Tempête de glace
de Rick Moody

critiqué par Richard, le 18 décembre 2005
( - 78 ans)


La note:  étoiles
l'amérique de Moody
Rick Moody est né à New York au début des années 60. Il vit une adolescence plutôt difficile : le divorce de ses parents, l’alcoolisme, la drogue… le plonge dans la dépression avec des tendances suicidaires. C’est au cours d’un internement volontaire en hôpital psychiatrique qu’il trouvera dans l’écriture la meilleure thérapie.

Tempête de glace se passe aux Etats-Unis en 1972 dans un contexte de libération sexuelle, et de Watergate.

Les personnages du récit se trouvent dans deux familles les Hood et les Williams, papa Hood trompe son épouse avec maman Williams, pendant qu’à l’étage au dessus leurs enfants respectifs se préparent à vivre leur première expérience sexuelle. Tout va être bouleversé un soir où les adultes (par convenance sociale) vont vivre une expérience d’échangisme alors qu’au même moment une tempête de neige va provoquer un drame qui touchera avec brutalité les deux familles.

Les personnages de Rick Moody, vivent dans les apparences : apparence de réussite sociale, apparence d’ouverture d’esprit. En fait ils vivent dans le doute, le désarroi, leur réussite est soit factice soit fragile, ils ont surtout une totale impossibilité de communiquer, d’aimer et de comprendre les autres.

Rick Moody avec humour et cruauté nous dépeint « son Amérique », et ce n’est pas très reluisant.
Puni, celui qui aura fauté 7 étoiles

Moody nous entraîne dans l'Amérique de la réussite sociale où il faut paraître pour être et surtout faire comme les autres pour ne pas se retrouver dans la marge sociale. Et en ces années 70, la libération sexuelle fait parties des usages qu'il est bon d'avoir testés pour ne pas être un "has-been". Les familles du quartier ont donc décidé d'organiser une soirée échangiste qui de toute façon ne fera que réunir les couples adultères qui se sont déjà formés pendant que les enfants en profiteront pour se livrer aux activités qu'ils ne peuvent pas exercer quand les parents sont présents. Mais la soirée part complètement de travers quand la météo se mêle des jeux de tout ce petit monde et là les événements s'enchaînent inéluctablement dans une cascade infernale.

Rick veut nous parler de libération mais cette libération a ses limites et quand on sombre dans le péché il faut payer. En ce sens, ce livre est aussi une réflexion sur la culpabilité et la faute qu'il faut bien finir par payer un jour. Sombre reste l'avenir de ceux qui auront péché !

Débézed - Besançon - 77 ans - 8 mars 2008