Dali, 1904-1989
de Maryse Bordet-Maugars

critiqué par Veneziano, le 11 décembre 2005
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Chevauchée délire passion
Dalì, on adore ou on déteste. N'oublions pas que l'art se ressent avant de se comprendre, règle essentielle en art contemporain, qui convient on ne peut mieux au surréalisme. C'est confortable : il faut se laisser guider.
Dalì a un imaginaire et des pulsions débridées. Cabot, vaniteux et mercantile, il n'en est pas moins débordant d'ingéniosité ; et la citation mise en couverture résume assez bien sa personnalité : "La seule différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou".
La présentation de sa biographie est très claire et synthétique. Les quelques photographies permettent de constater son évolution physique, et les oeuvres choisies, bien commentées dans le texte principal, permettent à merveille, de manière très pédagogique, de rentrer dans ce monde très spécial. Le mot "monde" convient très bien au surréalisme, qui est finalement une proposition d'évasion.
En effet, le rêve a une importance cruciale dans ces oeuvres. Il faut dire que la psychalanyse et les expériences d'hypnose sont au comble de leur succès à partir de l'entre-deux-guerres et après la guerre.
Les représentations se font à plusieurs points de vue. Tantôt les paysages laissent dévoiler des détails parfois cruciaux, tantôt l'objet principal représenté est composé d'autres, un peu à la manière - revisitée de manière oh combien personnelle - d'Arcimboldo, premier des surréalistes, finalement, au moins à mon point de vue.
Ce monde est sensuel et assez franchement sexué, mais aussi religieux, puisqu'il y a des représentations du Christ.
Gala, sa femme et partenaire officielle, est très présente picturalement, comme un leitmotiv. Peut-être une compensation, dans le cadre d'un couple libertaire (ce que le lovre évoque fort peu ?)

J'ai été passionné de Dalì à l'adolescence ; cela doit certainement s'expliquer. Pas de commentaires trop graveleux, tout de même.

Les livres de cette collection présentent l'essentiel de l'oeuvre. On ne s'y ennuie jamais. Leur couverture pelliculée blanche et sont format sont très agréables. A retenir.