Le Combat ordinaire, tome 2 : Les quantités négligeables
de Manu Larcenet

critiqué par Wmgec, le 15 novembre 2005
( - 55 ans)


La note:  étoiles
Continuons le combat....
Depuis quelques albums, Manu Larcenet creuse son sillon et construit une oeuvre intelligente et sensible. L'auteur de Bill Baroud a étoffé son registre, tant sur le fond que sur la forme, et cette BD est à faire découvrir à tous ceux qui pensent encore que bande dessinée est un art mineur destiné aux enfants.
Le titre, à lui seul, résume parfaitement le propos: A petites touches, et à travers une galerie de personnages , il nous dépeint toute la difficulté de vivre avec dignité. Ce combat ordinaire c'est celui de jeunes adultes pour trouver un emploi, avancer dans une relation de couple ou vivre de son art; c'est aussi celui des ouvriers des chantiers navals pour résister à la tentation fasciste alors que la société les range aux oubliettes; c'est enfin le combat d'un homme, atteint de la maladie d’Alzheimer, faisant face à sa déchéance.
A priori tout ceci n'est pas très réjouissant. Néanmoins, Manu Larcenet ne sombre jamais dans le pathos ou le désespoir. D'une part, parce qu'il maîtrise parfaitement le rythme de la narration par l'alternance des scènes comiques et intimistes, d'autre part, parce qu'il développe son sujet avec pudeur, humanité et justesse.
Pour finir, évoquons le dessin (après tout c'est une bd!) qui, par sa sobriété et sa clarté, se met au service de l'histoire.
Un beau moment d'émotion, une vraie leçon de vie
Marco grandit... 10 étoiles

Marco a franchi une étape ! Il s'est engagé (timidement) auprès de sa compagne. Et il aura bien besoin d'elle dans les mois à venir. Elle l'aidera par d'intelligentes réflexions mais deviendra plus exigeante aussi...
Marco doit faire face à des situations difficiles. D'abord la maladie de son père qui va l'obliger à re-penser ses rapports avec lui;
Puis la lente disparition des chantiers navals où il décide, là aussi de s'engager avec son appareil photo en guise d'arme.
Des moments d'une émotion d'une grande intensité qui font monter les larmes aux yeux. Les rapports humains, père, mère, frère, compagne, collègues, anciens camarades sont incroyablement réels.

Marvic - Normandie - 66 ans - 28 décembre 2014


Coup de maître pour Larcenet. 10 étoiles

Avec ce second tome, la série de Manu Larcenet prend une autre dimension: d'une série intéressante, on s'achemine vers une oeuvre majeure de la bande dessinée: oui, rien de moins que cela.

Si le dessin particulier de Manu Larcenet peut dérouter certains, le scénario en revanche est tellement limpide, qu'il en devient presque universel.

Chacun peut se retrouver dans l'une ou l'autre des facettes de la vie de Marco, le personnage principal: la vieillesse de ses parents, un frère proche mais pas tant que ça dans la mesure ou il ne veut pas grandir, une situation professionnelle parfois calamiteuse, des relations amoureuses fondée parfois sur l'incompréhension, un environnement politico-économique angoissant, surtout lorsqu'il affecte des proches.

Le dessin, malgré son apparente simplicité sert admirablement le propos de l'auteur, simple certes mais efficace, le contraste des styles à l'intérieur même de l'album entre les dessins de l'histoire et les portraits de Marco est saisissant.

Manu Larcenet signe ici un bien bel album, éloigné des poncifs que l'on peut trouver dans la bande dessinée ou la littérature en général. Un reflet de l'époque actuelle, intelligent, sensible et délicat.

Vince92 - Zürich - 47 ans - 21 janvier 2013


Le temps du doute 10 étoiles

Comme à la première lecture, je dois dire que j’ai été sincèrement bouleversé par cet épisode et la dignité avec laquelle les parents de Marco affrontent tous deux la maladie du père. Larcenet nous révèle ici son côté hypersensible mais avec pudeur, qu’il sait bien traduire par un dessin dépourvu d’effets ostentatoires. Par rapport au premier tome, le trait se fait moins rond, moins précis, avec une variété de styles en fonction des états d’âme du personnage principal. Abstrait et rougeoyant quand Marco a ses crises d’angoisse, acéré et inquiétant dans un environnement urbain, vrai et sécurisant dans les passages poétiques… le changement de style n’est nullement gênant ici et le résultat est souvent saisissant.

Les personnages sont souvent attachants, et s’ils ne le sont pas, frisent parfois la caricature (un connard prétentieux comme le photographe Fabrice Blanc existe-t-il vraiment ?). L’auteur aborde ainsi une multitude de thèmes, faisant de cette série davantage une chronique qu’un récit scénarisé. Des thèmes à la fois universels et contemporains, qu’il s’agisse de la rédemption ou de la montée des extrêmes, du snobisme des parvenus ou des ravages de la mondialisation… Si Marco recherche la notoriété, il ne la veut pas à n’importe quel prix, car il lui reste une éthique héritée de son passé, qui l’oblige à ne pas dédaigner le milieu d’où il vient et dont faisait partie son père : celui des dockers par ailleurs menacés par la fermeture de leur site (et parmi lesquels certains le rappellent d’ailleurs à l’ordre ; lui, « l’artiste monté à Paris »). Tirer le portrait de tout ce « petit » monde pour l’exposer dans une galerie est peut-être une façon pour lui de rendre hommage à son père, ce père disparu qui ne cesse de le hanter notamment par la présence de cette photo qu’il découvre chez son vieux voisin mystérieux, l’ancien lieutenant Mesribes, une photo où il pose en sa compagnie alors qu’il était appelé en Algérie…

Avec ce second épisode, Larcenet m’a vraiment touché au cœur avec ce héros du quotidien qui nous ressemble, avec ses failles et ses lâchetés, mais aussi son humanisme et sa sensibilité. Les « quantités négligeables », ce sont les dockers méprisés par les géants de la finance voire par le bobo snob qui sommeille en chacun de nous. Ce sont aussi les petites choses de la vie courante qui semblent insignifiantes de prime abord, mais prennent une importance toute autre vues sous l’angle de la poésie, mettant au rencart toutes les fausses valeurs transmises par une société individualiste (argent, ambition, réussite, compétition,…) que l’on avait failli croire primordiales…

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 11 décembre 2012


Emotions 8 étoiles

Je ne pensais pas qu’une BD puisse me procurer autant d’émotion. Larcenet utilise la même recette que dans le premier tome et c’est encore plus réussi. Profond, humain et émouvant, cet album est tout simplement génial.

Kabuto - Craponne - 64 ans - 2 juillet 2012


Belles émotions 10 étoiles

"C’est l’histoire d’un photographe convalescent, d’un génie médiocre, d’un cargo qui sombre et du cheval de Zorro".
C’est l’histoire de la vie ou plutôt d’une tranche de vie, avec ces bonheurs ces malheurs, ces émotions en abondance. C’est l’histoire de Marco qui évolue, qui grandi, qui essaie de comprendre les choses, qui devient adulte.
C’est un peu notre histoire en quelque sorte.
Larcenet a dit que la Bd était son mode de communication, et bien il nous en dit des choses grâce à ses planches, lorsqu’on commence à "l’écouter" on ne peut plus s’arrêter. J’ai été vraiment absorbée par toutes les émotions que fait passer cet artiste. Je dis bien cet artiste car le scénario, le dessin ne font qu’un, l’un ne va pas sans l’autre, chaque phrase est importante, chaque case l’est également, il y a une fusion entre tout ces éléments et l’artiste.

Lorsqu’on ferme cette oeuvre on a le coeur gonflé à bloc, merci monsieur Larcenet.

Si vous avez aimé le premier tome vous adorerez celui ci, si vous aimez la vie et/ou si vous essayez de la comprendre vous aimerez cet album.

Julieh - - 43 ans - 5 octobre 2006


Les doutes d'un trentenaire 10 étoiles

Une belle tranche de vie d'un (jeune ou vieux?) trentenaire en quête d'un sens réel de la vie... Très émouvant, très réussi. Autant que le premier volume.

Marafabian - - 51 ans - 11 août 2006