Un livre-univers (tel qu'il est indiqué sur le résumé de couverture, du moins, pour l'édition que je possède) qui compte assurément parmi les plus grandes réussites de la SF, et je suis franchement étonné du faible nombre (la mienne est la seconde !) de critiques qui lui sont consacrées sur ce site.
Comment résumer "Tous A Zanzibar", ses 700 pages qui se lisent comme si le roman était une nouvelle, ses courts chapitres thématiques, son sujet ambitieux (la démographie, la surpopulation dans le futur) ?
Le roman est magnifiquement construit, et très original dans sa forme : plusieurs thèmes (l'histoire à proprement parler, qui s'appelle "Continuité" ; le contexte de l'époque ; la description de personnages secondaires de l'intrigue ; des bribes d'infos secondaires, de flashs, d'instantanés sur ce monde du futur) sont proposés en alternance, de chapitre en chapitre, et à chaque fois numérotés indépendamment. La table des matières, proposée non pas en final mais en ouverture du roman, indique d'ailleurs ces quatre sections de manière indépendante. Il faut bien évidemment lire le roman de A à Z, dans l'ordre, pour comprendre, mais ce découpage thématique très original (qui n'est pas sans me faire penser, avec plusieurs dizaines d'années d'avance, à du Bernard Werber) en rajoute à l'aspect "somme" de ce roman dont le titre est basé sur une déclaration d'un scientifique qui estimait qu'à condition de n'avoir que 30 cm carré de place pour vivre, toute l'humanité pourrait vivre, debout, sur l'île de Zanzibar (ben tiens...).
Difficile voire impossible de résumer "Stand On Zanzibar". Ayant reçu divers prix (Hugo, Apollo...), ce roman, le meilleur de Brunner (qui livrera cependant d'autres réussites majeures : "Le Creuset Du Temps", "Le Troupeau Aveugle", "Sur L'Onde De Choc", "L'Orbite Déchiquetée"), ne possède pas une intrigue complexe, mais c'est tellement dense, tellement prenant, que résumer ses 700 pages en quelques lignes sans en saboter l'intrigue me semble délicat. Bref : lisez ce roman.
Ca donnerait un film remarquable, à condition de ne pas flinguer l'adaptation ; mais une telle chose me paraît, en même temps, difficile. Oui, au final, tout comme "Ubik" de K. Dick, "Tous A Zanzibar" est un chef d'œuvre inadaptable.
Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 18 mars 2017 |