Canardo (Une enquête de l'inspecteur), tome 07 : L'Île noyée
de Sokal

critiqué par Shelton, le 30 octobre 2005
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Belle prise...
Canardo est un personnage assez étonnant, corps de canard, fait indiscutable, mais vêtu à la Colombo et ayant le même métier que Nestor Burma, à savoir, privé… Mais sa tenue n’est pas la seule chose qui le ramène aux policiers, privés ou pas, des séries B des années cinquante à soixante-dix, car il boit, de la bière en particulier, il fume, comme on n’oserait plus le faire aujourd’hui, et, enfin, il … (ce n’est pas la peine que je précise…). Enfin, puisque vous n’avez pas compris, il aime la pêche au gros… D’ailleurs, le voilà en vacances dans une île des Antilles…
Mais, les temps sont durs… Le réchauffement de la planète a provoqué une élévation du niveau de l’eau et l’île idéale des vacances est en train d’être submergée par les eaux. Le niveau montera au fur et à mesure de l’album pour, dans les dernières planches, engloutir entièrement les terres et obliger les habitants et vacanciers à partir ensemble sur un bateau de pêche, le seul de l’île… y compris les coupables… Car, sur cette île, il y a bien un meurtre… comme dans une histoire policière…
Vous me direz que comme Canardo est là, c’est clair, c’est lui qui va mener l’enquête… Oui, mais il est en vacances, c’est comme ça…
D’ailleurs, tous les matins, il part en mer avec Yann pour revenir bredouille… Mais, il faut dire que chaque fois que ça mord, ça le réveille… La bière fraîche donne envie de faire la sieste… Pendant ces sorties en mer, on voit que Mariette n’en perd pas un détail… Mariette est la sœur de Yann et c’est elle qui a la lourde charge de compléter la glacière en bières… pendant que Canardo se retrouve au bar de l’hôtel pour payer sa tournée de Kluutch. J’ai oublié de vous dire qu’il s’agissait de la marque de bière locale qui existe en trois versions, la légère, la classique et la forte… Mais je vous dis cela seulement au cas où iriez passer quelques jours sur cette île, enfin, si le niveau de la mer baisse et permet d’y aller…
Mais quand, enfin, Canardo attrape un requin, on découvre que le carnassier a tout simplement avalé le docteur Durand et qu’il recrache, in extremis, un bras, une main, une montre…
L’eau monte toujours, cela est très gênant pour enterrer le pauvre docteur, mais ne perturbe pas Canardo qui veut absolument prolonger ses congés quoi qu’il arrive… sauf quand il manque des bières dans la glacière. Heureusement Emma et Victoria vont tenter de tout comprendre, le grand reporter Ballingway arrive pour quelques jours à l’hôtel, décidément, Sokal aime faire revenir ses différents personnages même pour des rôles secondaires…
Un deuxième assassinat, quelques moments très chauds, oui, c’est aussi sexuel l’exotisme… et quand il y a tant de belles femmes dans cet hôtel… et le moment diabolique où tout le monde est obligé d’embarquer. C’est une façon de rassembler tous les protagonistes comme le font si souvent Poirot, Nero Wolf ou Sherlock Holmes…
Mais c’est quand les îles Maladives disparaissent sous l’eau que le lecteur comprend tout… Mais je vous laisserai découvrir tout cela ainsi que le talent de Benoît Sokal pour raconter, en images, en textes, en bande son, bref en bande dessinée, de si belles histoires humaines et policières…
Pour adultes, pour le plaisir…