Eloge de la marâtre
de Mario Vargas Llosa

critiqué par Jules, le 22 juin 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Un univers voué au plaisir
Ce livre est un panégyrique de la sensualité à tous les niveaux. Don Rigoberto a épousé, en secondes noces, une femme bien plus jeune que lui.
Elle est particulièrement voluptueuse et sensuelle. A croire qu'elle n’est née et n'a été créée que pour offrir ce don au monde. Il ne se prive pas d’en jouir pleinement, comme il jouit d’ailleurs de tout. Se laver est un plaisir pour lui et chaque partie de son corps passe un examen des plus scrupuleux chaque soir. Certaines parties, comme ses oreilles et narines, font l'objet d'une rare attention, afin d’éviter le dépassement possible du plus minuscule bout de poil.
Sa femme, dona Lucrecia, représente le principal de ses pensées et elle sait comment le porter au septième ciel, étant elle-même une très grande artiste du corps.
Mais il y a aussi Alfonso, fils du premier mariage de don Rigoberto. Ce dernier ne manque pas d'éveiller certains instincts chez lui et il se montre particulièrement bon élève ! Et cela malgré son très jeune âge. Il troublera un peu l'équilibre du couple de don Rigoberto !
Vous ajoutez encore Justiniana, la bonne, et vous avez tous les personnages de ce livre.
Ce dernier est tout sauf scabreux ! Il est un peu comme un concerto sensuel et nous montre ce qu’un musicien attentionné peut tirer d'un instrument comme le corps humains.
Cela mérite d’être souligné : ce livre est publié sur du papier glacé, car don Rigoberto aime à illustrer ses propos par des tableaux appropriés comme « Diane au bain » par François Boucher. Il est bien vrai que Diane y est particulièrement sensuelle, ainsi que la jeune femme à ses côtés !.
Ce livre ne manquera pas de vous faire sourire à de multiples reprises et surtout lors des descriptions de ses pensées par don Rigoberto.
Chef d’œuvre de la littérature érotique 8 étoiles

Pas spécialement à la recherche de ce type de littérature qui souvent flirte avec certaines limites ou qui tend à frôler la ligne à ne pas franchir pour rester belle et attirante, j’estime par contre que ce roman de l’auteur péruvien est, dans le genre, une vraie réussite.

Loin du style populaire et humoristique de « Qui a tué Palomino Molero ?» que j’ai lu il y a quelques semaines, on se délecte ici du verbe de cet auteur qui justifie ici sa nobélisation, et démontre par ailleurs qu’il ne se cantonne pas dans un seul style ou un seul registre.

Si certains peuvent s’offusquer des aspects pédophiliques du récit, nous devons rester conscients que nous sommes d’abord dans la poésie avant d’être dans la réalité. L’écrivain tend d’ailleurs à contrebalancer cette potentielle critique par l’appui de la faute sur le jeune partenaire tentateur.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 9 octobre 2017


Plaisirs d’amour 6 étoiles

Ce roman d’initiation constitue une véritable ode aux plaisirs de l’amour , pleine de sensualité . Les corps se préparent pour la cérémonie amoureuse, se regardent, se touchent, se respirent , s’écoutent, se goûtent ….

L’alternance entre les chapitres consacrés à l’histoire de Dona Lucrécia, Don Rigoberto, Alfonso et Justiniana et les chapitres consacrés à l’évocation des tableaux donne l’impression que les protagonistes du récit sont représentés sur les toiles célèbres ou que les personnages de ces mêmes toiles s’incarnent dans ceux du récit, exemple subtil de correspondances entre l’univers pictural et l’univers romanesque .

Alma - - - ans - 8 octobre 2010