Nietzsche et les oiseaux
de Sandrine Willems

critiqué par Sahkti, le 30 janvier 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La douce folie de Nietzsche
Le titre "Nietzsche et les oiseaux" appartient à une série de onze mini-romans écrits par Sandrine Willems et dédiés à des personnages connus dont la vie a été marquée, d'une manière ou d'une autre par un animal.
Celui-ci est un des meilleurs de la série, à mes yeux. Nietzsche présenté sous un jour fragile et humain, homme dorloté au point d'en étouffer par sa soeur, follement épris d'une Lou qui le regardera à peine, jaloux d'un Wagner qu'il admire secrètement (et à qui il envoie un perroquet sifflant la 9e symphonie à longueur de journée!), en proie à la folie et dissertant longuement avec les animaux, en particulier les oiseaux.
Tout cela est bien entendu fictif, même si de nombreux repères historiques et chronologiques émaillent le récit.
Cinquante pages de tendresse et d'affection dédiées à un philosophe que Sandrine Willems dépeint sous un jour diamétralement opposé à l'austérité que l'on associe généralement à l'image de Nietzsche. J'aime l'hypothèse qu'elle développe, ce gentil fou d'amour qui devient philosophe à défaut d'être un vrai amoureux. Et ces jolies phrases évoquant les animaux, notamment un des passages de la fin lorsque Nietzsche, en proie à la démence, parle à un cheval qui semble le comprendre.
Une folie douce au fil des pages, un récit de qualité à lire et relire pour l'humanité et la poésie qu'il contient.