Zao Wou-Ki
de Maryse Bordet-Maugars, Jean-Luc Chalumeau, Zao Wou-ki

critiqué par Veneziano, le 18 décembre 2005
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un Klee mélancolique, un Turner coloré
Zao Wou-Ki est un peintre abstrait venu de Chine en France en 1947. Sa peinture est curieuse, à la fois douce et tourmentée, tantôt froide tantôt réconfortante selon les couleurs employées. Comme chez Turner, il y a souvent une grande couleur dominante, qui peut être le bleu gris, le jaune ou le rouge. Il y a le plus souvent un motif tournoyant qui semble mouvoir cette masse de couleur, qui connaît des irrégularités, des éléments qui viennent la compléter, lui donner du relief ou la briser par touches.
Les éléments, minutieux, rappellent assez franchement Paul Klee ; et ça n'est pas un mystère, puisqu'on apprend qu'il l'a très bien connu et qu'il s'en est inspiré.
Quand la couleur principale est vive, ses peintures me rappellent agréablement celles d'Olivier Debré, et cela casse un peu les tourments mélancoliques de son oeuvre.
Le texte introductif principal dévoile sa volonté de transcender les arts oriental et occidental, qui sont les tenant et aboutissement de sa vie personnelle, au point que l'auteur dit que soon oeuvre serait le résultat de la peinture chinoise si la peinture était "une". Là, pour le coup, je ne suis pas assez expert pour saisir totalement.
Il est curieux de voir que, au début de sa carrière, sa peinture est figurative, puisqu'il procède à des portraits et des natures-mortes.
Mais la citation mise en couverture tend à montrer qu'il voudrait également transcender la dicothomie figuratif-abstrait, d'où une parenté assee forte - selon moi - avec Turner : "Ce qui est abstrait pour vous est réel pour moi".

Ce livre ne faillit pas à l'opinion que j'ai de cette collection, au format réduit, à la présentation toujours claire, et dont la couverture pelliculée blanche avec une peinture et une citation de l'artiste incite toujours, selon moi, à la découverte.

Cet artiste me paraît riche, par la diversité de ses sources d'inspiration, et par ses états d'esprit, qui semblent pouvoir se lire dans ses toiles.