Nestor Burma dans l'île
de Léo Malet

critiqué par JEANLEBLEU, le 7 janvier 2006
(Orange - 56 ans)


La note:  étoiles
Du bon Burma !
Un des derniers Burma écrit par Léo Malet (1970 - l'avant-dernier je crois).

Toujours aussi agréable le style du bon Léo : un mélange de gouaille, de poésie, de jeu avec la langue française, d'argot, de mystère,... Une attention toujours aussi grande au décor avec ses côtés insolites (par exemple la description quasi surréaliste de la DS verte planquée dans des fougères géantes).

Pour finir, je ne peux résister au plaisir d'un petit extrait caractéristique du style de Léo Malet. Nestor Burma entre dans une auberge désertée par les clients (on est hors saison) : "L'auberge du bourg s'intitulait : Au rendez-vous des pêcheurs. C'était peut-être le rendez-vous des pêcheurs, mais pas celui des voyageurs. Du moins pour le moment. A part celui qui servait de mascotte à l'établissement, il n'y avait pas un chat, et ce, depuis un bon bout de temps, si je comprenais bien. C'est dire que je trouvai facilement une chambre à louer dans cet endroit. Ma demande peu habituelle suscita même une sorte de branle-bas de combat. La patronne, une femme entre deux âges, et le patron, un type entre deux vins, tarabustèrent Jeanneton, une jeune servante entre deux rêveries, pour qu'elle entreprenne la couverture illico, car, compte tenu de son manque d'entraînement et de son lambinage, ça ne serait pas prêt lorsque "monsieur" voudrait se coucher."