La guerre des chocolats
de Robert Cormier, Michèle Poslaniec (Traduction)

critiqué par Matru, le 28 mars 2006
(cagnes sur mer - 50 ans)


La note:  étoiles
cloisonné!
certains livres se trouvent classés dans les livres pour la jeunesse alors que leur propos est universel.
C'est le cas de tous les livres de robert Cormier, la guerre des chocolats étant un exemple probant.
L'histoire de jerry renault est celle d'un adolescent qui vient de perdre sa mère,il débarque dans un nouveau lycée où règne une société secrète d'élèves.
Ne vous méprenez pas : rien de fantastique ici, seulement un groupe de potaches dirigés par un individu particulièrement incisif, archie COSTELLO.
JERRY va donc commencer par jouer le jeu du bizutage, jusqu'au moment où il va défier le groupe par son attitude indépendante.
Les thèmes centraux du livre sont donc bien universels: le désir d'indépendance, la vulnérabilité devant le groupe et enfin la pression sociale qui peut en découler.
Cormier a d'abord été longtemps journaliste avant de devenir romancier, ce qui donne un décryptage des sentiments humains particulièrement aigu à ses romans.
Ayez la curiosité de lire Cormier, vous ne le regretterez pas.
Jeux de pouvoirs 8 étoiles

Très dérangeant roman, La guerre des chocolats se situe dans un lycée catholique de Nouvelle Angleterre. Frère Léon en assure la direction, d’une main de fer sans gant de velours. Maître dans l’art de la manipulation, il demande l’aide d’Archie, la tête pensante des Vigiles (société secrète), pour la vente de boites de chocolats. Par jeu, ce dernier désigne un première année pour tenir tête pendant dix jours, au terme desquels il devra alors céder et se mettre lui aussi à la vente. Mais Jerry va persister dans son refus, ce qui ne sera au goût de personne…
Dire qu’on prend une claque est encore en-dessous de la vérité. Beaucoup de perversité dans ce roman, dans le caractère des personnages et dans leurs façons d’imposer leur vision. Une forme de désespoir aussi, avec un épilogue absolument sinistre. On se sent coincés, très seuls, on est horrifiés, et on a l’impression que chaque mot est pesé. Une maitrise impeccable de l’écriture, une tension qui ne se relâche pas un instant.
Terrible, mais d’une puissance qui fait mouche.

Cuné - - 57 ans - 28 août 2007