Meute de l'enfer (La), tome 2 : Le retour du harith
de Philippe Thirault (Scénario), Christian Højgaard (Dessin)

critiqué par Shelton, le 27 novembre 2005
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
L'enfer existe, j'en reviens...
Ce second volet de la Meute de l’Enfer s’ouvre sur la luxure byzantine… Et, oui, vous ne le saviez pas, mais l’impératrice aime meubler ses longues nuits avec des jeunes soldats vigoureux… dont elle apprécie l’activité physique…
« Levez-vous, mes petits soldats, l’Impératrice est satisfaite de sa nuit ! »
Mais n’allez pas croire pour autant que les auteurs aient laissé tomber le fantastique pour l’érotique. Non, nous étions dans du fantastique et nous allons y rester, plus, nous allons nous y enfoncer… jusqu’à la mort, ou presque !
La Meute de l’Enfer est partie pour remplir sa mission, trouver le trésor absolu, celui qui a été enfoui dans les Enfers… Enfin, c’est que tous nos amis pensent, mais il n’est pas dit que l’Impératrice n’ait pas d’autres objectifs, encore plus inavouables… Pluton seul le sait… Mais il ne m’a encore rien dit…
Dans cet épisode très beau, par la forme certes, mais surtout par ce qu’il nous raconte, nous dit, nous allons faire connaissance avec certains membres de l’équipe. C’est maintenant que nous allons comprendre pourquoi Khorsabad porte le nom de Trois Mains – un grand moment de récit épique – et aussi un des secrets portés par les membres de cette équipe surprenante…
Mais, devant les dangers, on voit comment l’Oiseau, ce sorcier curieux et plein de ressources, n’hésite pas à faire appel à Thot déclenchant ainsi des forces qu’il ne peut plus maîtriser entièrement… C’est aussi le danger de ces magies multicolores, elles dépassent bien souvent ceux qui les mettent en œuvre…
Mais depuis le début de ces chroniques sur la Meute de l’Enfer, je vous parle de fantastique… Oui, alors vous ne serez pas surpris de voir des « Non-vivants »… Des armées entières de « Non-vivants », des adultes, mais aussi des enfants… surtout des combattants hors normes qui résistent à tout, ou presque…
L’équipe devra descendre dans les salles souterraines du grand cimetière punique de Carthage, le grand Tophet de Salammbô… ce qui nous permettra d’en apprendre un peu plus sur l’Archère et ses souffrances de femme…
Mais voilà pour notre groupe une étape importante de franchie : Il leur fallait la clef des Enfers… ils l’ont trouvée, en quelque sorte… mais je ne peux pas vous en dire plus… Ce qui est certain, c’est qu’ils vont pouvoir quitter l’Afrique du Nord pour l’Italie et chercher les portes de l’Enfer…
Le scénario est toujours aussi solide, bien construit et capable de convaincre, même les plus réticents au fantastique… Par contre, si vous aimez ce type de littérature – oui, même en bande dessinée, je parle de littérature, ne soyez pas choqués, essayez et on en parle ensemble après ! – alors vous serez ravis et comblés. Il faut dire que le découpage devient tellement millimétré que l’on se demande comment cette équipe scénariste-dessinateur fonctionne… C’est comme s’ils étaient un !
Quant au graphisme, je vous laisse le découvrir et prendre la mesure d’autant de talent concentré dans la tête et les mains de ce jeune auteur. Christian Hojgaard s’affirme comme un très bon dès sa première série… A trente-quatre ans, son nom s’inscrit en lettres de sang au Panthéon de la bédé fantastique… et j’en frémis de joie en pensant à ce qu’il nous réserve pour le futur…
Une série à lire avec précaution – ça c’est pour votre cœur – et beaucoup de plaisir…