Le marché de l'art : Mondialisation et nouvelles technologies
de Raymonde Moulin

critiqué par Veneziano, le 5 décembre 2005
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Très bien pour comprendre les mécanismes généraux
Ce petit ouvrage est très clair et, ainsi, accessible à tous. Il permet de prendre la mesure de la mondialisation dans ce secteur particulier.
Il montre de manière claire les relations de réseaux et les importances des institutions qui font office de place forte sur ce marché mondial, comme les grandes compagnies de vente publique, Christie's et Sotheby's.
Il montre ensuite l'importance de l'art comme placement. Côtées, les oeuvres sont une oeuvre potentielle d'enrichissement.
Enfin et surtout, il est question de la place de la puissance publique et du marché français dans ce microcosme spécialisé mais globalisé. Il est exposé l'importance de la fiscalité et des interventions directes de l'Etat, comme les droits de suite et de préemption. La loi du 10 juillet 2000 vient mettre libéraliser la vente publique, en mettant fin au monopole des commissaires-priseurs.

L'auteur est sociologue et universitaire.

Si cela vous intéresse, que vous n'y connaissez pas grand-chose et que vous désirez maîtriser les grandes lignes du sujet, ce livre est por vous.
GLOBALISATION ET MONDIALISATION DU MARCHE DE L'ART 6 étoiles

Raymonde MOULIN sociologue et ancienne Directrice de la Revue française de sociologie nous propose ici une excellente initiation au marché de l’art actuel.
La première partie du livre essaie essentiellement de répondre à la question : «Quels effets la mondialisation des échanges et des réseaux a-t-elle sur la marché de l’art?».

L’auteur commence à nous parler du marché de l’art dans les années 1960-1970 c’est l’époque où le secteur de l’art contemporain se structure autour d’un nombre limité de galeries leaders qui dénomment et théorisent les mouvements et qui contrôlent l’offre, la grande figure emblématique de ces années étant le fameux galeriste Leo CASTELLI.

Au cours des années 80 les valeurs artistiques de l’art contemporain international ont été définies et hiérarchisées au sein du monde de l’art occidental, cela a contribué à la "starification" d’artistes jeunes, appelés à produire beaucoup pendant la période restreinte de leur lancement.
Les cas des artistes Keith HARING et Jean-Michel BASQUIT sont parmi les plus révélateurs…
C’est aussi l’époque des grands collectionneurs Peter LUDWIG, le comte Panza Di BIUMO, Charles SAATCHI…

Les années 90 sont celles de la mondialisation de l’économie, et dans le marché de l’art c’est le règne des grandes maisons de vente.
Si le début de la décennie est marqué par un grand "krach", à la fin de la décennie les beaux jours sont revenus.
Une nouvelle génération de collectionneurs, associés à la «nouvelle économie» est apparue, Sotheby’s et Christie’s sont à leur sommet et organisent des ventes très médiatisées au cours desquelles des prix records sont obtenus par des jeunes artistes comme Damien HIRST.

Le marché de l’art ne s’est pas effondré au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Il a résisté jusqu’en juillet 2002 au difficultés des valeurs financières. Les grandes «stars» de cette époque sont l’italien Maurizio CATTELAN ou encore le japonais Takashi MURAKAMI dont les œuvres «starifiées», ont crée une bulle spéculative dont le marché de l’art est coutumier.
Le marché de l’art a tiré profit, de la mondialisation de la scène artistique, de la globalisation du marché et de l’abondance de liquidités financières.
En 2007, le marché de l’art affichait pour la septième année consécutive une hausse des prix. La progression annuelle à l’échelle mondiale s’élevait alors à 18%.
En octobre 2008, et en dépit de la crise qui sévissait, le marché de l’art résistait toujours. À partir de cette date, on a observé une violente correction des prix et une explosion des taux d’invendus dans les ventes aux enchères. Les effets pervers de la globalisation ont rattrapé le marché de l’art…

La deuxième partie de l’ouvrage nous présente elle plus spécifiquement le marché français face à la mondialisation ainsi que les différentes lois régissant le marché de l’art français (droit de succession, TVA, droit de suite…) elle est beaucoup plus technique et fastidieuse et a rencontré beaucoup moins mon intérêt.
Toutefois l’ouvrage reste facile d’accès et se lit en quelques heures… le glossaire en fin de l’ouvrage ainsi que les prix exprimés en Euros s’avèrent d’ailleurs très utiles!

A noter qu’une nouvelle version revue et corrigée de cet ouvrage est parue en 2009.

Septularisen - - - ans - 11 août 2011