Héroïne
de Ann Scott

critiqué par Aamelie, le 17 novembre 2005
(chartres - 44 ans)


La note:  étoiles
Seule
"Tu" est une femme. Une grande amoureuse romantique. "Tu" connais l'amour, le vrai, l'unique. Celui qui fait vibrer, celui qui fait tellement de bien qu'il fait trop de mal. "Tu" souffres d'aimer, mais "tu" aimes et c'est ça le bonheur. "Tu" le sais." Tu" le vis. L'amour s'appelle Iris. Belle et tendre Iris. Majestueuse Iris qui remplit tes journées, tes nuits, mais sans être là. Car Iris a toujours d'autres choses à faire. Iris travaille, Iris a une vie affective intense, Iris n'est pas à ta merci. Alors "Tu" penses, "tu" cogites, "tu" attends. Le temps passe en ne pensant qu'à elle, à retourner des questions dans ton esprit, qui t'empêche de vivre vraiment. Car "tu" vis pas procuration d'un amour à sens unique. Mais c'est quelque chose de si fort que personne ne peut comprendre.

C'est le premier roman que je lis d'Ann Scott. J'ai donc été très surprise par son style qu'est d'écrire à la 2eme peronne du singulier. Mais c'est vraiment ce qui fait la force de ce roman.
Elle décrit avec beaucoup de justesse les douleurs de l'amour qui n'est pas réciproque.
S'il y a parfois quelques longueurs, elles sont vites effacées par un rebondissement qui fait retrouver de l'action, et donc de nouvelles questions à la victime de l'amour fou.
Etats d’âme et nombrilisme 2 étoiles

Que dire sur cette lecture ? Que je l’ai trouvée creuse et inintéressante ? Oui, c’est sûr. Vulgaire et osée ? Pas tant que ça, je m’attendais à pire.

J’avais déjà lu pas mal d’avis positifs sur Ann Scott et, même si le sujet sexe et drogue ne m’attire plus beaucoup depuis l’adolescence et que le thème des amours lesbiens ne m’affriole pas particulièrement (il n’en demeure pas moins qu’il existe d’excellents romans sur le sujet, comme ceux de Sarah Waters par exemple), j’avais envie de lire un livre de cette auteure.

La narratrice a vécu une relation éphémère avec Iris, une jeune fille de 13 ans sa cadette, 5 ans plus tôt. Relation qui s’est mal terminée et qui l’a laissée dans un état pitoyable. Persuadée de l’avoir oubliée, elle a construit sa vie, s’est sortie de sa dépendance à l’héroïne et a trouvé un travail lucratif. Aussi, un soir où elle entend parler d’Iris, son Iris, elle décide de l’appeler, convaincue que cela n’aura aucune conséquence. Et là, c’est à nouveau la descente aux enfers pour la narratrice, « tu », qui n’aura de cesse de harceler Iris, de quémander des miettes, que cette dernière n’accordera qu’avec parcimonie.

La quatrième de couverture parle de la description de la passion. Eh bien, je n’ai pas du tout vu de la passion dans ce que j’ai lu. Je n’y ai vu qu’un déballage des états d’âme d’une personne qui passe son temps à en attendre une autre, qui ne vient jamais, et qui se regarde le nombril sur plus de deux cents pages. Je ne sais pas si la narratrice est Ann Scott. Si tel est le cas, ce livre est sans doute très efficace comme thérapie, mais quel ennui pour le lecteur ! On assiste à une succession de scènes identiques avec quelques variantes pour faire croire au lecteur qu’il ne s’agit pas de la même scène, mais on a un sentiment de tourner en rond. A plusieurs reprises, j’ai eu envie de secouer l’”héroïne”.

Et que dire de la narration en « tu » ? Au départ déroutante et déstabilisante, elle devient rapidement énervante. Sans doute sensée être originale et à la mode, c’est personnellement un style qui me déplaît.

Finalement, la fin tombe comme un cheveu dans la soupe, change complètement le registre du reste du roman et je dois bien avouer que je reste dubitative. Je ne l’ai pas comprise.

Cependant, ce roman se lit vite et facilement et, dans mon cas, s’oubliera tout aussi vite !

Féline - Binche - 46 ans - 13 septembre 2008