Les miscellanées de Mr Schott
de Ben Schott

critiqué par Numanuma, le 20 janvier 2006
(Tours - 51 ans)


La note:  étoiles
Plein de riens
Les éditions Allia sont véritablement à part. Ce sont, à ma connaissance, les seules à sortir en français les ouvrages de références sur la musique pop, au sens large, de manière régulière quand d’autres se contentent de coups sporadiques. Lisez Sweet Soul Music, Bass Culture ou Dead Elvis pour vous en convaincre.
Ou bien ce petit livre d’un autre genre de M. Ben Schott : Les Miscellanées de Mr. Schott. Passons sur l’abréviation anglaise de Monsieur assez malvenue pour un ouvrage traduit pour nous concentrer sur le genre particulier de cette chose.
Car voici un objet littéraire absolument inconnu qui tient de tout et de rien, inclassable, inutile, indispensable, génial ou idiot, c’est selon. Pour 15€, on nous offre une somme d’informations dépareillées, éparpillées, vagabondes, une mine pour les joueurs de Trivial Pursuit, cruciverbistes et autres amateurs de jeux culturels. On ne mettra donc pas Qui veut gagner des millions dans cette catégorie…
De fait, rarement un titre et une œuvre ont été en si parfaite symbiose, miscellanées étant synonyme de « rien ». Il s’agit donc d’un recueil de petits riens qui pourront vous encombrer inutilement le cerveau ou vous permettront de remporter la partie au Scrabble par exemple. Après tout, un mot comme « uxoricide », dont j’ignorais l’existence, bien placé, peut rapporter un grand nombre de points. Inversement, on peut de demander l’intérêt d’avoir dressé la liste des maris de Liz Taylor ou celle des diamètres des œufs en cours dans l’UE… Mais, sait-on jamais, il est peut-être possible de briller en société avec ça.
On y trouve également de véritables trésors tels que le mot le plus long de la langue anglaise avec 1185 lettres !!!! Ou les désignations scientifiques des phobies. Un mot comme, on s’accroche mesdames et messieurs, kéraunothnetophobie, laisse rêveur. Il désigne la peur de la chute d’un satellite.
Bref, Les Miscellanées de Mr. Schott sont un véritable bonheur de non-lecture, un quid à avoir toujours sur soi ou, comme il est écrit sur la quatrième de couverture, « un couteau suisse en forme de livre ». Je n’ai pas de meilleure définition.
"LE" livre à emporter sur une île déserte ! 10 étoiles

En cette période où l'on nous rebat les yeux et les oreilles de prix qu'on court, ne manquez pas cet étrange ovni qui vient d'atterrir sur les étagères des librairies : Les Miscellanées de Mr. Schott, un petit bouquin qui bénéficie d'une pertinente traduction et d'une mise en page délicieusement rétro !
Le livre qui s'avère immédiatement tout à fait indispensable et absolument inutile : si on devait n'emporter qu'un seul bouquin sur notre île déserte, ce serait sûrement celui-ci !
Un petit livre rouge à laisser en évidence sur la table du salon (comme une boîte de toffees anglais) pour y picorer un peu de poésie au gré de nos humeurs, puisqu'il est fait, comme le dit son auteur, de "petits riens essentiels", "amusettes insignifiantes et futiles".
C'est également un remède efficace : deux ou trois pages le matin au réveil, deux ou trois listes le soir au coucher, et voici votre santé mentale assurée grâce au mélange du bon docteur Schott.
On y découvre ou redécouvre au hasard (pour l'oublier aussitôt) :

* les 3 rois mages et leurs cadeaux, les 4 cavaliers de l'Apocalypse, les 5 prénoms du club des cinq, les 6 femmes d'Henri VIII, les 7 merveilles du monde antique, les 8 voyages de Gulliver, les 9 muses, les 10 plaies d'Egypte, les 11 pays membres de l'OPEP, les 12 travaux d'Hercule, ...
* les échelles de Scoville, Mohs, Glasgow, Fujita-Pearson, Beaufort, Richter, Mercalli, Turin, ...
* les présidents des US, les maris de Liz Taylor, les films de James Bond avec les James Bond Girls et les voitures de 007 (bref, la quintessence de la culture occidentale), les différents types de sushis, les degrés de la franc-maçonnerie, les décimales de Pi, les pays où l'on roule à gauche, les gagnants de l'Eurovision, ...
* On y apprend ce que sont : un éthylabélophile, un vaticide, un réhoboam, un triskaïdékaphobe, un kakistocrate, un myriagone, un yottamètre, un colombier belge, une roquille, un vol de nuit, ...

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 8 août 2007


Inutile et indispensable 10 étoiles

Il ne sert à rien et pourtant je ne le quitte plus. Je l'ouvre au hasard de mes passages près de la table sur lequel il repose et je découvre un flot d'informations qui ne me serviront peut-être jamais et dont la conséquence majeure est de voir braqué sur moi le regard ahuri de mes amis quand je leur parle du deuil victorien ou de l'impôt sur les chapeaux. Et encore, je ne leur ait pas récité l'ensemble des James Bond avec voitures, girls et méchants correspondants.
Bref, je ne peux plus m'en passer !!!

Doudou35 - RENNES - 41 ans - 28 mars 2006


Quand un rien devient essentiel 10 étoiles

Le sourire de la statue de la liberté mesure 90 cm! Vous ne le saviez pas je parie? Et cela ne vous empêchait de dormir comme un bienheureux. Oui mais voilà, maintenant que vous le savez, ça pourra toujours faire bien de le ressortir au milieu d'une conversation.
Ce livre est drôle. Composé de tout et de rien, il regorge d'informations inconnues de la plupart jusqu'au jour de la lecture et puis maintenant, ce genre de petits détails, ça fait sourire, on en retient quelques-uns, on se dit que décidément il y a moyen de se remplir la tête avec n'importe quoi et que c'est très amusant. J'ai souvent ri, ouvert de grands yeux, poussé un soupir... un livre à déguster à petites doses, sinon ça ressemble à un bric-à-brac dont on ne retirera pas tout le plaisir qu'il dégage. Et puis maintenant, plus d'excuses pour ne plus connaître le nom de tous les coups au golf (indispensable à la culture générale!)
Encore un beau produit des Editions Allia, tant pour le contenu que pour la forme, l'édition est soignée et c'est à souligner.
Un ouvrage pour s'amuser et découvrir un tas de choses, beaucoup d'absurde en fin de compte et c'est ça qui est bon! Cela donne au livre un côté complètement superflu et donc impérativement indispensable! Vous aurez compris, j'ai adoré!

Sahkti - Genève - 50 ans - 8 février 2006


Un superflu nécessaire 10 étoiles

C'est très exactement ce qu'est ce petit livre dont, comme Numanuma l'a très bien dit, on ne peut plus se passer après l'avoir ouvert.
Superflu car plein de choses inutiles (j'ai peu l'usage de savoir draper un sari ou de connaitre les règles du duel irlandais) mais charmantes ( dire "je t'aime en 43 langues).
Nécessaire car pétri d'humour, de cet humour anglais, décalé et corrosif, dont nous avons bien besoin par les temps qui courent.
Nécessaire aussi car c'est un petit catalogue du génie humain qu'il s'agisse de la façon de vivre (l'heure de Sandringham), de la vision du monde (divinités et cultures, Churchill et la rhétorique!) et bien d'autres choses encore.
Tout en étant drôle parce qu'inattendu, ce livre est plus profond et subtil qu'il n'y parait au premier abord.
Et puis, un livre qui donne de bonnes recettes de cocktails ne peut être mauvais!
Il a en outre la qualité de pouvoir être critiqué sans avoir été entièrement lu!
Si être seul c'est être en mauvaise compagnie (page 35), celà ne vous arrivera plus si vous gardez ces satanées (ou sacrées?) Miscellanées près de vous

Jlc - - 81 ans - 4 février 2006