La mariée était en noir
de William Irish

critiqué par Tistou, le 25 mars 2006
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Noir, le polar.
Deuxième fois que je lis « La mariée était en noir » et je ne m’en lasse pas. Apparemment le roman a été porté à l’écran par François Truffaut mais je ne l’ai pas vu. Pas influencé donc.
« La mariée était en noir » serait plutôt dans la veine « genre Simenon » mais avec comme un souffle épique en plus. Il y a de la tragédie grecque là-dedans. Impossible de résumer l’histoire sans la déflorer. Je m’abstiendrai donc. Cela dit, une mariée en noir … ? Plutôt tragique. Oui, évidemment.
Beaucoup de tension, de passion, pour un scénario qui sort de l’ordinaire, ou qui, au moins, en sortait en 1940 quand il fût écrit.
Les traits psychologiques sont très finement cernés. Pas d’esbrouffe. On sent le drame venir dès le début, et il parvient encore à nous surprendre. Cornell George Hopley Woolrich, alias William Irish a dû en inspirer plus d’un, et plus d’une ! C’est clairement déja un polar moderne, en opposition à des prédécesseurs tel Maurice Leblanc.
« Elle tira une photographie d’une pochette boutonnée sous le couvercle de la valise. C’était le portrait d’un jeune homme …
Puis elle prit une boîte d’allumettes dans son sac et s’approcha du lavabo ; elle enflamma un coin de la photo et attendit qu’elle fût réduite en cendres …
… elle marcha vers la fenêtre ouverte et se pencha, les deux mains appuyées à chaque extrémité de l’appui. Elle semblait se pencher vers la ville, comme pour la menacer. »