Terminus, les étoiles
de Alfred Bester

critiqué par Vda, le 9 mars 2006
( - 49 ans)


La note:  étoiles
Ma destination, les étoiles
Gulliver Foyle, mécanicien, est le seul survivant du naufrage du vaisseau spatial le Nomade. Après cinq mois passés dans un caisson à survivre tel une bête, voici qu’il croit venir le salut en apercevant un vaisseau, le Vorga T 1339. Malgré les signaux de détresse qui illuminent l’espace alentour, le vaisseau passe son chemin et laisse le naufragé à sa mort certaine.
Fou de rage, Gully va faire tourner ses méninges, faire redémarrer le Nomade et ainsi débute la vengeance d’un homme fruste.
Dans ce XXVe siècle où le "tranzitt", déplacement par l’esprit sur une distance maximale de mille milles, a modifié les structures sociales et économiques, une guerre a éclaté entre les Planètes Intérieures et les Satellites Extérieurs.
Il faudra à Gulliver Foyle plus que sa rage pour assouvir son désir de vengeance, il lui faudra acquérir la maîtrise de ses nerfs, de son intelligence et finalement de sa passion. D’autant qu’il est dépositaire d’une information que d’aucuns veulent lui arracher, en le coupant en morceaux si d’aventure, une information qui pourrait bien infléchir le cours de la guerre.

Damon Knight dit d’Alfred Bester que ses personnages n’ont pas d’épaisseur et c’est vrai. Il dit aussi que c’est sans incidence, que Bester nous entraîne si rapidement que nous sommes prisonniers de l’histoire, c’est exact.

Un livre léger, grinçant qui est une perle de la littérature.
Afin de vous tenter, voici l’incipit :

C’était un Age d’Or, une époque d’intense aventure, de vie large, de mort pénible..., mais personne ne le pensait. C’était une époque de fortune et de vice..., mais personne ne l’admettait. C’était une époque d’extrêmes, un siècle fascinant de monstres..., mais personne ne l’aimait."
Tranzitt à gogo 8 étoiles

Une histoire dont la trame n'est pas sans rappeler celle du "Comte de Monte Cristo" (Trahison, internement, évasion spectaculaire, immense fortune au service d'une implacable vengeance, changement d'identité, etc)
Ajoutons-y quelques solides éléments de prospective SF (téléportation, télépathie, etc), et un sens très efficace du rythme et de la narration ... Voilà un roman qui possède sans nul doute tous les ingrédients propres à séduire n'importe quel amateur de Science-fiction.

Seule restriction, la fin qui m'a laissé légèrement dubitatif...

A noter que la francophilie déclarée de Bester l'a amené à intégrer quelques sites hexagonaux dans son récit (Mont Saint Michel, Gouffre Martel, ce dernier étant le théâtre d'une époustouflante scène d'évasion).

Alaouet - - 61 ans - 12 avril 2009