Onze jours
de Donald Harstad

critiqué par Jb084, le 30 octobre 2005
( - 40 ans)


La note:  étoiles
Ou comment faire connaitre un titre qui ne le mérite pas
Et oui, je suis victime de la Pub... Ce roman avait une belle étiquette vantant ses mérites, avec de belles citations des grands maitres du polar (Connelly entre autres)

J'ai donc acheté ce livre. Malheureusement j'ai vite déchanté !

Moi qui aime les romans où la personnalité des personnages est poussée, j'ai été bien déçu ! Le héros passe d'un trait de personnalité (dominant et dur) à un autre (subissant la loi des autres). Allez chercher la logique !

L'auteur est un vrai flic. Et ça se sent. il pense être obligé de nous donner toutes les ficelles du métiers, malheureusement pas toutes intéressantes (par exemple comment étiqueter les photos). De plus le style, extrêmement simple, énerve eu bout d'un moment.

L'histoire pouvait sauver le livre. Malheureusement, l'ambiance n'est pas au rendez vous, et on décroche vite : peu de rythme, suite prévisible etc...

Et pour ne rien gâcher, une fin qui nous tombe dessus sans prévenir : on nous dit qui c'est, point.

En clair, décevant, très décevant
Un policier qui sort du lot. 8 étoiles

Alors qu'il effectue une ronde de routine dans une petite ville de l'Iowa, l'adjoint du shérif Carl Houseman est appelé à la radio par la standardiste l'informant qu'elle vient d'avoir un appel téléphonique d'une femme très en panique lui signalant qu'un crime est en train de se commettre dans une ferme isolée.


Il se rend sur place bientôt rejoint par l'un de ses collègues . Les deux policiers découvrent le propriétaire assassiné une main tranchée. La main n'est pas retrouvée dans la maison et la fouille effectuée laisse à penser qu'il s'agit d'un meurtre à caractère satanique ce qui est confirmé par les trois corps découverts dans la maison voisine.
Le récit tiré d'une affaire réelle démarre sur un rythme endiablé, le lecteur assistant dès le début du scénario aux échanges radio entre les différents policiers. Des échanges ponctués de codes stricts alors qu'ils se connaissent tous. Donc dès le début du roman, le lecteur s'aperçoit que le récit ne se déroule pas de manière classique, c'est une chose toute naturelle puisque l'auteur a lui-même appartenu dans le passé à ces mêmes forces de police. Cette entrée en matière donne d'une part plus de crédibilité au récit mais également plus de rythme.
L'enquête est associée à la description de la vie quotidienne d'une unité de la police rurale de l'Amérique rurale, mais aussi des difficultés financières que rencontrent ces petites unités. Ici l'auteur ne nous livre pas un récit enjolivé de descriptions superflues, le récit est concentré sur l'enquête elle-même : il va directement à l'essentiel ce qui change agréablement de bons nombre de policiers où en règle générale on voit débarquer le FBI à grands renforts de technologie. Et malgré que le récit se déroule dans les années 90 l'enquête est menée selon des méthodes plus traditionnelles. Les chapitres sont minutieusement calqués sur les moindres faits et gestes des policiers tout au cours de l'enquête ce qui a comme résultante de donner tout au long du roman une dynamique de lecture excellente puisqu’ils n'ont que Onze Jours pour résoudre les mystères qui entourent les quatre meurtres avant que ne débarquent les super-flics.
La manière de narrer le quotidien sans fioritures presque minute par minute donne l'impression au lecteur d'être aux côtés de ces flics normaux de la cambrousse américaine, mais aussi de se trouver face à un récit des plus crédibles. L'auteur n'oublie pas de ponctuer son récit d'une petite dose d'humour noir très bien intégré à l'ensemble de l'histoire. Un premier roman qui donne envie de suivre les enquêtes du shérif Houseman.

Goupilpm - La Baronnie - 67 ans - 7 janvier 2018