Aventuriers du monde
de Collectif

critiqué par Sahkti, le 1 février 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Exploration Made in France
L'exploration française à travers vingt récits racontés par des écrivains d'aujourd'hui, un beau défi relevé par les Editions Iconoclaste qui publient un remarquable ouvrage richement illustré (plus de 500 photos inédites) et très bien documenté.

A la fin du 19e siècle, des aventuriers français partent à la découverte de ces terrae incognitae, créatrices de fantasmes et d'avidité. Consignant leurs notes de voyage dans des carnets, ces explorateurs utiliseront aussi avec gourmandise les débuts de la photographie pour immortaliser leur périple et fixer la trace de leur passage aux quatre coins du globe. De quoi faire aujourd'hui notre bonheur grâce aux Archives photographiques du Ministère des Affaires Etrangères, précieux détenteur de ces richesses.

Vingt explorations, autant de récits, parmi lesquels le Mékong de Francis Garnier et Ernest Doudart de Lagrée, un séjour au Cap Horn avec le commandant Martial, un voyage au Yunnan sur les pas de Auguste François, dans la forêt ivoirienne avec Louis Gustave Binger...
Un ouvrage à déguster sans modération, il donne l'envie de partir et rend hommage à ces aventuriers téméraires.

Un extrait:
Lettre du commandant Gouraud à sa mère
"26 février 1908.
Sous la tente, enfin !
Au bivouac de Choggar, 26 février 1908
Chère Maman bien aimée,
Me voici enfin dans la vie que j'aime, pour laquelle seule je me suis depuis de longues années éloigné de vous. J'ai vu bien des bivouacs pareils, mais c'est la première fois depuis mon départ de Saint-Louis que je dresse ma tente - depuis un jour, près de Boutso, en remontant le Chari.
Mais revenons au départ de Saint-Louis. Ma dernière lettre vous a laissée, je crois, sur ma satisfaction de pouvoir faire mon itinéraire complet, tel que je le confirmais, sans pour cela renoncer à marcher avec le général. Donc, le 11, à 4h, j'embarquais sur le vieux Borgnis-Desbordes de 1894. Le lendemain à midi, nous étions à Podor, après une nuit excessivement froide. A Podor, le capitaine Garnier, mon camarade de promotion, qui commande le cercle de Trarza, venu au devant de nous, avec le peloton de spahis du lieutenant Reboul.
Trouvé le transit de Podor dans un désordre remarquable. J'ai là un pauvre commis, plus bête que mail, alcoolique, avec une malheureuse femme et un bébé de quatre ans qui boit déjà sa petite absinthe ! Secoué vigoureusement, cet imbécile."
Trop superficiel 4 étoiles

Un collectif d’auteur a rédigé la série d’articles présentés ici et qui relatent les aventures d’un certain nombre de grands explorateurs de la fin du XIX ème siècle, au moment où se bâtissent les empires coloniaux et où les taches blanches sur les cartes du monde se dissipent enfin.

Malheureusement, il s’agit d’un survol trop rapide où les noms et lieux se succèdent, des destins extraordinaires et des contrées sauvages étant évoquées en quelques pages de façon factuelle, sans âme et sans émotion, ne laissant à la fin qu’un souvenir confus.

Seul intérêt potentiel : constituer un catalogue de références dont on peut partir pour choisir de lire les carnets de voyage ou la biographie de tel ou tel explorateur et se plonger enfin dans la véritable ambiance des grandes explorations.

Romur - Viroflay - 51 ans - 20 août 2009