Les Annales du Disque-Monde, tome 05 : Sourcellerie
de Terry Pratchett

critiqué par Belial, le 30 mars 2006
(Anvers - 44 ans)


La note:  étoiles
Toujours le mot pour rire
Les annales du Disque-Monde constituent l’œuvre majeure de l’anglais Terry Pratchett, qui y a gagné ses galons d’humoriste reconnu et vénéré. Avec plus de 30 volumes au compteur, voilà une série qui a séduit bien des lecteurs et suscité un enthousiasme sans cesse renouvelé. Un monde plat et rond, porté par quatre éléphants eux-mêmes juchés sur la carapace d’une énorme tortue. Tout ça a de quoi surprendre. Sur ce gigantesque disque, un univers inspiré des romans de fantasy, peuplé de dieux, sorciers, brigands, monstres, assureurs, etc. qui constituent un petit monde hétéroclite, bigarré et complètement frappé. Car le Disque-Monde est avant tout une gigantesque farce, parodie lancée à la face du monde, qui n’épargne rien ni personne.
Et nous voilà repartis sur les aventures de Rincevent, le magicien raté. Si les Annales du Disque-Monde constituent un cycle d’un seul tenant, chaque roman qui le compose s’intéresse à un personnage en particulier. Tout comme la huitième couleur et le huitième sortilège, Sourcellerie poursuit les aventures de Rincevent, magicien incompétent mais qui sauve le monde sans trop savoir pourquoi ni comment. L’arrivée d’un nouveau sourcelier (grand mage aux pouvoirs immenses) provoque un remue-ménage spectaculaire au sein de l’Université Invisible : les Guerres Thaumaturgiques refont leur apparition sur le Disque et Magie et Sourcellerie vont se livrer à un combat sans merci. Rincevent et ses compagnons (Conina, fille de Cohen le Barbare, et Nijel le guerrier sanguinaire qui vient à peine de lire le manuel) se retrouvent au milieu de tout ça avec comme mission de sauver le monde, la routine quoi.
Soyons clairs, l’intrigue de ce cinquième volume n’a absolument rien de palpitant et ne comptons pas trop là-dessus pour nous satisfaire de ce nouveau tome du Disque-Monde. Mais heureusement l’écriture irrésistible de Pratchett compense largement la faiblesse scénaristique : les bons mots et les pieds de nez irrévérencieux sont omniprésent, chaque ligne ou presque est un régal d’humour et d’intelligence. La densité en est tellement impressionnante qu’on se surprend à reprendre son souffle et ralentir le rythme de la lecture pour en profiter tellement. Sans doute pas un des meilleurs tomes du cycle au final mais vous auriez tort de passer à côté.
Extrait : « Le nouvel arrivant donnait l’impression de pouvoir suivre les pensées d’un tire-bouchon sans effort, et quelque chose dans son regard aurait fait fuir le rongeur enragé moyen, découragé, sur la pointe des pieds.
Cet homme-là, auriez-vous dit, il a les mots « Grand Vizir » écrits sur toute sa personne. On ne peut rien lui apprendre sur les histoires de veuves escroquées et de jeunes gens sensibles emprisonnés dans de prétendues grottes pleines de joyaux. Question coups fourrés, c’est probablement lui qui a écrit le manuel ou, plus vraisemblablement, qui l’a volé à un autre. »
Chapeau contre sourcellier 5 étoiles

Les mages et l'Université de l'Invisible sont cette fois-ci à l'honneur dans ce volume des Annales du Disque-monde, et l'on verra comment le train-train tranquille de nos aimables magiciens un peu flemmards est sévèrement bousculé par un jeune sourcellier épris de vengeance et d'ambition !

Il faut reconnaître que Sourcellerie traîne un peu de la patte, surtout dans la deuxième partie du livre, que j'ai trouvé bien longue, Terry Pratchett semblant parfois ne pas trop savoir comment conclure son histoire. Heureusement les situations burlesques, les bons mots et les personnages improbables sont toujours au rendez-vous, tandis que le Bagage, fidèle compagnon de Rincevent, montre encore une fois son fichu caractère !

Fanou03 - * - 48 ans - 2 septembre 2015


Magie vs Sourcellerie 7 étoiles

En effet, "Sourcellerie" n'est pas le meilleur du cycle et son scénario laisse parfois à désirer mais l'écriture en est toujours aussi délirante et ses personnages loufoques. J'ai retrouvé avec grand plaisir Rincevent et le Bagage. A consommer avec modération, donc, mais on se régale...

Missparker - Ixelles - 41 ans - 7 mai 2006