L.A. Confidential
de James Ellroy

critiqué par Hmpff!, le 15 juin 2001
(Liège - 60 ans)


La note:  étoiles
Un roman noir épique et lyrique
Un grand roman, comme tous ceux d'Ellroy.
Mais de ceux que j'ai déjà lu, c'est le meilleur.
Vous aimerez ou pas le style dépouillé et sans détour des phrases, et la violence, qui n'est pas tellement dans les événements décrits, mais dans la façon d'être des personnages.
L'histoire, comme toujours chez Ellroy, est tellement touffue et arborescente que je renonce à vous la résumer. C'est un bout d'histoire de Los Angeles, dont les acteurs se révèlent d'une profondeur psychologique rarement atteinte.
Et, aux deux tiers de l'ouvrage, quand on commence à se dire que l'histoire s'essoufle, la magie opère brusquement, et l'on est propulsé à des années-lumière de ce qui semblait être la conclusion logique de l'histoire...
A tel point que je pourrais définir ce livre comme un condensé de roman noir (grande cuvée, style Raymond Chandler...) et de tragédie classique (grecque et shakespearienne), avec un final profondément humain.
Si vous n'avez pas encore découvert un des meilleurs auteurs contemporains de littérature noire, c'est le moment.
Essentiel 7 étoiles

Un aller-retour dans ce monde du polar vrai ou les flics ont d'abord l'air de racailles et de gangsters, et les truands en général celui de dociles employés d'une quelconque société... Bien entendu on est a L.A. et tout se monnaye (surtout si cela est rare) de même il y a peu de place pour l'amourette et si certains trafics font la loi, la drogue règne en maître et un très petit nombre manipule son monde afin que l'essentiel du système reste ce qu'il est: pourri et vendu à d'autres.

Il est d'autre part ardu de résumer un livre de Ellroy mais sachez seulement que sa plume est trempée dans l'acide et que le plus psychotique vaincra d'un seul clin d'œil de son regard clair; à la difference de ces bleus qui sombrent dans l'ultra-violence ou justement de cette Reine Rouge se trompant sur ses propres motivations. Là ou tout ce qui n'est pas fondamental (et donc férocement indispensable) trace son sillon et ou les meilleures tables de calcul font la loi, celles enfin de la corruption la plus accomplie.

Antihuman - Paris - 41 ans - 11 novembre 2013


Meilleur 9 étoiles

« Les chances sont toujours faciles à saisir - c’est par la suite qu’on les paye. »

Situé dans le Los Angeles des années 50, comme dans le tome précédent du Quatuor, c’est un récit à trois voix. Trois flics : Bud White, un dur à cuire, Ed Exley, un jeune flic ambitieux qui a quelque chose à prouver, et Jack Vincennes, qui aime pourchasser les vedettes camés pour un magasine à scandales. Trois flics qui vont se retrouver sur une affaire qui les changeront.

C’est en effet du grand roman noir, probablement le meilleur du Quatuor, bien que j’aime les autres et que j’ai une cote d’amour pour le premier, Le Dahlia Noir. L’histoire est moins éparpillée et le suspense plus soutenu que les deux tomes précédents. Aussi, je trouve qu’on insiste moins sur le morbide et plus sur ce qu’il y a autour, c’est moins dans le sensationnel.

Difficile de ne pas parler de l’adaptation cinématographique, c’est ce film qui m’a donné le goût de lire ces livres. L’adaptation de Curtis Hanson sortie en 1997 (avec Russell Crowe et Kevin Spacey) est géniale, bien qu’elle coupe les coins ronds. Un film que je recommande à tous, à voir si vous ne l’avez pas déjà fait. Pour le livre, bien qu’il y ait des personnages communs, on peut lire tous les tomes indépendamment, mais je conseille tout de même de commencer par Le Dahlia Noir. Des livres très complexes, un peu lourds à lire, mais ça en vaut la peine si on aime le genre. Il me reste à lire White Jazz, j’ai peur de redescendre de mon nuage, mais je suis quand même curieuse de connaître la suite et le duel qui s’annonce.

Nance - - - ans - 8 février 2012


Grand nulle part bis 9 étoiles

Ce 3° opus du Quatuor de Los Angeles commence par la conclusion du roman précédent, "Le grand nulle part". Ce premier chapitre, situé environ 2 ans avant le début de l'intrigue du roman, conclut l'excellent volume précédent, au point qu'on se demande pourquoi il a été écrit ici et non dans Le grand nulle part. Mais voilà, c'est du Ellroy, et on se doute bien que ce chapitre n'est pas là pour rien. La confirmation se fera au fur et à mesure de la lecture.

Mais, au-delà de cette introduction/conclusion, LA Confidential emprunte beaucoup au Grand nulle part. On y retrouve en effet la construction autour de 3 "héros", on y retrouve le schéma classique d'Ellroy pour ce quatuor, à savoir :
- une intro assez longue, qui met en place les personnages de manière magistrale, avec leur passé, leur zone d'ombre, leur fardeau et leur force ; mais s'avèrera indispensable pour la compréhension de l'intrigue,
- une intrigue centrale très fouillée et détaillée, dans laquelle on s'enfonce avec délectation, essayant de comprendre ce qui se passe et en même temps, de suivre l'évolution des personnages.
- Un final explosif, plein de révélations, de retournements et d'éclaircissements qui s'étend sur 200 pages de pur bonheur.

Alors, certes, Ellroy nous a déjà fait le coup dans "Le dahlia noir" et "Le grand nulle part", mais il fait ça si bien, avec tellement de talent que ça ne nous pose aucun problème. Ses personnages sont fouillés comme rarement, son intrigue est un véritable dédale dans lequel on se perd et où, parfois, certains événements se recoupent, pour nous faire avancer ou, au contraire pour nous égarer. Mais cette intrigue n'avance que grâce aux 3 personnages principaux, emportés dans ce tourbillon mais qui continuent à vivre, à évoluer et à combattre leurs démons (surtout que le livre s'étend sur plusieurs années) et aux nombreux personnages secondaires qui sont loin d'être anecdotiques.

C'est dense, c'est touffu, il faut parfois faire un petit retour en arrière pour vérifier qu'on ne se trompe pas, mais c'est grand, c'est noir. Le style est percutant, parfaitement adapté à la situation. Les nombreux articles de journaux qui étayent le livre sont écrits dans un autre style, ce qui ajoute au réalisme du roman. Si j'ai trouvé LA confidential moins noir que Le Grand nulle part, il n'en reste pas moins une autre référence du genre. Ellroy est un grand auteur, LA Confidential un grand roman.

Pour finir, je dirais que j'avais vu le film il y a quelques années, et que je n'avais pas aimé du tout (sûrement l'intrigue était elle trop compliquée pour moi à l'époque, car faire tenir LA Confidential dans un film de 2 heures semble très difficile). Je n'en gardais strictement aucun souvenir, peut être vais-je retenter de la visionner prochainement.

Mais si vous aimez le roman noir, n'hésitez pas, plongez !

Loic3544 - Liffré (35) - 46 ans - 20 janvier 2009


Magistral !! 10 étoiles

"L.A. Confidential" est le troisième volet du 'Quatuor de L.A.', et probablement le meilleur des 4 livres - même si mon préféré reste le premier volet. Adapté magistralement au cinéma (comme "Le Dahlia Noir"), ce roman est en tous points magnifique. Je ne sais pas quel personnage je préfère entre Bud White, Ed Exley et Jack Vincennes. Sans doute la brute Bud White, quand même...

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 30 mars 2008


Le chef-d'oeuvre du roman noir 10 étoiles

Allez, une petite critique éclair pour soutenir ce fantastique roman que j'ai découvert, une fois de plus, grâce au cinéma. Emballée, que dis-je, enthousiasmée par le superbe film de Curtis Hanson, je me suis donc ruée sur mon premier Ellroy (j'en ai lu bien d'autres depuis). Et là, coup de foudre ! Impossible de m'arrêter (enfin juste pour manger et dormir, quand même) si bien que j'ai dévoré ce gros pavé en deux jours. Depuis, j'avoue que j'ai gardé un souvenir nostalgique de mes trois inspecteurs favoris, et que je relis, de temps à autre, les passages que j'ai le plus aimés.

Folfaerie - - 56 ans - 31 mai 2003