Temps de pose
de Erwin Mortier

critiqué par Sahkti, le 7 novembre 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Le temps de l'enfance
Joris est un enfant, dont le père est mort et repose désormais dans un cimetière flamand. Nous sommes dans les années soixante, c'est l'été, Joris le passe chez son oncle et sa tante, à proximité de la tombe de son père. Un homme que Joris ne considère pas vraiment comme mort, il est persuadé qu'il y a une vie là en-dessous. Alors le narrateur s'entraîne à faire comme papa, à respirer un oxygène quii n'existe plus, à arborer les mêmes moues et froncements de sourcils comme sur les photos, à penser comme son père devait pouvoir le faire. Parallèlement à ce travail de mémoire s'écoule la vie, tranquille, dans ce petit village flamand qui respire la torpeur et l'éternité. La tante Laura tient une épicerie, un des refuges de Joris au même titre que sa chambre. La chambre... lieu magique qui possède une fenêtre donnant directement sur le cimetière où est enterré son père et renfermant aussi une riche valise pleine de trésors familiaux. Les jours passent entre Joris, Laura et l'oncle Werner, c'est la vie d'un village qui s'offre à nous, avec son lot de petits événements. Dont un prend des proportions gigantesques: les tombes doivent être déplacées!

Qu'elle est belle et douce l'écriture de Erwin Mortier! Une poésie subtile s'en dégage, parfumée à la nostalgie et au goût sucré de l'enfance. Pas de mièvrerie, mais de la sensibilité et le poids d'un regard d'enfant transitant vers l'adolescence, des pages qui se tournent, un autre monde qui apparaît. Lecture douceur qui fait du bien à l'âme et apporte une bouffée d'oxygène bienvenue.