Coeur de lièvre
de John Updike

critiqué par Domreader, le 5 mars 2006
(Ile de France - 65 ans)


La note:  étoiles
Cours, Rabbit, cours !
A la fin des années 50, Rabbit Angstrom traverse une crise existentielle. Ancienne star universitaire de basket-ball il est maintenant représentant en appareils ménagers dans la petite entreprise de son beau-père. Il est marié et père d'un petit garçon, sa femme est enceinte et alcoolique, son foyer est à la dérive au propre et au figuré et ses performances sexuelles sont, semble-t-il, médiocres. Que fait alors Rabbit ?......il s'enfuit en courant dans les bras d'une fille un peu facile. Ce qui n'aura d'ailleurs pas les répercussions qu'il souhaite sur sa vie future et se terminera en drame.

C'est un livre qui me laisse partagée. D'une part, je l'ai trouvé un peu long avec cet anti héros - Rabbit Angstrom -qui vogue de galère en galère, ce perdant qui n'assume jamais rien, sauf ses faiblesses. Le personnage est à la fois répugnant, pusillanime et attendrissant.
C'est aussi un livre fort, l'écho d'une génération de la petite classe moyenne américaine partagée entre libération sexuelle et bigoterie, entre réussite sociale et rébellion.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais rien lu d'Updike et je n'ai pas retrouvé cette énergie que j'avais tant aimé dans 'La ferme' et 'S' .
Coeur de Lièvre 8 étoiles

J'ai bien aimé l'histoire de Rabbit Angstrom. C'est un jeune homme qui s'est marié avec une femme qu'il n'aime pas et ses heures de gloires au basketball appartiennent maintenant au passé. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour chercher une nouvelle vie.

Rabbit, c'est un jeune homme qui n'est pas capable de trouver sa place dans la vie monotone de sa ville. Il est en quête d'une liberté qu'il ne peut pas avoir et se sent enchainé. Ce qui fait que ce personnage est attachant, c'est son humanité. Il n'est pas parfait et au long de l'histoire, il ne fait pas toujours les bons choix.

C'est un bon petit livre que j'ai bien aimé.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 5 mars 2013


sus aux quatrièmes de couverture trompeurs ! 4 étoiles

Le quatrième de couverture fait croire à une merveille
'Rabbit Amgstrom, 26 ans, ne supporte plus son rôle de jeune père ni les remarques acerbes de sa femme. Au volant de sa voiture, il décide un jour de ne plus s'arrêter, de rouler, rouler... direction le sud des Etats-Unis. Au fil des paysages qu'il découvre, Rabbit se détache peu à peu du passé. Retrouvera-t-il sa liberté au terme de cette folle épopée ?'

Vu que le roman a été écrit en 1960, on pense directement à Kerouac et compagnie. Mais 'Coeur de Lièvre' n'a malheureusement rien à voir : un quatrième de couverture pareil, ça s'appelle de l'arnaque car Rabbit décide tout de suite de rebrousser chemin et de rentrer dans sa ville à défaut de rentrer au foyer. Adieu grand roman de l'errance : c'est l'histoire du gars qui quitte sa femme et qui s'en trouve une autre, tout en étant harcelé par le curé et la (belle-)famille.

Certes, ce n'est pas totalement dénué d'intérêt. A l'errance physique se substitue une sorte d'errance psychologique qui brasse certains thèmes qui sont toujours d'actualité aujourd'hui, maintenant que le bien-être individuel est devenu la valeur ultime du monde moderne : qu'est-ce que la responsabilité ? Peut-on être immature tout en étant adulte ? Les aspirations individuelles peuvent-elles passer avant les obligations morales ?

Bref, les thèmes peuvent être intéressants. Dommage que Updike se borne à les aborder par la bande sans s'y attaquer de front. L'angle d'attaque du roman, qui consiste à analyser les effets de l'irresponsabilité dans un microcosme familial, manque de souffle, et pour tout dire, d'intérêt...

B1p - - 51 ans - 2 août 2010