Et le dimanche, me direz-vous, qu’avez-vous fait ?
Rien ? Non, il fallait continuer le travail commencé et en particulier en allant rendre visite aux « petits » éditeurs. Attention, cette expression cache une réalité cruelle à Angoulême. Certains éditeurs sont regroupés dans un lieu spécial, près de l’Hôtel de ville d’Angoulême, ce qui prouve quand même qu’ils ne sont pas rejetés trop loin, confinés parfois à un espace étroit qu’ils partagent à plusieurs. C’est le nouveau monde ! Pourtant certains éditeurs qui sont là ont pignon sur rue depuis longtemps, certaines parutions ont connu le succès, voire la gloire…
On trouve-là L’Association, fleuron de cette édition marginale ou atypique, dont les auteurs sont tous ou presque des grands qui publient aussi chez Delcourt, Glénat, Futuropolis, Dargaud… On contemple dans le catalogue, par exemple, Pyongyang de Guy Delisle, Persépolis de Marjane Satrapi ou La vie secrète des jeunes de Riad Sattouf… Et je ne parle même pas de Sfar ou Trondheim ! Pour nous, ce fut l’occasion de revoir Guy Delisle plus souriant et détendu que la veille…
Escale aussi aux éditions FLBLB, ce qui n’évoque probablement pas grand-chose pour les lecteurs de bandes dessinées. Pourtant, c’est ici que l’on peut trouver la merveilleuse Petite histoire des colonies françaises de Grégory Jarry et Otto T. ! Et ce n’est pas rien ! D’ailleurs, ni une ni deux, voilà que nous avons interviewé Grégory Jarry qui nous a initiés à cette grande histoire de France, avec beaucoup de perspicacité, de détails, avec aussi ce talent pour mettre le doigt où ça fait mal… Oui, la France, cette grande démocratie, cette République admirable, a bien été une puissance coloniale avec beaucoup de rigueur, parfois même de cruauté…
Ce fut aussi l’occasion de voir les éditions Mosquito, Atrabile, Sarbacane, Cornelius avant de faire un coucou amical aux éditeurs lorrains regroupés ensemble, l’union fait la force, n’est-il pas ?
Puis ce fut une escale dans un autre lieu avec un auteur du Lombard. En effet, Ers, dessinateur de la série Hell School, nous a fait le plaisir de nous parler de cette nouvelle série et de son travail en général. C’était d’autant plus agréable que toute l’équipe avait lu ce premier épisode de la série.
Enfin, pour clore notre festival d’Angoulême, nous avons fait escale chez Tabou, la bande dessinée qui s’affiche sans limite, avec d’une part l’éditeur, d’autre part avec un des auteurs, Emmanuel Murzeau pour son très beau et bon travail d’adaptation du roman Les Aphrodites d’Andrea Nerciat (texte du XVIII siècle)…
Il ne nous restait plus qu’à reprendre la longue route nous conduisant à Chalon-sur-Saône après quatre jours de magnifiques rencontres, des souvenirs plein la tête et avec un travail monstre pour remettre tout cela en ordre pour vous le présenter…