L'homme du soir
de Mo Hayder

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 1 novembre 2005
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Thriller noir Supérieur avec un grand S
En quelques titres, Mo Hayder s’est imposée comme une figure de proue de la relève et une future reine du roman policier. Sa marque de commerce? Des tueurs horribles, un nécrophile dans « Birdman » et un pédophile dans « L’homme du soir », la seconde enquête de l’inspecteur Jack Caffery.

Au début de ce roman, Caffery est appelé dans le sud de Londres à la demeure d’une famille. Le père et la mère ont été menottés pendant des jours. Leur fils de neuf ans a été enlevé par un prédateur sexuel qui lui a arraché un morceau de chair à l’épaule en le mordant. L’auteur laisse planer un voile sibyllin sur les événements, des événements qui vont se reproduire de nouveau et ajouter au suspense de la chasse au « Troll », surnom donné par les enfants du voisinage au pédophile qui les épie.

Si de prime abord, les indices nous font dresser un portrait horrible de la situation, la réalité que Hayder nous dévoile s’avère encore plus sordide, encore plus tordue. Évidemment, il faut avoir un cœur solide pour passer à travers, non pas que la violence y soit explicite, mais le fond de la chose est d’un noir d’encre et les rebondissements sont tous amenés afin de resserrer ce petit univers sombre, étouffant.

C’est un thriller affreusement bien construit avec une mécanique comme une horloge suisse. On en ressort transi, le sang glacé. Une lecture des plus prenantes aussi, qui vous tient dans ces griffes jusqu’à la dernière page, jusqu’aux derniers mots qui sont de la véritable poésie morbide. Du grand polar.
incohérent 5 étoiles

Une intrigue bien menée (sur un sujet peu traité et qui peut déranger) au prix d'une incohérence de taille qui frise la fiction et à laquelle je n'adhère pas…évidemment difficile de deviner la chute.
Ames sensibles s'abstenir, comme toujours avec cet auteur.

Capucine33 - - 35 ans - 10 août 2014


pédophile . 2 étoiles

Je me suis arrêté à la page 140 . En effet , à ce moment-là un évènement incroyable est intervenu dans le récit lorsque les policiers découvrent ....
Ma critique ne vaut pas grand chose , vu que je ne suis pas allé jusqu'au bout du récit .
Je m'aperçois, petit à petit , que je ne suis pas très "polars" .
Surtout lorsqu'il s'agit d'histoires de tueurs sadiques etc...
Là en l'occurrence, il s'agit d'enfants martyrisés , ce qui rajoute à la dureté du récit .
Soit , toute histoire peut être écrite , tous les sujets abordés mais la surenchère dans l'abject me dérange , me met mal à l'aise . l'auteur en "rajoute" et les évènements perdent en crédibilité .
Mais , comme je l'ai dit , cette critique ne vaut que pour 140 pages et le livre en a 550 alors ....

Pat - PARIS - 60 ans - 1 juillet 2010


La folie à l'état pur 10 étoiles

Autant dire qu'il faut s'accrocher ferme pour supporter cette lecture à l'ambiance particulièrement sordide, glauque et malsaine. Mo Hayder nous propose une immersion totale et directe dans le monde d'un terrible détraqué sexuel dont la folie et la perversité vont irrémédiablement briser des familles entières de manière choquante et terrifiante.
On retrouve avec plaisir Jack Caffery, dont le passé douloureux ne peut que refaire surface à la lumière des épouvantables évènements dans lesquels cette enquête le plonge. Atteint au plus profond de son âme, il ne peut se défaire ni se remettre de l'enlèvement de son frère par un pédophile vivant à quelques encablures de sa maison.

Cette lecture marque profondément les esprits, et si le but de l'auteur est d'atteindre les sommets de l'horreur, et bien j'avoue que c'est pleinement réussi. A déconseiller donc aux âmes sensibles, au risque de vivement le regretter. Impossible d'oublier ce roman d'une noirceur exceptionnelle.

Ayor - - 51 ans - 17 décembre 2009


portrait d'un grand détraqué!!!!! 10 étoiles

C’est une bonne intrigue, un peu gore digne de l’auteur. Le meurtrier est un détraqué impuissant, effrayé par les femmes mais qui a toujours le même protocole pour passer à l’action. On avance en découvrant avec horreur son profil psychologique et ce qu’il fait subir à ses victimes. C’est un violeur, séquestreur… L’état de la famille après son passage est déplorable : ils sont salis, déprimés, irrécupérables. On est tenu par ce livre jusqu’aux dernières lignes. J’avoue ne pas avoir trouvé le meurtrier avant que le livre me l’ai cité. De plus, j’aime cet inspecteur dépravé qui est déprimé, alcoolique, qui laisse place à ses pulsions même les plus négatives… On en apprend plus sur son frère et ce qui s’est passé pour lui après son kidnapping.
Je trouve ce livre meilleur que le premier mais les scènes pouvant être imagées sont effrayantes. La fin laisse trois points de suspension. ALLEZ vite pour de nouvelles aventures Caffery : on attend…

Wakayoda - - 43 ans - 8 avril 2008


Du thriller terriblement bon ! 10 étoiles

Voici un livre qui est terrifiant, on plonge dans l'univers glauque des pédophiles et des tortionnaires d'enfants. A travers l'enquête de l'inspecteur Jack Caffery nous vivons le quotidien des victimes de ses atrocités, avec beaucoup de détails. Ce roman dérange, dégoûte et révolte en même temps, mais c'est tout de même une grande réussite, car l'auteur a su nous faire plonger dans ce monde. On suit le déroulement de l'enquête jusqu'à la dernière ligne. On est surpris par les rebondissements, les ratés et les faux-semblants, mais c'est ce qui fait le plaisir de ce thriller. Sans aucun doute je peux affirmer que c'est un des pires que j'ai eu l'occasion de lire, mais c'est grâce à la plume de maitre de l'auteur qui sait captiver son public.
Je déconseille fortement ce livre aux âmes sensibles qui seront bouleversées par cet ouvrage, mais pour les amateurs de sueurs froides et d'univers noir alors là je dit foncez lire ce livre c'est un chef d'oeuvre du genre...

Laurent63 - AMBERT - 49 ans - 25 mars 2008


glauque, dérangeant... tellement bon! 9 étoiles

Je reprends ici ma critique faite sur un site qui vend le livre.

Ce livre nous oblige à faire face à ce que, en temps normal, notre esprit refuse de concevoir devant la laideur de la réalité. On est à la fois pris par le récit, lequel est porté par des personnages très bien dépeints dans leurs douleurs, leurs tourments, leurs faiblesses fatales. J'ai dévoré le livre, emportée par l'envie pernicieuse d'en savoir plus, accablée par la souffrance des êtres, à laquelle j'ai adhéré par empathie et par la compréhension intime de leurs bassesses. Certains lecteurs pensent qu'il y a une erreur de scénario, en rapport avec les gants et l'appareil photo, qui créerait une incohérence par rapport à l'identité du criminel. Pour ma part je suis certaine qu'il n'y a pas d'erreur et que ces lecteurs n'ont pas été suffisamment attentifs ; de plus, sur un plan purement pratique, l'éditeur n'aurait raisonnablement pas pu la laisser passer : que l'on se rappelle la "caractéristique psychique" du criminel (difficile d'expliquer sans en dévoiler trop), suggérée par l'inspecteur à la fin, au détour d'une simple phrase. Cela explique parfaitement ce qui peut sembler incohérent.
L'homme du soir est à lire, à mon avis, après Birdman dans une logique chronologique et psychologique. Je suis convaincue d'avoir apprécié pleinement L'Homme du soir parce que j'avais lu l'autre juste avant. Si chaque enquête est indépendante d'un livre à l'autre, la vie personnelle de l'inspecteur, tout aussi passionnante que l'intrigue principale, démarre dans Birdman, et à elle seule justifie l'intérêt de ces deux oeuvres. Cette histoire-là est absolument bouleversante, et reste ancrée dans la mémoire aussi sûrement que le sujet principal. Personnellement, j'ai été ébranlée (et même rendue malade...trop d'empathie sans doute) par l'enquête, et plongée dans un abysse de tristesse par le récit du drame personnel de l'inspecteur.

Un seul bémol pour ma part : les descriptions des vêtements, de l'environnement, des changements climatiques et autres fioritures. C'est tout à fait subjectif, mais aimant le côté "brut" du style de Mo Hayder, je n'aime pas quand elle s'attarde sur des détails comme les nuances roses du ciel ou la longueur de la jupe du personnage.

Cookie31 - Aspret-Sarrat - 48 ans - 24 juin 2007