Dacnomanie
de Jean-Sébastien Larouche

critiqué par Grass, le 7 février 2006
(montréal - 47 ans)


La note:  étoiles
tendres bitchages suintant le passé
Après "Le pawn-shop de l'enfer" et "Rose et Rasoir", Larouche, la force trash-tranquille de la poésie québécoise est arrivé en 2000 avec ce recueil encore plus maîtrisé.

On y retrouve encore ce monde qu'il décrit si bien, la vie punk, la solitude, le désir, la mauvaise dope, les voisins bizarres, la vie crasse dans l'est de Montréal et les souvenirs de jeunesse à fumer des clopes à l'arcade du centre d'achats pendant les cours. Puis la nymphe punkette, la junkie au regard vide mais pourtant si belle. Elle est tellement désirée que le lecteur a envie lui aussi de lui retirer son t-shirt des Dead Kennedy's et d'embrasser son corps frêle entre deux joints pendant que la musique joue dans le tapis.

Elle restait coite.
Levant le menton dans le vent
en pose de déesse de banc de parc.
Elle respirait.
Elle souriait. Un peu croche.
Mon éolienne ivresse
Ma junkie girl.

Encore plus musical qu'auparavant, Larouche touche où ça fait mal comme si de rien n'était. Et surtout, sans cette attitude hermétique propre à trop de poètes. Pas besoin d'instructions pour lire, ici. D'avoir un peu vécu et au pire, un peu d'imagination feront l'affaire.

Larouche dit le vrai, sans trop se forcer. Un vrai poète sloppy comme il n'y en a plus assez. Peut-être un peu trop sloppy, cependant, parce que ça fait un bout qu'on attend le Larouche nouveau.

Et je suis encore hangover.
Avec une absconce de sensation au coeur.
Comme si j'avais bu. En shot can.
Un six-pack de vilain bonheur.