Le chat dans le cercueil
de Mariko Koike

critiqué par SphinxCoco, le 29 janvier 2006
( - 40 ans)


La note:  étoiles
suspense à quatre pattes !
Une pincée de tension, quelques zestes d'horreur et de drame, et l'on obtient un superbe roman à suspense psychologique.

Momoko, petite japonaise, vit depuis la mort de sa mère avec son père, Gôro, à Tokyo. Si Hariu, la jeune fille au pair, n'a d'yeux que pour Gôro, celui-ci semble épris et prêt à refaire sa vie avec la sublime Chinatsu.
Les jalousies s'entrecroisent, et la présence de Lala, jeune chatte au pelage blanc et unique amie de Momoko, risque bien de faire sombrer cette famille en reconstruction dans la tragédie.

L'histoire se dévore, l'écriture est pleine de métaphores propres au style asiatique, on en ressort un peu gêné par le mal-être de ces personnages, mais avec tant d'interrogations quant à la vengeance, la perte de la mère ou la personnification des animaux.

Et en plus, ce livre est un vrai régal pour les amateurs de chat. Pour un peu on entendrait presque Lala ronronner sur nos genoux !
belle surprise 10 étoiles

J'ai beaucoup aimé ce roman et la psychologie des personnages.
Lala, la chatte tient bien sa place. On y perçoit aussi une certaine culture japonaise, à l'américaine. Ce qui est intéressant.
Le dénouement est un peu inatendu et c'est tant mieux.
Par contre, effectivement, le classer dans les romans policiers est un peu décalé.

Cecilg - Nantes - 47 ans - 11 septembre 2012


Huis-clos à Tôkyô 8 étoiles

Le chat dans le cercueil c'est un peu la version moderne à Tôkyô du huis-clos dont on avait déjà parlé : Le temple des oies sauvages et qui, lui, se déroulait à Kyôto.
Le temple des oies sauvages s'est transformé en une maison moderne de Tôkyô, à l'américaine.
Le roman se déroule en effet dans les années 50/60, après la guerre, pendant l'occupation américaine.

[...] Dans la ville, se trouvaient les vastes logements réservés de l'armée américaine. Après la guerre, les soldats cantonnés au Japon et leurs familles avaient formé un quartier de résidents à l'extrémité de la ville. Il occupait près de seize hectares, ou plutôt non, il était probablement plus grand. L'accès à ce quartier entouré de hautes clôtures était interdit aux Japonais et, comme j'étais curieuse du mode vie des étrangers, je jetais parfois un regard furtif à travers les clôtures sur leur existence luxueuse.

Cette curiosité des japonais pour l'american way of life constitue l'intéressant décor de cette histoire.
Pas vraiment un polar, plutôt ce qu'on appelle parfois un suspense psychologique.
Dans cette maison «à l'américaine», vivent un veuf, artiste peintre occidentalisé, et sa fille qui, pour oublier la perte de sa mère, se réfugie dans les pattes de Lala, sa chatte.
Le père artiste fait venir une jeune provinciale pour s'occuper de sa fille et de la maison en échange de quelques cours de peinture. Entre ces trois-là (quatre avec le chat) se nouent d'étranges liens.
Et lorsque le père ramène à la maison une belle femme qui vient troubler le fragile équilibre, on se doute bien que tout cela va mal finir, très mal finir.
Mais c'est sans compter sur l'effroyable pirouette finale qui fera passer tous vos sombres pressentiments pour d'aimables bluettes ...

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 2 décembre 2007


Chat blanc et roman noir 6 étoiles

Dans ce roman, qualifié un peu abusivement de policier, l’essentiel se trouve dans les relations , amour, amitié haine, jalousie, entre les quatre personnages ( cinq avec la chatte.)
L’histoire évolue très lentement pour s’acheminer vers quelque chose qui ressemble beaucoup à la tragédie grecque. Le style est feutré et comme deux des personnages sont des peintres, rien d’étonnant à ce que l’auteur nous offre au détour de ses pages quelques scènes aux allures d’estampes (un chat blanc dans un jardin, couvert de pétales de cerisier ; une fillette courant avec un autre chat blanc parmi les épouvantails) qui sembleront très japonaises à tous ceux qui comme moi n’ont jamais mis les pieds au Japon.
Malgré ce brin d’exotisme et malgré Lala, l’adorable chatte blanche, j’ai lu ce roman sans ennui mais avec un peu d’indifférence.

Malic - - 82 ans - 5 mai 2006