Le violon noir
de Maxence Fermine

critiqué par Tistou, le 4 janvier 2006
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Violon à voix.
Un livre court, ramassé. De petits chapitres d’une page et demi, deux tout au plus. Dans l’esprit ça fait penser à un procédé à la Candide ou Zadig, de Voltaire, avec de petits chapitres qui se succèdent les uns aux autres, font progresser l’histoire mais ont un peu leur existence propre. Il faut sacrément bien écrire, quand même, pour écrire aussi court. Pas d’effet de manche chez M. Fermine, du sobre, du simple.
Trop sobre, trop simple diront certains.
Johannes Karelsky est un musicien singulier. Instrumentiste depuis sa tendre enfance, c’est un surdoué du violon, avec tous les défauts qu’on peut attendre d’un être qui sort de la normale. Enrôlé dans les troupes napoléoniennes, il est amené à « occuper » Venise, logé chez un luthier, un luthier singulier lui aussi, qui possède un violon noir, fort singulier au demeurant. Il y aura aussi Carla Ferenzi, à la voix singulière …
On est à la frontière du conte, où la singularité serait la règle et où le merveilleux ou le terrible n’est pas absent.
Voilà comment, à l’avant dernière page, M. Fermine expédie les 31 dernières années de Johannes :
« Quelques jours plus tard, Johannes quitta Venise avec l’armée française et rentra à Paris.
Il ne devait plus jamais revoir l’Italie.
Johannes Karelsky mit trente et un ans à composer son unique opéra. Trente et un ans à tenter de se libérer d’une voix, d’un rêve, et à tenter d’oublier l’histoire d’Erasmus et du violon noir.
Et pendant toutes ces années, jamais il ne joua du violon … »
Quand je vous dis que c’est ramassé !
On peut ne pas aimer mais qui peut laisser de côté la rationalité des choses peut trouver grand plaisir à ce violon noir.
du bruit dans la lagune 10 étoiles

Un conte, poétique à souhait, aux temps lointains où Bonaparte se prenait déjà pour Alexandre le Grand. Rescapé de la Campagne d'Italie, le jeune Johannes, violoniste virtuose depuis son plus jeune âge, va faire la connaissance, dans la Venise occupée par les troupes françaises, du vieil Erasmus, dernier héritier de la tradition de lutherie initiée à Vérone par le célèbre Stradivarius. Tout tourne autour d'un mystérieux violon noir, et du jeu d'échecs, blanc et noir comme il se doit. Le charme de ce court roman, ou plutôt de cette longue nouvelle, ne faiblit pas tout au long de ses quarante-deux chapitres. Laissez-vous bercer par le clapotement de la lagune et le balancement des gondoles…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 10 décembre 2016


Conte musical 8 étoiles

Maxence Fermine nous raconte une petite fable sur un violon enchanté ou maléfique, suivant les points de vue. Personne ne peut être déçu d’une si belle écriture et sans livrer de message, il donne au lecteur un pur moment de bonheur grâce à ce court mais bon récit.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 1 octobre 2014


Superbe ! 10 étoiles

Nous voilà devant un superbe conte envoûtant. Cette fois-ci Maxence Fermine nous transporte dans la Venise du XVIIIème siècle et plus précisemment dans l'atelier d'un luthier passionné de musique et d'eau-de-vie. Sa rencontre avec un jeune soldat violoniste est bercée par la voix d'une jeune femme que l'on entend seulement.
Je mets cinq étoiles mais il en vaudrait bien plus !!

Laudine - - 45 ans - 4 janvier 2006