Le festin du commandeur
de Mario Soldati

critiqué par Richard, le 16 février 2006
( - 78 ans)


La note:  étoiles
un festin savoureux
Mario Soldati (1908-1999) avait plusieurs cordes à son arc, scénariste et réalisateur de cinéma. Après quelques films remarquables, il fit dans les années 1950 un cinéma commercial des plus contestable. « Le festin du commandeur » est son troisième ouvrage écrit en 1950 il se compose de trois histoires ou nouvelles autour d’un personnage central qui est un imprésario d’opéra.
Les trois nouvelles (le Maestro, le père des orphelins, la fenêtre) tournent autour des thèmes de l’ambiguïté des rapports humains, du regret, de la nostalgie. La première « le Maestro » me parait la plus originale et la plus réussi. Le maestro est un chef d’orchestre illustrissime qui pendant les répétitions d’un opéra au grand opéra de Rome décide de ce faire porter malade et renoncer à la première. L’imprésario qui ne croit pas à la maladie du chef d’orchestre cherche à comprendre ce qui est à l’origine de cette décision. On découvre alors, pendant la libération de l’Italie, des rapports ambigus d’un musicien déjà réputé avec un homme modeste qui se fait passer lui à tort pour un « maestro ». Ce jeu d’illusion, de mensonge, d’humilité et d’orgueil est diablement bien mené par le récit de Soldati dont le style assez classique est un plaisir de lecture.