La transparence des choses
de Vladimir Nabokov

critiqué par Fee carabine, le 9 janvier 2006
( - 50 ans)


La note:  étoiles
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
Vladimir Nabokov nous raconte ici une histoire des plus banales: celle d’un homme ordinaire – Hugh Person – qui perd sa vie à la gagner, souffre d’insomnies et n’est pas très heureux en ménage. Toute l’originalité résidant dans l’approche qui consiste à nous raconter cette histoire en parlant d’autres choses, allant de la fabrication des crayons aux risques d’incendie dans les hôtels, et en passant par le processus de digestion des pépins de pommes.

Cela nous vaut un court roman plutôt décousu et dont l’intrigue se voit finalement réduite à servir de prétexte à toutes une série d’annotations, tantôt humoristiques, tantôt métaphysiques, et dont la lecture est assez amusante. Mais au final, et malgré quelques belles fulgurances, “La transparence des choses” m’a laissée sur ma faim, avec le sentiment que ce roman d’une centaine de pages regorge de pistes aussitôt avortées, d’idées qu’il eût été intéressant de voir développées. Il est bien possible que cela soit un choix délibéré de Vladimir Nabokov, et que celui-ci ait tout simplement eu envie de s’amuser en écrivant ce court roman (le premier qu’il ait publié après le monumental “Ada ou l’ardeur”). Reste que “La transparence des choses” est pour moi ce qu’il est convenu d’appeler une oeuvre mineure…