Entre errance et éternité
de Nicolas Bouvier

critiqué par Tistou, le 11 mars 2006
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Photographies
Sous-titré « Regards sur les montagnes du monde ». Quatre chapitres : Eloge de la montagne, L’homme et la montagne, L’eau et la montagne, Le silence des cols. Très peu de textes ; un préambule de N. Bouvier à l’entrée de chaque chapitre. Chaque double page est ainsi constituée ensuite : à gauche une citation, à droite une photo. Il ne s’agit pas de citations de N. Bouvier pas plus qu’il ne s’agit de ses photos.
Les contributeurs de citations sont très variés, de Tony Hillerman (« La lune était maintenant à mi-hauteur dans le ciel : elle avait perdu la couleur jaune de son lever et présentait une face creusée de cicatrices d’une blancheur glaciale. C’était une lune d’hiver. ») à un anonyme proverbe africain (« Le soleil n’oublie pas un village parce qu’il est petit »).
Les photos émanent de très nombreuses contributions parmi lesquelles on relève Ella Maillart, Henri Cartier-Bresson, …
Peu de parties personnelles de N. Bouvier donc. Dans le chapitre « Le silence des cols », cette considération :
« Si les cols retrouvaient leur mémoire, quelles histoires n’écrirait-on pas. J’aimerais mieux connaître le coup de blues des éléphants d’Hannibal, traversant les Alpes enneigées avec leur air de « on-ne-m’y-reprendra-plus ». J’aimerais savoir quels projets séditieux mûrissaient sous le bicorne de Bonaparte dans les derniers lacets du grand saint Bernard et cette admirable lumière de foehn qui rapproche et sculpte les montagnes. Ou encore, le mélange d’admiration et de terreur de ces deux touristes croqués par Rodolphe Toeppfer dans un blizzard au col d’Anterne. Mais nous ne saurons rien : la terre est silencieuse et peut être nous faudra-t-il attendre d’être dessous pour l’entendre un peu mieux. »
Un agréable ouvrage à feuilleter.