Le temps où nous chantions
de Richard Powers

critiqué par Detartas, le 17 mars 2006
( - 69 ans)


La note:  étoiles
Le livre de l'année
Les critiques dithyrambiques de Pïerre Assouline, Frederic Ferney et autres François Busnel - et la superbe couverture- m'ont incité à acheter ce livre d'un auteur que je ne connaissais pas. Je pèse mes mots en disant que c'est un éblouissement.

Tout ce que l'on dit sur ce livre est vrai - c'est un bonheur de lecture incomparable, malgré la diversité des domaines abordés, avec des personnages on ne peut plus attachants.

Comment résumer une telle richesse...dire que cela parle de musique, de coexistence entre les communautés, de l'histoire de la seconde moitié du XXème siècle, du temps qui passe, de la famille, des sentiments...tout cela est à la fois vrai et terriblement réducteur. Richard Powers a réussi une sorte d'alchimie divine.

L'anecdote est assez simple : un physicien juif rencontre une jeune chanteuse noire dans les années 40 - ils élèvent leurs trois enfants - évidemment métis- chez eux sans jamais leur inculquer la moindre notion de race, d'appartenance, de communauté. Nous suivons la vie de ces trois enfants des années 60 aux années 80 - avec les différentes répercussions que cette éducation aura sur eux. Autant dire que lorsque l'on sait ça, on ne sait rien.

La vérité c'est qu'on sort de ce livre, non seulement enchanté, mais peut-être plus humain. De l'humanité, la denrée rare... le mot est lancé.

Inutile de dire que je le conseille à tous. Des heures de bonheur garanties.
Beaucoup trop looooooooong ! 6 étoiles

J'aime les livres épais, mais trop, c'est trop !
Pour le reste, tout a été dit et très bien décrit par les critiques précédentes. J'ai particulièrement admiré les descriptions musicales plus sophistiquées les unes que les autres. C'est un des grands points forts de ce roman : l'infinité des descriptions musicales ! Un difficile pari relevé haut la main !

Pascale Ew. - - 56 ans - 9 septembre 2015


Intrigue trop lente 5 étoiles

Le quatrième de couverture et les critiques me promettaient de belles heures de lectures. Le livre est incontestablement bien écrit mais à réserver aux lecteurs appréciant une intrigue lente. Quand on est bien dans un livre, on ne veut pas le quitter et 1000 pages ne sont alors pas un problème. Mais déjà au chapitre 9 : "un tempo", cela a été une zone de turbulence. De plus je m'attendais à une histoire dans le milieu de la musique noire américaine, le blues, le jazz... et bien pas du tout. C'est de chant lyrique dont il s'agit. L'auteur m'a noyé sous son érudition en physique quantique et musique classique. Les lecteurs sont avertis, à mon avis, il faut une bonne attention pour aller au bout de l'histoire. Personnellement, j'ai reposé ce pavé à la fin du chapitre 15.

Tetef - Tarare - 50 ans - 12 mars 2015


« Mais t'es noir ou t'es blanc... » 8 étoiles

« Ni l'un ni l'autre... ».
Pour reprendre les paroles d'une chanson qui passe en boucle en ce moment.

David Strom, juif allemand émigré aux états-unis, ne se doute pas de ce que son union avec Delia Daley, jeune femme noire, va déclencher.
Seule Delia, et ses parents, le savent. Ils savent qu'ils ne pourront jamais sortir ensemble, marcher côte à côte, prendre un taxi ou s'assoir l'un à côté de l'autre dans un bus.
Mais persuadés que le monde va changer, ils font front aux insultes raciales et créent au sein de leur foyer, un nid, un microcosme paradisiaque dans l'union de leurs voix.
"Le progrès n'est qu'une question de persévérance."

L'arrivée de Jonah, chanteur prodige, puis de Joseph dit Joey renforcera le ciment familial. Ruthie la petite dernière baignera dans la musique comme ses aînés, sachant lire une partition avant même d'apprendre à lire.
"Une nouvelle fois, l'Etat indique "de couleur" sur le certificat de naissance. "Et si l'on mettait "mixte" cette fois-ci ? demande-t-elle.... mais mixte n'est pas une catégorie."

Mais on ne peut pas vivre indéfiniment sans être confronté un jour ou l'autre au monde. C'est la voix de Jonah qui obligera ses parents à le laisser partir dans une prestigieuse école... parmi les rares qui acceptent les noirs.
Car le problème de leurs enfants sera bien leur couleur. Ils sont trop noirs pour accéder à la liberté ou au pouvoir des Blancs mais trop blancs pour être acceptés dans la Communauté noire.
"Elle et mon père échangent un regard en voyant ce qu'ils ont fait – c'est un constat secret, terrible : notre enfant est d'une race différente de chacun de nous."

Nous suivrons donc la vie de cette famille hors norme, physiquement et surtout musicalement. Et plus particulièrement, celles des deux frères dont les carrières musicales exceptionnelles les amèneront à vivre d'étranges situations.

Si la littérature a bon nombre de titres sur le sort des noirs aux états-unis, il est plus rare d'en lire relatant celui des "mulâtres". Sort qui malgré l'époque où se passe ce roman, ne semble pas avoir évolué.
"Mais un quart de siècle avait détruit tout naturel en moi. Toutes les leçons prodiguées par ma famille se réduisaient à une seule: on ne survit pas au mariage avec quelqu'un d'une autre race."

Les personnages sont attachants dans leur différence, dans la force du lien qui les unit, dans la force du chant qui les transcende.
Mais voilà, je reprendrai une phrase de ce roman qui parlait d'une lettre en disant : "c'est un chef-d'œuvre d'exactitude musicologique".
Comme je suis d'une immense inculture musicale, je ne peux pas le confirmer, mais j'avoue avoir été gênée, voire ennuyée par l'abondante relation des œuvres chantées, citées, travaillées, par le vocabulaire utilisé.
Cela a rendu ma lecture ardue gâchant un peu mon plaisir mais pas mon admiration pour le talent de l'auteur.

Marvic - Normandie - 65 ans - 18 mars 2014


La grande classe 10 étoiles

J'ai adoré ce roman, et pourtant je n'y connais rien en musique classique (mais je me soigne!). C'est passionnant du début à la fin, et ce malgré les mille pages. C'est un roman qui m'a littéralement envoûtée. A lire absolument!

Flo29 - - 51 ans - 15 mars 2014


De la musique avant toute chose? 10 étoiles

Quel roman, oui!

Son poids, sa longueur pourrait décourager d'éventuels lecteurs . Et aussi sa complexité. Car si cela m'a évoqué Philip Roth bien sûr, avec Pastorale américaine, et surtout "La tache" pour un des principaux thèmes, ce livre brasse encore plus... Peut-être trop, d'ailleurs? Je dirais que dans le cadre donc de l'histoire récente des Etats Unis ( dominée de tout temps par le problème ethnique) j'aperçois trois thèmes dominants, mais il y a bien d'autres choses....

- La famille ,bien sûr, et dans cette famille surtout la fratrie, le rôle de chacun, qu'il exerce en fonction de ses dons, oui, mais aussi et surtout en fonction de ce qui lui a été donné comme tâche de façon plus ou moins consciente par les parents et en particulier par la mère ( c'est elle qui a confié, d'un seul regard, la responsabilité de son frère et de sa soeur à l'enfant du milieu....)

- La musique et le temps, la musique qui permet de jouer avec le temps, de l'utiliser dans le rythme bien sûr, mais aussi par des retours en arrière et des variations sur un même thème.

-Et puis, la question de l'identité, qui apparait à chaque page, et dont les difficultés de définition sont majeures pour ces enfants de par leur métissage et leur double culture ( avec le lourd passé qui est le lot de chacune) et parce qu'ils ont été élevé dans la très belle mais utopique idée que l'on peut être ce que l'on veut être, et non ce que les autres veulent qu'on soit...

C'est encore une fois un livre dont on ne sort pas indemne.On s'étonne, quelquefois, que ce livre ait pu être écrit par un blanc américain. Mais Richard Powers a expliqué cette possibilité d'empathie par le fait qu'enfant, il avait vécu en Thaïlande où même en parlant la langue, il était difficilement accepté. Et qu'au retour aux EU, il se sentait , de la même façon, différent. De même, il racontait que c'est lors d'un voyage en Hollande que lui, grand, blond et blanc, avait acquis la conviction qu'une identité ne saurait se définir par ces seules caractéristiques physiques, et reconnu l'importance de la culture comme élément central de l'identité d'un être humain.

Paofaia - Moorea - - ans - 5 décembre 2013


Quel style ! 9 étoiles

Ma vision de ce roman est, dans les détails, un peu floue car sa lecture remonte déjà à plusieurs années.

Par contre, je garde un souvenir littéralement ébloui du style de cet auteur que j'abordais pour la première fois. Un style terriblement travaillé, d'une folle densité, associée à une construction de l'oeuvre fortement élaborée.

On sent indubitablement un "travail littéraire" conceptualisé à l'extrême, comme seuls les auteurs ayant longuement fréquenté les ateliers d'écriture si chers aux américains peuvent l'élaborer. Mais le fond est si riche dans les thèmes abordés et les personnages créés que l'on oublie (presque toujours) la technique qui sous-tend toute l'oeuvre pour s'immerger dans l'histoire.

Cet équilibre entre une technique aussi poussée et une qualité de thèmes abordés est semble-t-il particulièrement difficile à atteindre car les autres romans de Richard Powers que j'ai pu lire depuis ne retrouvent jamais cet "instant parfait", le squelette du travail apparaissant trop clairement sous la chair du récit. Trop de cérébralité tue alors l'émotion.

NB : une mention particulière à la qualité de l'édition originale des Editions de minuit (jaquette, qualité du papier, typographie), un bonheur de bibliophile.

Chrisland - - 63 ans - 26 octobre 2011


Quand le Poisson et l'Oiseau tombent amoureux ... 10 étoiles

Quand David Storm (immigrant juif allemand) tombe amoureux de Delia Daley (noire américaine) près du Lincoln Memorial à Washington, ils feront de leur vie une infraction aux lois en vigueur.

David ( Da ), professeur de physique à Columbia, "en orbite au-delà de la nébuleuse du Crabe", à qui son épouse reprochera sa contribution dans l'élaboration de la bombe atomique. Delia qui vit pour la musique et élève ses enfants en vue du jour où tous les gens seront au-delà de la couleur de peau. Ils donneront naissance à Jonah, Joey et Ruth.

Jonah , qui ressemble à un Arabe au teint diaphane et lumineux, un métèque, un demi-sang. Mais Jonah est un prodige dont la voix est une obsidienne transperçant la soie, qui remportera l'America's Next Voice ; pour qui la musique classique et le chant sont aussi indispensables que de respirer. Joey , son frère (le narrateur) l'accompagne dans son irrésistible ascension. Pour ces deux-là , la musique est leur bail, leur acte de propriété, leur domaine sacré. Mais les obstacles ne vont pas manquer ; la couleur de peau comme un casier judiciaire où est consigné le crime intime de leur famille.

Sublissime saga familiale qui croisera la route de Rosa Parks ; John Coltrane, Miles Davis, Martin Luther King, Malcom X , les Black Panthers ; Robert Kennedy et Rodney King.

Le Poisson et l'Oiseau peuvent tomber amoureux mais ils n'ont pas de mot en commun pour désigner de près ou de loin le nid. Pourtant , l'Oiseau peut faire son nid sur l'eau et le Poisson peut voler. Un Oiseau et un Poisson peuvent faire un Poiseau ou un Oisson...

Je ne reviendrai pas sur les superbes critiques déjà rédigées qui vous offriront un éclairage plus précis que mon petit laïus. Vous l'aurez compris, ce roman est un joyau, aussi pur que la voix de Jonah, aussi profond que les discours du Pasteur King. Le racisme y est abordé de façon très subtile. Encore un conseil de 1er ordre d'Aria !

Frunny - PARIS - 58 ans - 8 avril 2011


Ah oui, c'est un chef-d'oeuvre 9 étoiles

Cette vaste saga familiale, un livre de 1000 pages dans l'édition de poche, est une évocation somptueuse de l'Amérique du vingtième siècle. Un siècle marqué par les problèmes raciaux, par la lutte des noirs contre la ségrégation raciale.

Le livre est passionnant, et on s'attache à chacun des personnages. L'alternance des époques et des personnages dans le récit peut parfois surprendre, ainsi que les réflexions sur le temps, qui alourdissent un peu le texte. La musique est omniprésente, mais il n'est pas nécessaire d'être un spécialiste pour apprécier les références aux techniques de chants, aux "lieder" de Schubert et de Bach, à l'opéra et à la "grande" musique.

C'est un livre très riche, qui présente le panorama de près d'un siècle de discrimination raciale et de lutte pour l'égalité en Amérique (période qui m'était peu connue).

Merci Aria et les autres qui m'ont conseillé ce livre.

Saule - Bruxelles - 58 ans - 26 septembre 2010


Un cri silencieux 10 étoiles

Voila un roman foisonnant, très intelligemment construit autour de personnages qui expriment toute la complexité humaine. Si le thème majeur en est le racisme et ses ravages, c’est aussi une superbe évocation de la musique, sa diversité et le bonheur qu’elle procure. C’est aussi une réflexion sur le temps qui induit une construction qui n’est pas linéaire sans que le lecteur puisse s’égarer. Ne nous y trompons pas : « Le temps où nous chantions » n’est pas un livre savant réservé à des philosophes méditant sur Saint Augustin pour qui « la notion de temps n’est pas un objet de notre savoir mais une dimension de notre être » ni pour des musicologues avertis. Ce livre est destiné à tous ceux qui aiment se laisser emporter par des récits parfaitement contés et qui insèrent des histoires personnelles dans un monde souvent tragique.

Il y a une richesse de tons et de rythmes pour imaginer cet impossible rêve d’effacer les différences et permettre à deux jeunes métis de « devenir ce qu’ils voulaient » comme leurs parents l’ont tant espéré. Mais comment oublier, quand votre mère est noire doit suivre dans la rue votre père qui est blanc comme une domestique et non comme sa femme ? Comment admettre que « tout a changé mais que rien n’est différent », donnant ainsi raison au prince Salina pour qui, dans « Le Guépard », « Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change ».

C’est aussi une très belle histoire familiale avec ses caractères, ses différences, de génération notamment, ses incompréhensions sources parfois de drames, ses complicités qui sont autant de joies et par-dessus tout ce besoin d’appartenance, même s’il est aussi un danger, celui d’une autre exclusion. La fin est magistrale.

Richard Powers ne démontre jamais, il raconte et c’est beaucoup plus fort que toutes les théories et les polémiques. Superbement écrit, et traduit, ce roman que j’ai vraiment adoré, est certes celui de la dissonance, mais aussi celui de ces moments de bonheur quand ils chantent et on les entendrait presque.

Aux jeux olympiques de 1968, à Mexico, le monde a été surpris ou heurté par ces athlètes noirs américains qui levaient le poing sur le podium. C’était un formidable « cri silencieux », emblématique de ce que ressentait toute une communauté. Sommes nous sûrs d’avoir bien entendu ce cri là et ailleurs?

Jlc - - 80 ans - 2 mai 2010


Demi Réussite 6 étoiles

Le livre est magnifique aucun doute là-dessus. Richard Powers est un romancier américain comme je les aime. Les seuls romanciers encore capables d’insuffler au roman la subtilité, l’intelligence, la grâce et la maitrise nécessaire pour en faire de grands romans. Pourtant grand roman, le temps ou nous chantions n’en est pas un. Chose agaçante le roman s’entrecoupe chapitre par chapitre. Deux histoires viennent se répondre, l’une est révolue au moment ou l’autre vit. C’est d’ailleurs l’Histoire avec un grand H qui apparait comme un échec total. Tandis que le chemin de Jonah et Joseph, culmine au travers d’un verbe précis et féroce, l’histoire de l’Amérique elle, s’embourbe dans des simplifications, des facilitées et de long passages inintéressants. Au travers de la vie de ces deux êtres touchés par la grâce - Joseph et Jonah - les simplifications sont compréhensibles et nous importent peu. Seul compte la musique, muse immortelle de ces deux enfants livrés en pâture à un monde finissant. C’est dans l’histoire d’avant celle de 45, celle de Delia et Da Storm, femme noire et lui physicien juif, que le médiocre est omniprésent. Seule étincelle les envolées baroques du vieux juif apparaissant comme des fulgurances faisant écho au temps et à la réalité. Presque un personnage à la K.Dick ce vieil homme, le plus intéressant et le plus mystérieux du roman. Si mystérieux que la femme partageant sa couche ne le comprendra jamais, les autres non plus.

En voulant recréer une réalité si éloignée de la notre, un monde si précis et si vaste que l’Amérique, Powers se heurte à l’Histoire et la traite de façon objective, régulière et convenue. Ce demi-échec s’oppose à l’intelligence dont l’auteur fait preuve lorsqu’il invente de toute pièce deux existences sans nul autre pareil, alors les pantins s’animent au travers de la musique qui jamais n’a été aussi vivante. S’il y a une bonne façon pour vanter le mérite de ce livre c’est de dire que Le temps ou nous chantions est une immense partition au travers de laquelle la musicalité du récit fait écho à deux petits êtres pas assez black pour être noirs pas assez blanc pour être « normaux ».

Khan - - 37 ans - 3 mai 2008


Un bonheur de lecture 10 étoiles

Le meilleur livre que j’aie lu depuis longtemps.
Difficile d’ajouter quelque chose aux trois critiques précédentes qui expriment mieux que je ne saurais le faire tout ce qu’apporte ce livre.

Deux des thèmes de ce livre:
- la différence et l’intolérance : comment vit-on la différence de l’intérieur, ici les 3 enfants métis , mais d’autres différences peuvent entraîner cet isolement
- le temp : David, le père, est physicien et travaille avec Einstein et d’autres savants sur les théories du temps. Le récit effectue des allers-retours dans le temps jusqu’à l’inoubliable fin.

Ludmilla - Chaville - 68 ans - 11 janvier 2008


Grandiose ! 10 étoiles

J'ai un peu ramé au début vu que je suis loin d'être un passionné de musique mais ce livre dépasse largement cela !

Il m'a fallu passer les quatre vingt premières pages pour vraiment entrer dans cette histoire. Une écriture absolument superbe m' y a vraiment aidé.

C'est de la haute littérature ! Autant par les sujets abordés (très bien décrits ci-dessus par Caroline et Detartras) que par le style. Nous baignions dans le racisme primaire où, bien plus fréquent, feutré mais tout aussi douloureux. A part le "blanc pur" tout le monde fait l'objet de racisme dans cette histoire mais ce qui est le plus terrible pour plusieurs personnages ce sera la quête d'une identité. Qui sont-ils, ou plutôt que sont-ils ?

La grande Amérique, celle qui prétend être une véritable démocratie vouée à la liberté pour tous est encore bien loin de correspondre à ce rêve !... Ce livre nous le rappelle avec justesse, finesse et au travers de personnages très attachants.

Et bravo au passage pour la justesse des deux critiques précédentes exprimant très bien les différents aspects de qui, à mes yeux aussi, est un chef-d'oeuvre.

Jules - Bruxelles - 79 ans - 29 mars 2007


Sans aucun doute, un chef-d'oeuvre 10 étoiles

Dans ce roman, sont dépeintes plusieurs valeurs fondamentales : l'amour, la famille, la musique et le temps. Une famille qui n'aura commis qu'une seule faute impardonnable aux yeux de la société américaine : celle d’être Noir. On est ému par leur destin tragique, cet amour qui les lie et brave la violence qui s'étend autour d'eux. Puis , plus fort encore : la musique qui les unit, car ils voient en elle, une mélodie si particulière , et si convoitée : celle du bonheur. Leur avenir , sera, en permanence, dirigé par cet art qui réussira à les faire connaitre et aimer au monde entier. Pourtant, la haine triomphera contre tout.
Ce temps qui leur est si précieux, apprend à devenir un "jamais".
Le livre repose sur ce thème de l'Autre, être Noir devient un crime pour une seule raison : celle de la différence. Une différence que cette société n'accepte pas, par peur. Mais peur de quoi finalement ? Surement de se rendre compte que ces hommes sont égaux, peut-être même d'une certaine manière plus intelligents.
Un roman magnifique, éblouissant, dont le chant résonnera encore dans ma tête; pendant longtemps.

Caroline- - - 33 ans - 16 janvier 2007