Sèvres: Une collection de porcelaines, 1740-1992
de Marie-Noëlle Pinot de Villechenon

critiqué par Veneziano, le 1 décembre 2005
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La découverte d'un univers peu connu
La céramique n'est pas si rebutante qu'elle en a l'air. A force de l'étudier, je suis tombé sous le charme d'un medium raffiné. De plus, quand on apprécie l'histoire, il est intéressant, voire passionnant, d'apprendre à connaître dans quoi vivaient nos souverains, et de découvrir l'évolution des styles de décoration. L'ouvrage, pédagogique, a justement une évolution historique.
Le livre est au moins autant enrichissant qu'une visite au Musée national de Sèvres.
L'historique de la Manufacture est intéressant, à double titre : d'une part, cela vaut le détour de savoir comment une institution a pu perdurer depuis presque trois siècles ; d'autre part, cela retrace l'histoire de la découverte en France de la composition de la céramique. Ce fut en effet l'un des grands suspenses - au moins sur le plan artistique - , après la découverte de l'art chinois en la matière. Cela a fait l'objet d'une intense concurrence avec la Prusse et sa Manufacture de Saxe, qui a su redécouvrir avant les Français comment le procédé. L'on y apprend ce qu'est le kaolin, mot qui m'était étranger jusque là.

Par ailleurs, il est surprenant d'apprendre que des artistes contemporains ont participé à la création de la Manufacture : ça a été le cas de Zao-Wou Ki, Yaacov Agam, Maria-Helena Vieira da Silva, Serge Poliakoff, Alexandre Calder, Pierre Alechinsky, et même de Louise Bourgeois.

Bonne découverte : osez passer outre l'image a priori rébarbative.

Je dédicace cette critique à mon amie Florence M., à Christophe W., et, surtout à M.M. de S.