Vol d'éternité
de Bernard Tirtiaux

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 1 juin 2001
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Conversation imaginée entre quatre femmes de l'entourage proche de Saint-Exupéry
Mais qu'a donc voulu réaliser notre Bernard Tirtiaux national ?
Cette pièce de théâtre me laisse avec un immense sentiment de frustration.
D’abord, mais ce n'est qu’un détail, la lecture de cette rencontre imaginée ne prend qu’une heure, au maximum. Donc, par la force des choses, l’écriture aurait dû nous conduire rapidement aux émotions. Ce n'est pas le cas.
La mère, la soeur, la femme et une admiratrice d'Antoine de Saint-Exupéry passent quelques moments ensemble. Saint-Ex, lui, plane dans son avion. Reviendra-t-il de ce voyage ? Toujours est-il que sa femme, Consuelo, et Hélène, admiratrice, se crêpent allègrement le chignon. La première accuse la seconde d'être la maîtresse de Saint-Ex et la seconde critique la superficialité de la première. La mère passe, parle, mais n'exprime rien de transcendant. Quant à la soeur, elle essaie vainement de jouer le rôle de modérateur.
Le propos reste au ras des pâquerettes, j’en attendais plus d’envolées poétique, symbolique, qu’il se passe quelque chose aux niveau des émotions ! Mais non, c’est Waterloo morne plaine. Comme j'apprécie habituellement Bernard Tirtiaux, je me demande si ce n'est pas moi qui suis passée à côté du livre... A vous de juger...
A reprendre 4 étoiles

En effet, Saint-Germain-des-Prés, cette pièce paraît bien courte. Il semble qu’il manque à chaque acte quelques scènes, que l’émotion qu'on sent poindre parfois est aussitôt remisée au placard pour enchaîner une nouvelle scène.
On sait Bernard Tirtiaux, artiste généreux, grand admirateur de Saint-Exupéry.
Mais Tirtiaux a-t-il, comme on dit, été intimidé par son sujet et dès lors déposé trop vite son ouvrage ?
L'idée était pourtant bonne de réunir des femmes parlant de leur grand homme et promettait beaucoup. Mais il ressort de leurs conversations un peu volages une grande absence de Saint Ex ou d’un personnage à la hauteur alors que, certainement, l’intention était de rendre par ce manque effectif, si proche de la perte que ces femmes allaient dans le temps de la pièce subir, une présence forte, presque palpable.
A reprendre, a-t-on envie de conseiller à l’auteur.

Kinbote - Jumet - 65 ans - 12 mars 2002