Bébé dis-moi qui tu es
de Philippe Grandsenne

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 16 février 2006
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
« Petit traité d’antipuériculture »
Voici un livre qui libère, le genre que devraient lire toutes les jeunes mamans en manque de confiance en elles et en leur bébé. Car nos nouveaux-nés, d’après l’auteur qui est pédiatre, ont déjà plein de compétences en eux. Une fois établi par les médecins que le bébé est en bonne santé, si les parents acceptent de prendre distance par rapport à toutes les courbes, les moyennes, les instructions, et de suivre leur bébé là où il les mène, ils s’en trouveront eux aussi très heureux, mais cette attitude est d’abord, évidemment, tout bénéfice pour le bébé. Il ne s’agit pas de se laisser mener par le bout du nez et d’accéder à tous les caprices de nos bambins puisqu’il est établi qu’il n’existe pas une telle chose que les caprices dans le chef de nos tout petits. Il s’agit plutôt de leur faire confiance : ils savent bien mieux que nous ce dont ils ont besoin, par exemple en terme de quantité de nourriture.

A propos de l’épineux sujet des nuits, Grandsenne nous explique pourquoi les nouveaux-nés sont plus actifs la nuit que le jour. Contrairement à la notion répandue, ils ne « confondent » pas l’un avec l’autre. En fait, c’est l’inverse ! Tout au long de la grossesse, pendant les périodes d’activité de la maman, le bébé reste calme, il se « planque », se met à l’abri et lorsque la nuit arrive et que la maman se couche, le bébé se réveille et en profite pour faire la ribouldingue. Il distingue donc très clairement le jour de la nuit. Et c’est tout naturellement qu’il continue sur le même mode une fois né. Toujours d’après l’expérience de Grandsenne, un bébé met maximum cent jours pour changer son rythme et se calquer sur le nôtre. C’est donc juste une question de patience…

D’autres aspects sont envisagés, de la place du père à la réaction des aînés par exemple, de la description physique du nouveau-né à quelques conseils pratiques pour sa sécurité, ou encore des façons de parler à son bébé aux multiples moyens qu’il met en œuvre pour communiquer avec nous (ah, ces yeux qui vous dévorent pendant la tétée ou le biberon…).

Rien de révolutionnaire dans ce livre pourtant sous-titré assez subversivement « petit traité d’antipuériculture », mais beaucoup de bon sens, une façon de remettre le bébé au centre et d’avant tout lui faire confiance.