La francophonie
de Xavier Deniau

critiqué par Veneziano, le 8 mars 2006
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un pragmatisme français un peu léger
Ce petit ouvrage traite d'un sujet oh combien crucial sur ce site, et laisse un peu sur sa fin, quant aux moyens mis en oeuvre pour défendre la langue française.
Il se décompose en deux parties : d'une part, celle, classique, de la place du français dans le monde, et d'autre part, celle, plus attendue, des politiques en matière de francophonie.
La première partiepermet de se resituer la carte des Etats ayant le français comme langue officielle ou seulement comme langue véhiculaire, par tradition héritée du colonialisme, voire de la simple francophilie.

La seconde partie a une double nature : elle emprunte à l'histoire - fatalement contemporaine - , puis au droit et surtout à la science politique, plus spécialement l'analyse des politiques publiques. L'aspect historique nous retrace la suite des sommets internationaux en la matière. Le second aspect nous montre l'étrange aspect pragmatique des Etats, et en premier lieu de la France, en la matière, là où, curieusement, les Etats du Commonwealth se montrent plus volontaristes, ce qui inverse la tendance habituelle. Vu la place respective de l'anglais et du français, on aurait peut-être plutôt besoin de l'inverse ! On a créé des institutions, ce qui amène souvent à dilluer le problème. Il faut néanmoins noter l'initiative de Maurice Druon, alors Secrétaire perpétuel de l'Académe française, qui y créa un comité, mais il n'est pas dit quelle en est l'efficience.

Ceci n'est pas vraiment un essai, et n'est donc pas polémique, et il ne saurait véritablement l'être de la part d'un haut fonctionnaire chargé de cette politique, ce qui est finalement assez naturel, vu sa subordination "au" politique.
C'est instructif néanmoins, bien qu'il laisse un peu sceptique sur la volonté des pouvoirs publics de défendre notre langue.