.
Pourtant, Ilium se lit. Il n'a rien de remarquable, c'est tout, si ce n'est une couverture hideuse (Paternoster) et environ cinq cent pages de trop.
Mais où sont les auteurs de SF aux courtes nouvelles, courtes mais exquises ?

Vda - - 49 ans - 14 avril 2006