Ariosto Furioso
de Chelsea Quinn Yarbro

critiqué par Poupi, le 4 mars 2006
(Montpellier - 34 ans)


La note:  étoiles
Romance pour une Renaissance alternative
« 1533. L'Italia Federata a conquis le Nouveau Monde. A Firenze, Lodovico Ariosto, poète et conseiller de Damiano de Medici, est pris en étau entre les factions rivales qui se disputent le pouvoir. Telle est la realtà. Le poète s'évade en écrivant une suite à son Orlando Furioso. Et dans cette Amérique de rêve, il devient Ariosto le héros qui, monté sur son hippogriffe fabuleux, va défendre les Cérocchi contre les sorts et les sorciers. Telle est la fantasia
Jusqu'au jour, tragique, où rêve et réalité se rejoignent. »
Voilà la quatrième de couverture : très alléchante, elle propose une honnête intrigue, on veut savoir comment se rejoignent la fantasia et la realtà, car c’est pour le moins original, une œuvre poétique [Orlando Furioso est un véritable opéra, écrit par un vrai Ludovico Ariosto, mis en musique par Vivaldi] et la réalité qui se rejoignent ! J’étais très partant, c’est pourquoi je l’ai lu vite et je m’y suis plongé !
Oui mais voilà, les pages défilent à vitesse grand V, on alterne les chapitres « fantasia », ou Ariosto aide les Indiens Cérochi à combattre les forces maléfiques du sorcier Annatrecacciatore, et les chapitres « realtà », ou les complots s’enchaînent en Italia Federata, autour du pape et de Damiano de’ Medici ; mais toujours pas de jointure entre les deux bouts, c’est le cas de la dire ! Et sans ça, l’histoire n’a plus d’intérêt…Car ce ne sont que deux histoires, partageant seulement une poignée de personnages…
Les personnages, parlons-en : Ariosto, poète officiel et ami de Damiano de’ Medici, est au courant de toutes les intrigues de la cour : assassinats au royaume de Moscovie, dissolution de la Federazione, complots des cardinaux avec le pape, etc.… ; dans son œuvre, il chevauche Belimbusto l’hippogriffe ; dans la realtà, Medici est Primario, c’est a dire premier ministre de la Federazione, et se confie à Lodovico pour qu’il l’aide ; Falcone, prince des Cérochi de la fantasia, est homme de valeur, et grand guerrier…En bref, des personnages pas très très intéressants : à vrai dire, il sont trop nombreux, l’histoire regorge de Frescobaldi, Medici, Benci, de More, Roper, etc…
Un roman trop long et touffu, et relativement dénué d’intérêt. De plus, la traduction a laissé passer des erreurs, comme Lodovico s’adressant à Lodovico, par exemple. Dans un roman de qualité, ça passe ; mais là, j’avoue que j’ai du mal ! A ne lire, selon moi, qu’en cas de disette littéraire !