Concert baroque
de Alejo Carpentier

critiqué par Ulrich, le 2 mars 2006
(avignon - 49 ans)


La note:  étoiles
Tout est trop
Quelle image avez-vous du baroque ? Un retable foisonnant d’une église italienne ? Du frissonnant ? Du clinquant et des couleurs ?
Pour vous raconter ce livre, vous mélangez le tout. Alejo CARPENTIER y plonge les mains sans retenue. En cela sa liberté est belle. Anachronique et multiculturelle. Son ton, son récit, son écriture est baroque. Tout est baroque. Tout est trop. Trop d’anachronismes, de mélange, de foisonnement, de couleurs, de clinquant. Le récit s’y perd. Sans doute, Alejo Carpentier recherchait l’effet d’ensemble : un ensemble qui doit briller. Mais comment croire à ce voyage, à ce concert baroque à Venise ? Comment croire Haendel qui croise Vivaldi en discutant avec Stravinsky dans une conclusion magistrale de Louis Amstrong ? Je n’ai pas réussi. Tout brille trop. Je dois avouer mon insensibilité à cet art baroque architecturale ou artistique. Je dois avouer ma grande ignorance musicale. Je dois aussi avouer mon peu de goût pour ce genre littéraire. Face à ces murs, Alejo Carpentier n’a pas réussi à ouvrir une brèche.
La couleur peut être belle. Les mots brillants. Mais l’exubérance d’Alejo Carpentier emprisonne les mots, leurs magies et leurs musiques.