La ligne rouge
de James Jones

critiqué par Matru, le 30 mars 2006
(cagnes sur mer - 49 ans)


La note:  étoiles
détonnant!
Jamais un livre sur la guerre ne m'a interpellé de la sorte.
La ligne rouge a fait l'objet d'une adaptation au titre éponyme, réalisé par terrence malick.
Cette adaptation je l'ai trouvé réussie à plus d'un titre: malick a pu restituer une partie de la complexité des personnages tout en faisant passer, et c'est son droit, son propre message.
Le roman se veut beaucoup moins optimiste, les protagonistes sont tous criant de vérité, car les émotions ici retranscrites, m'ont semblé réellement familières, pour en avoir éprouvées certaines et pour reconnaître dans les autres quelque chose de vrai.
à lire d'urgence.
Mourir ou crever 9 étoiles

Lors de sa première publication en français dans les années 60, ce roman s'intitulait "Mourir ou crever" et vous le trouverez peut être sous ce titre chez les bouquinistes (j'ai une édition de 1969) ... ce livre avait déjà été adapté au cinéma en 1964 par Andrew Marton avec comme titre français "L'attaque dura sept jours."

James Jones s'est inspiré de sa propre expérience puisqu'il faisait partie du corps des Marines de 1939 à 1943, il sera démobilisé après une grave blessure à Guadalcanal en janvier 1943.

J'ai le souvenir d'un grand roman de guerre dans la même veine que "les nus et les morts" de Norman Mailer

Patman - Paris - 61 ans - 25 mai 2020


Impressionnant 10 étoiles

J’ai lu ce livre il y a déjà quelques années et j’en ai conservé un excellent souvenir. Le sujet est difficile mais l’auteur ne partait pas de rien, ayant vécu la bataille de Guadalcanal (dans quelle position, je ne saurai dire, mais suffisamment près du terrain pour nous en faire cette description).

Il est vrai que les personnages sont extrêmement fouillés et c’est là la force de l’ouvrage, ne jamais réduire à un matricule celui qui tombera sous les balles ou sous l’artillerie du camp adverse. La description des combats est hallucinante, sans parler de la psychologie des intervenants pendant ces phases (pourvu que nous ne vivions jamais cela…) ; les GIs semblant se désincarner et vivre l’action avec une distance surréaliste comme sous l’effet d’une drogue. Je ne me catalogue pas dans le camp des pacifistes, mais il faut admettre que l’art de la guerre en prend un coup sévère (la vision du théâtre d’opération par le clan des officiers supérieurs est un modèle de cynisme… volontaire). Pour faire un parallèle cinématographique, J. Jones nous livre une vision très réaliste du champ de bataille à travers une sélection bien ciblée d’acteurs là où Spielberg nous délivre (dans « Saving Private Ryan ») une boucherie générale globalisée même si extrêmement réaliste également.

Un bon conseil, lisez ce livre avant de regarder le film de Terrence Malik, excellent au demeurant, mais résumer ce livre en deux heures relève de l’irréalisable pour tout cinéaste, quel que soit son talent.

Dernier conseil, lisez ce livre, il en vaut la peine.

Manu_C - - 54 ans - 3 avril 2006