Dernier du nom
de Charles McGlinchey

critiqué par Eireann 32, le 5 avril 2006
(Lorient - 77 ans)


La note:  étoiles
Quand un patronyme disparaît !
Découpée en chapitres traitant chacun d’un sujet (La famille, le pays, la famine etc), la chronologie n’est pas du tout respectée, et comme l’auteur remonte loin dans ses ancêtres et que les noms de lieux sont souvent plus gaéliques que nature, un peu de concentration est nécessaire.
Les souvenirs coulent sans effet d’écriture comme un documentaire, non c’est un documentaire. Un monde disparaît même dans les campagnes les plus reculées de l’ouest irlandais, la musique reste et le «Poteen» aussi.
Le fameux «Poteen», alcool de contrebande, distillation maison (ivresse assurée) a droit à un chapitre, le plus amusant, «au gendarme et au voleur» version alcoolisée, les forces de l’ordre, à la fin du siècle représentant la couronne britannique, les gens du cru (pas tous bouilleurs, mais pas loin) catholiques et plutôt rebelles. Et les foires, grands moments festifs très arrosés, pas forcément par la pluie, occasions souvent du seul voyage de l’année.
D’autres pages plus sérieuses, les remèdes par les plantes, le filage et le tissage, plus terre à terre «Poètes, tenanciers et pèlerinage» ou plus tristes «L’immigration». Dans le domaine de l’éducation, un maître d’école apprenant le latin à ses élèves. Imaginons des enfants pour qui l’irlandais est la langue maternelle, l’anglais la langue obligée et avoir des cours de latin en plus. Un maître, disais-je, qui donne ses cours en sarclant son champ, et en plantant des pommes de terre, les élèves le suivant et l’aidant et qui lui passent son complet par-dessus la haie un jour de visite surprise d’un professeur d’Académie. Dommage que l’écriture n’ait pas un peu plus de chaleur et d’humour, mais c’est un témoignage irremplaçable.
Quelques proverbes ou pensées de l’époque :
-Dans le passé, les femmes propriétaires de terre étaient très recherchées (cela aurait-il changé ?)
-« Il n’y a pas de miel sur les chardons, ni d’or sur la bruyère, pas plus dans les autres pays que chez nous »
-C’est sûr, la boisson ne coûtait pratiquement rien.
-Alphabet pour apprendre l’anglais :
C la forme de la Lune, U un fer d’âne, V un compas etc.
-La langue ne moura jamais et c’est une bonne chose.
-«Je ferai tous les petits travaux dans la maison
O Maman, laisse-moi aller à la foire de Pollan»