Les enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, tome 10 : L'égorgeur de Westminster bridge
de Anne Perry

critiqué par Dirlandaise, le 16 mars 2006
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Des primevères sur Westminster Bridge
Dixième tome de la série victorienne « Charlotte et Thomas Pitt » de Anne Perry. Une prostituée en quête de clients aperçoit un gentleman appuyé sur un lampadaire de Westminster Bridge et s’en approche afin de lui proposer de la compagnie. Elle n’obtient pas de réponse et constate que l’homme semble ivre. Il ne bouge pas et sa position n’est pas naturelle. La peur s’empare d’elle lorsqu’elle constate que l’homme est mort égorgé et qu’on l’a attaché au réverbère avec son écharpe de soie. L’inspecteur Pitt est mandé sur les lieux afin de commencer l’enquête. L’homme est identifié. Il s’agit de Sir Lockwood Hamilton, député au Parlement habitant sur la rive sud. Deux autres meurtres se produiront sur Westminster Bridge, sur la personne de deux autres députés ayant exercé les mêmes fonctions tous les trois à un moment ou l’autre de leur carrière. Pourquoi ont-ils été tués et par qui ? Plusieurs suspects sont possibles : des anarchistes, des fenians (société secrète de républicains irlandais), des révolutionnaires ou des suffragettes enragées ? L’enquête de Pitt piétine jusqu’à ce que sa femme Charlotte décide de s’en mêler, apportant des informations précieuses grâce à ses connaissances du monde aristocratique auquel elle a appartenu avant son mariage. Elle apprendra qu’une femme séparée de son mari et vivant d’une façon indépendante a perdu la garde de ses enfants après s’être vue refusée l’aide d’un des parlementaires assassinés. Aurait-elle exercé une vengeance impitoyable mais se trompant deux fois de personne ? Pourquoi les trois députés avaient-ils des primevères à leur boutonnière alors que la marchande de fleurs de Westminster Bridge ne vend que des violettes à cette époque de l’année ? Pitt réussira à dénouer l’affaire en recevant l’offre d’un parlementaire, résolu à servir d’appât afin de mettre fin à ces meurtres en série. Cette scène de l’appât traversant lentement Westminster Bridge à la tombée de la nuit est particulièrement réussie et Anne Perry réussit à créer une atmosphère terrifiante et surréaliste.

J’avoue avoir trouvé ce dixième tome excellent ! Plus je lis Anne Perry et plus son style m’impressionne. Elle a corrigé les défauts de ses premiers livres pour parvenir à tenir le lecteur en haleine du début à la fin. Son talent s’affine et ses intrigues sont de plus en plus palpitantes. J’ai retrouvé les personnages de Charlotte et Thomas Pitt avec un grand bonheur. La famille s’agrandit. Ils ont maintenant deux enfants et sont plus amoureux que jamais. Il m’en reste plusieurs à lire et j’éprouverai une grande tristesse lorsqu’il n’y en aura plus…
Le droit des femmes sous Victoria 5 étoiles

Pas vraiment convaincue par cet épisode des aventures de Charlotte et Thomas Pitt.
Il y a des parties très intéressantes, comme cet éclairage sur la condition de la femme mariée à l'époque victorienne (effrayant, même dans la haute société, elle est la propriété pleine et entière de son époux). Mais j'ai trouvé que cette enquête manquait de relief, elle m'a parue plus terne que d'autres.
L'identité du meurtrier (je n'entre pas dans les détails pour ne pas dévoiler l'intrigue) me paraît tirée par les cheveux, surtout face au temps écoulé ou au nombre de meurtres commis; cela tient moyennement la route.
Idem pour Zenobia Gunne, Vespasia Cumming-Goulg ou Charlotte qui arrivent à s'introduire chez des gens dont elles ignorent tout et qui leur révèlent des facettes très intimes de leur personnalité.
Bref, moins séduite cette fois, ce sont des choses qui arrivent!

Sahkti - Genève - 49 ans - 3 octobre 2007