Les tueurs de la lune de miel
de Paul Buck

critiqué par Eireann 32, le 4 novembre 2005
(Lorient - 76 ans)


La note:  étoiles
L’obèse et le gigolo
Ce roman est basé sur un fait réel.
Comment une farce anodine (l’envoi d’une inscription dans un club de rencontre) amènera la réunion de Martha Beck et de Raymond Fernandez, puis les conduira à devenir ce couple de tueurs. Cette initiative malheureuse coûtera la vie à un nombre de femmes que la police estime à 17.
Raymond gagne sa vie en épousant et en escroquant des veuves ou des célibataires, Martha est mal dans sa peau, leur passion va les transformer en monstres impitoyables. La lente descente vers l’horreur, les crimes sont de plus en plus sordides. Le machiavélisme de ce couple est sans limite et les femmes seules sans défense, devant cet homme et cette femme qui se présentent comme frères et sœur. Ils tueront femmes, enfant, poussant le vice jusqu'à mettre des images saintes dans le trou qui servira à enterrer une de leur victimes, vieille bigote que Raymond devait épouser.
Martha Beck, qui est infirmière, vit avec une mère dominatrice. Elle est obèse depuis sa jeunesse, son physique la hante «des larmes sèches inondèrent son corps et sa peau pleura». Raymond lui fait découvrir le plaisir sexuel jusqu’à la folie et l’argent facile.
Sa jalousie sera à la hauteur de son amour.
Raymond Sanchez est espagnol et marié en Europe, il a eu un accident sur un pétrolier, qui moralement le changera du tout au tout. Au cours d’un de ses séjours en prison, il s’initiera au vaudou qu’il pratiquera pour charmer ses victimes. Comment ces deux êtres que tout opposait furent complices à ce point ? Au cours du premier procès, ils eurent le même avocat qui ne pouvait disculper l’un sans charger l’autre. Ils furent exécutés le même jour.
Les narrateurs sont différents à chaque chapitre, Martha et Raymond, puis les victimes ou les rares survivantes. Ce livre fait froid dans le dos, un excellent appendice permet de resituer le roman par rapport à la réalité. Il existe un très bon film de Leonard Kastle sur cette histoire.