Jour des magiciens (Le), tome 3 : Lancaster
de Michelangelo La Neve (Scénario), Marco Nizzoli (Dessin)

critiqué par Shelton, le 26 mars 2006
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
C'est tout simplement magique...
Troisième volet de ce Jour des magiciens, histoire magique, fantastique, poétique, épique et tendre… Donc prenons encore le temps, ensemble de survoler cet album de bande dessinée qui mérite une lecture bienveillante et attentive…
Pour ceux qui auraient cette bédé dans les mains avant d’avoir lu les deux épisodes précédents, ce qui est fortement déconseillé, il y a, néanmoins, une sorte de journal illustré pour résumer et mettre en ambiance… Mais, en quelques mots, disons que Lancaster, sorte de magicien déchu et rebelle, est le père de Drazen. Ce jeune garçon a été enlevé, très jeune, par une personne ambiguë, Ash, qui tente de rétablir l’ordre des magiciens… Mais voilà, tout est bien compliqué car il y a une certaine Maria, mère de Drazen, une autre Anja, amoureuse virtuelle de Drazen… Or les magiciens n’ont pas le droit d’aimer. L’amour est un sentiment de simples mortels…
Le véritable problème, c’est que les magiciens amoureux ont tendance à connaître la jalousie, aussi, mais avec aucune limite, ce qui les fait plonger potentiellement dans la haine la plus terrible… Avec eux, aucune demi-mesure…
Ce troisième album est plus surprenant que les deux premiers, plus déjanté, plus magique en quelque sorte… Lancaster tue Ash, récupère Drazen, tente de lui redonner un sens de vie, de réveiller son amour pour Anja… Mais cet amour existe-t-il ?
J’aime beaucoup le camion magique de Lancaster, les rêves de Drazen, les fées qui le protègent – ou qui le gardent prisonnier, allez savoir – et les effets spéciaux qu’utilise le dessinateur…
Oui, je dis bien effets spéciaux car on peut dire que la magie est beaucoup plus présente dans le tome 3 que dans les deux précédents. Mais certains moments sont particuliers, si, avouons-le ! C’est le cas du retour à la vie de Maria et de la grande panne électrique de la centrale mégalithique de Carnac… Mais je ne voudrais pas vous en dire trop car vous devez garder votre bonheur de lecteur…
Cet album sera aussi celui de la confirmation de la réalité de l’amour et du début d’une lutte terrible entre père et fils… Anja fait confiance au magicien, elle l’aime et va devoir attendre pour le retrouver…
La narration graphique s’est complètement transformée depuis le premier album, le scénariste est devenu d’une efficacité confirmée et d’une maturité indiscutable. Le dessinateur est plus précis, plus tonique et son dessin semble se mettre en mouvement : j’ai beaucoup apprécié les huit planches nocturnes ayant pour cadre les alignements de Carnac…
Voilà, maintenant, il nous faut attendre car il y aura, au moins, un quatrième épisode… Ah ! ces maudits (A suivre)… Arrivera-t-on, un jour, à donner aux auteurs un espace suffisant pour raconter des histoires d’un seul tenant, des « one shot » comme on dit aujourd’hui, mais système qui a l’avantage pour nous de pouvoir terminer l’histoire avec la dernière planche…
Bien sûr cette série doit prendre sa place dans les bibliothèques de ceux qui sont toujours fascinés par les contes, le fantastique, la littérature poétique… Et gardons le réalisme pour une autre fois !