La grande guerre pour la civilisation : L'Occident à la conquête du Moyen-Orient (1979-2005)
de Robert Fisk

critiqué par JPhR, le 6 février 2006
( - 59 ans)


La note:  étoiles
Une lecture indispensable pour mieux appréhender le Moyen-Orient
Un livre dense d'un journaliste britannique arabophone ayant passé 30 ans au Moyen-Orient.

Ce livre va au-delà de la langue de bois et du politiquement correct.
Certains passages sont difficiles tant ils décrivent avec détails les barbaries des uns et des autres.

On se rend compte que les grands médias nous donnent peu de moyens de mieux appréhender la question moyen-orientale.

Le journalisme à l'anglo-saxonne, parfois un peu trop détaillé, ce qui nuit à la clarté des propos.

Mais l'auteur semble avoir se soulagé en décrivant les ignominies, indignes de la condition humaine.

Berf, chacun en prend pour son grade.

Incontournable
Plus qu'un livre, une épopée 10 étoiles

Enorme, immense, extraordinaire !

Ne vous laissez pas rebuter par le volume de cet ouvrage. Ce livre est un vrai pavé, mais décrit ici l'expérience de toute une vie. Une vie entière passée à courir à droite à gauche au Moyen Orient, pour couvrir les évènements qui ont bouleversé l'Histoire.
Dans cette épopée qui commence en 1979 avec l'invasion de l'Afghanistan par les russes, et finit en 2003 avec la chute de Bagdad, tout nous est raconté dans les moindres détails. Alternant le point de vue du reporter qui note ce qu'il voit, et de l'historien qui nous emmène aux origines de l'histoire, qui rapporte des témoignages et nous emmène dans les coulisses de la révolution iranienne, Fisk ne nous épargne rien : les tortures, les répressions, les guerres, jusqu'à la nausée parfois. Mais il le faut. Fisk critique tous les camps sans distinction, aucun régime ne peut se déclarer innocent au Moyen Orient, pas plus que les occidentaux.

Je n'ai pas toujours été d'accord avec les idées de Fisk. Son point de vue anti-occidental est parfois gênant. Mais comment ne pas avoir d'admiration pour cet homme, véritable tête brulée, qui a souvent risqué sa vie pour couvrir l'information en direct ? jusqu'à se faire lyncher par des sympathisants de talibans en Afghanistan en 2001. C'est autre chose que Bernard Henri Lévy visitant le "front" géorgien une fois la guerre finie dans un bus climatisé, tout en fabulant sur la ville de Gori qu'il n'a pas visitée.

Une véritable référence pour tous ceux qui s'intéressent au Moyen Orient.

Coutal - - 37 ans - 23 novembre 2008