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Livre 11
Livre 12
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Voici donc les premières photos reçues avec seulement des titres et des numéros (pour voter plus tard)…
Photo 1
Photo 2
Photo 3
Photo 4
Photo 5
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Dans l’Allier, sur la nationale 7, la fameuse route des vacances, celle qui relie Paris à Menton en passant par la Bourgogne, l’Auvergne ou la Vallée du Rhône, on passe par Lapalisse et tous les vacanciers de ces temps héroïques qui n’empruntaient pas les autoroutes qui n’existaient pas encore, se souviennent du château de La Palice…
Une ville, un château et deux noms ?
La ville de Lapalisse est le lieu de ce château du maréchal de La Palice. Pourquoi deux noms différents ? Pas si simple d’être catégorique mais il semble que ce soit un reste administratif de la révolution française quand les villages ne voulaient plus rien devoir aux familles nobles dont pourtant les vies avaient été longtemps liées… il ne faut donc pas commettre d’erreur : le village de Lapalisse a sur son territoire le château de La Palice qui appartient à la famille Chabannes depuis 1430…
Des Lapalissades…
Un quart d’heure avant sa mort, il était encore en vie ! C’est celle que nous avons tous retenue, mais ces lapalissades, on les traquait dans nos devoirs, dans nos expressions… Il s’agit d’évidences et on utilise aussi le mot plus savant de truismes… Mais quel lien avec le Maréchal de France nommé par François 1er et mort à Pavie en 1525 ?
L’expression vient de Jacques II Chabannes, seigneur de La Palice, Maréchal de France. En fait, il semble que ce brave homme n’ait jamais utilisé de truisme, ou, du moins pas plus que les autres. Il est mort très courageusement lors de cette grande défaite française. Ses hommes, fiers de leur chef, rapportèrent ces quelques vers dans une chanson :
Hélas, La Palice est mort,
Est mort devant Pavie ;
Hélas, s’il n’était pas mort,
Il ferait encore envie !
Sa femme aurait utilisé cette chanson pour écrire son épitaphe sur sa tombe :
Ci-gît le Seigneur de La Palice
S’il n’était mort il ferait encore envie !
Et c’est alors qu’il y aurait eu une erreur en s et f et les bibliophiles qui ont lu de nombreux ouvrages anciens comprennent bien que l’erreur est très possible car le s dans sa version logue ressemble à s’y méprendre à un f d’où :
S’il n’était mort, il serait encore en vie !
Tout cela a été exploité au dix-neuvième siècle avec une multitude de lapalissades qui sont devenues des gags comme les blagues de Toto aujourd’hui… Mais on vous racontera tout cela en détail lors de la visite du château…
Un beau château
Le château surplombe majestueusement la petite Bresbre et la construction a été échelonnée du douzième au seizième siècle. Il a été restauré plusieurs fois sous la direction des Monuments Historiques.
Le corps principal mettra à l’honneur de nombreux éléments dont un plafond de la Renaissance considéré comme unique en Europe ainsi que des meubles, des tableaux et des tapisseries d’un grand intérêt.
La chapelle, du quinzième siècle en style gothique flamboyant, a été victime des vibrations liées aux passages des nombreux camions sur la Nationale 7 et, aujourd’hui, elle mériterait une belle rénovation que la famille Chabannes, toujours propriétaire du château ne peut pas payer… Il faudrait peut-être que la mobilisation des collectivités locales qui profitent de cet édifice pour attirer les touristes fassent quelque chose et rapidement…
Je n’ai pas eu l’occasion d’assister à une des quatre soirées de visites théâtrales qui ont été organisées par la ville. Mais quatre représentations dans l’été c’est un peu juste pour mobiliser le public, là aussi, il faudra voir à proposer plus de dates et faire un peu plus de publicité en Bourgogne et en Rhône Alpes, les deux régions voisines et proches de Lapalisse…
Une belle visite à ne pas manquer si vous passez par là au hasard de vos pérégrinations sur la nationale 7 cet été…
L’été, nous allons chercher midi à quatorze heure, c’est à dire que nous oublions que c’est souvent à deux pas de chez nous que l’on découvre des lieux féériques, que l’on a des constructions magnifiques, des gens hyper accueillants, des plats gastronomiques à découvrir et des territoires à arpenter avec plaisir…
Aujourd’hui, mettons le cap plein sud, vers Charlieu, petite bourgade de la Loire, près de Roanne, mais à seulement quelques 75 kilomètres de Mâcon et, donc, à deux pas de chez moi ou presque…
Mais aller à Charlieu, c’est accepter un dépaysement car nous allons à la fois faire une ballade historique et religieuse, et, d’autre part, industrielle et technique. Tout cela pour une journée passée dans une belle région qui à midi vous proposera la cuisine d’un terroir, le Roannais, avec des vins locaux qui ont du caractère…
Tentative de vous présenter Charlieu en 5 lieux, 5 escales, avec des qualificatifs et des photos…
Ancienne bourgade : oui, ici, tout semble respirer l’histoire. Depuis l’approche de l’an mille, le village s’est construit autour de l’abbaye. Son nom initial était Carus locus, Cher lieu, d’où son nom aujourd’hui. Oui, il fait bon là et c’est bel et bien un beau séjour qui vous est promis… Marchez dans la ville et vous trouverez des maisons anciennes qui méritent photos et admiration (ou l’inverse à vous de choisir dans quel ordre vous ferez les choses).
La proximité avec la Bourgogne a donné à Charlieu un attrait spécifique et les rois de France ne furent pas les derniers à faire preuve d’un intérêt fort, militaire même pour Philippe Auguste qui fortifia le premier la ville…
Abbaye de Saint Fortunat : au premier abord, c’est le monument le plus important à visiter. L’abbaye a été fondée en 872 et a été rattachée à Cluny quelques décennies plus tard. Aujourd’hui, ce qu’il en reste, montre que les sites clunisiens eurent beaucoup de mal à survivre à leurs heures de gloire. Tout est fait pour bien vous faire comprendre ce qu’a été cette immense abbaye avec des restes romans d’une grande qualité. Certains éléments ont été restaurés ou reconstruits sur les bases romanes mais toujours avec un bon goût certain et une richesse indiscutable. Les ordres religieux, du moins certains, n’étaient pas les plus pauvres du royaume.
Ancien Hôpital: quand vous arrivez à Charlieu, vous n’imaginez pas que vous allez visiter un hôpital qui fonctionnait encore aux débuts des années soixante-dix. Et, pourtant, c’est un moment passionnant de la journée qui mobilise énormément les enfants, surtout au moment d’arriver dans la salle d’opération ou la salle de soin…
Les mamans préfèreront sans doute voir comment on accouchait – il semblerait que certaines choses aient bien changé – et l’apothicairerie surprendra toute la famille au grand complet…
Je pense que c’est plus sympa que certaines pharmacies en ligne où l’on n’est pas sûr des médicaments que l’on a commandés…
Musée de la soierie : là, de deux choses l’une ! Ou vous aurez le droit de vous promener seuls au milieu des différentes machines qui ont fait la richesse de Charlieu à partir de 1827. C’est technique, c’est curieux, c’est illustré par de nombreuses pièces de soies dont certaines ont été célèbres à travers des habites portés lors de mariages princiers ou utilisées pour des tournages de grands films en costumes… Où la chance sera avec vous et une personne viendra faire fonctionner ces machines, réalisera sous vos yeux ébahis le travail que toutes les femmes ou presque faisaient en plus de faire tourner la maison ou la ferme… il fallait vivre et c’est ainsi qu’à Charlieu, on avait souvent deux métier pour survivre !
Couvent des Cordeliers : un peu à l’écart, ce dernier lieu est encore un site religieux. Ce qui est intéressant ne relève pas tant de l’aspect architectural que du sens politique de l’implantation de Cordeliers à Charlieu. En effet, les Franciscains représentaient l’église pauvre, l’église des mendiants, celle qui se voulait fidèle au message évangélique et les Cordelier ne pouvaient que s’opposer à l’abbaye richissime qui dominait au cœur du village…
Voici donc un village pas très connu qui mérite amplement le détour et un séjour d’une journée pleine d’autant plus que la gastronomie locale est à la hauteur… Ah, l’andouille de Charlieu !!!
Il y a quelques semaines, l’ami Débézed est allé en Irlande. Comme il nous aime bien, il a décidé de nous rapporter un souvenir de vacances… Une photo ! Pas n’importe laquelle, celle de la tombe d’un certain William Butler Yeats…
W B Yeats est un homme de lettres irlandais, poète et dramaturge, et il est considéré par beaucoup comme l’un des instigateurs du renouveau de la littérature de son pays. Son nom est souvent lié à celui de Lady Gregory, car c’est ensemble qu’ils ont créé l’Abbey Theatre… La belle époque d’une littérature qui prône l’indépendance de l’Irlande…
W B Yeats recevra le Prix Nobel de la littérature en 1923, deux ans après la proclamation de l’Etat Libre d’Irlande.
W B Yeats est mort en 1939, en France, mais sa tombe est située du côté de Sligo, tout près de la tombe préhistorique de la reine Maeve… Mais je ne vais pas tout vous raconter maintenant…
Le dernier ver qu’il a écrit – Horseman pass by – figure sur la stèle. C’est ce ver qui a servi de titre à un roman – Cavalier passe ton chemin – de Michel Déon. Ce dernier roman avait été retenu lors d’une des premières sélections du prix de Critiques Libres…
Quant à Yeats, rappelons qu’il n’a jamais résidé à Sligo mais que cette ville et cette région l’inspiraient beaucoup…
Merci à Débézed d’avoir donné du sens littéraire à ses vacances et bien venus à tous les autres pour leurs souvenirs de vacances…
Quelques liens sur cet auteur irlandais :
www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/36091
www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/17792
Le lien sur le roman de Michel Déon :
www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/9256
Pour tous ceux qui cherchent des destinations de proximité mais offrant de véritables activités, pourquoi ne pas prendre la destination de Cuisery, beau village en bordure de Seille…
Un village du livre
Pour lutter contre la disparition des villages ruraux et donner une seconde vie à la culture livresque, certains villages sont devenus des villages du livre et c’est bien le cas de Cuisery depuis 1999 avec une association pleine d’énergie. Alors je sais bien que le livre n’est plus à la mode, mais comment voulez-vous transmettre à vos enfants le goût de la lecture si vous n’allez pas avec eux fouiller dans les recoins des dix-sept bouquinistes qui regorgent de trésors de toute nature ? Tous les livres jeunesse, tous les romans de notre littérature, toutes les bandes dessinées franco-belges, tout est là pour notre plaisir…
On peut acheter aussi des ouvrages plus rares qui feront le bonheur des bibliophiles, des experts d’un sujet, des enseignants, des chercheurs et des chineurs familiaux… Le livre n’est bon que lorsque le trouve le bon livre, au bon moment pour découvrir un texte que l’on attend et recherche depuis une éternité… Un jour, dans une de ces boutiques j’ai trouvé un Pierre Benoît que je n’avais pas encore lu, j’ai acheté une bande dessinée qui était introuvable depuis des années et j’ai acheté pour une bouchée de pain – c’est beaucoup mieux que pour un bras – un ouvrage sur la publicité qui m’a permis d’enrichir mes cours d’histoire des médias…
Un grand marché mensuel
Chaque premier dimanche du mois, toute l’année, mais avec encore plus de vendeurs l’été, il y a un grand marché du livre où les bouquinistes locaux sont renforcés par des professionnels de la grande région et c’est la grande occasion de se promener en famille. On trouve à cette occasion des vinyles, des cd, des dvd, des objets dérivés de la bande dessinée, bref, tout ce qui est de loin ou de près lié aux livres… Le prochain dimanche concerné est le 4 août…
Les bords de la Seille
Je vous ai parlé d’une sortie en famille et donc il n’y a pas que des vieux livres, même si cela aurait pu suffire à mon bonheur. Il y a aussi la Seille, une très belle rivière qui présente à Cuisery des bords très agréables pour la promenade pédestre. C’est tout simplement beau et paisible, avec possibilité d’ailleurs de louer des embarcations pour en profiter encore plus en fonction des âges des enfants…
Et le goûter ?
Enfin, au moment du goûter, qui est sacré même en vacances, vous pourrez faire une halte gourmande à la Bis’cuisery, lieu tenu par un jeune pâtissier qui propose là des gâteaux qu’il réalise avec des farines bio de grande qualité. Vous pourrez accompagner cela de boissons chaudes ou froides en fonction du temps et vous serez grandement surpris du rapport qualité prix. Un jeune entrepreneur à soutenir… De plus, vous ferez ainsi votre halte dans les bâtiments de l’ancien moulin de Cuisery…
Centre Eden
Enfin, comment ne pas passer par le Centre Eden, ce lieu entièrement dédié à l’étude et la connaissance de l’environnement. Beaucoup d’enfants de notre département le connaissent pour y avoir fait des journées d’observations, voire des semaines vertes. Mais peu de familles savent qu’elles peuvent y passer la journée pour comprendre la biodiversité, le développement durable, le ciel, la nature, la vie…
Il y a même des animations organisées pour la famille cet été d’une durée d’une demi-journée. Les thèmes sont variés mais j’ai repéré, par exemple, une séance au planétarium, une séance sur les petits animaux aquatiques ou, encore, une escapade sur la trace des animaux…
Tout cela n’est-il pas parfait pour une activité familiale et estivale ?
Quelques mots et quelques images de ce festival 2013 avec, comment s’en empêcher, quelques réflexions… sur l’art, notre société, sur l’homme tout simplement !
Tout d’abord, on l’oublie trop souvent, les acteurs qui ont enchanté les rues de Chalon pendant près de cinq jours sont avant tout des professionnels. Ils travaillent dur ! Les conditions météo de ce festival ont permis de mettre à l’honneur cet aspect. Quand il faisait horriblement chaud, parfois engoncés dans leurs costumes épais, ils jouaient avec la même rigueur, la même constance même si on voyait la sueur couler sur les visages et dans les dos… Quand l’orage est arrivé une première fois, le mercredi soir, j’ai vu une assemblée se vider en quelques minutes pour aller se mettre à l’abri tandis que la troupe devait, elle, rester sur place pour tout ranger et protéger sous des trombes d’eau. Enfin, le dernier jour, après plusieurs heures de pluie, les troupes qui avaient la possibilité de jouer, ont réalisé leur travail devant des publics beaucoup moins nombreux mais avec autant d’application et d’énergie, de talent et d’envie de nous satisfaire… Pour tout cela, chapeau bas les artistes et merci !
J’ai entendu, durant le festival, par trois fois, des habitants de Chalon qui se plaignaient du bruit que faisait tout cela. Ils ne pouvaient plus se promener en paix, les rues étaient pleines de gens peu fréquentables. On peut penser ce que l’on veut, c’est une liberté fondamentale et je ne vais pas la remettre en cause encore moins au nom de l’art qui lui aussi est une expression de la liberté humaine. Par contre, il ne faut pas généraliser tout sans savoir en regardant le festival de loin… certains soir, en passant par des lieux de spectacles, ces grognons auraient pu voir des rassemblement qui ressemblaient aux veillées d’autrefois, au coin d’un feu, sous un grand arbre du village, avec un conteur qui transmettait la sagesse, notre histoire, notre humanité… Et si les arts de la rue étaient salutaires et non perturbants ?
Parfois, j’ai vu des spectacles qui ne m’ont pas plu, qui n’ont rien évoqué chez moi, que j’ai trouvé un peu faibles ou pas encore au point, voir même, exceptionnellement, mal conçus. Mais j’ai rencontré d’autres festivaliers qui les avaient appréciés. C’est ce que l’on appelle la diversité et elle est importante à maintenir et à préserver. Quand elle disparaitra, on sera obligé de tous regarder la même chose, au même moment et c’est ce que l’on appelle la télévision, non ?
J’ai croisé des acteurs fascinants par leur talent, par leur gueule, par leur originalité. Ils m’ont tous laissé d’eux-mêmes, du bonheur, des sujets de réflexion, de l’émerveillement et cela est venu remplir ma tête de souvenirs…
La super gueule, le confort en pleine chaleur, le barbecue géant des néerlandais, les géants blancs, les prêcheurs mystiques, tout cela fut surprenant même si chaque représentation ne fut pas extraordinaire…
Enfin, il y eut des moments plus beaux que d’autres qui resteront bien accrochés en moi comme le voyage sonirique, la musique sifflée ou certaines chansons de Saint Benêt…
Hier soir, je suis allé écouter, voir et vivre un concert particulier de la compagnie La constellation. C’était annoncé comme un opéra rock et j’avoue avoir pris un certain plaisir avec cette œuvre que j’ai trouvé aboutie, construite et originale. Outside, puisque c’était le nom donné à cette pièce de 50 minutes n’a pas plu à tout le monde et en particulier à une journaliste du Journal de Saône-et-Loire, et c’est bien son droit. Mais comme dans son article j’ai trouvé deux ou trois éléments assez injustes, je vais me permettre, une fois n’est pas coutume, de présenter le spectacle et, en même temps, de répondre à quelques arguments de Meriem Souissi.
Tout d’abord, ce spectacle du In était annoncé comme un opéra rock, c’est à dire comme un spectacle musical. Alors comment peut-on écrire à quelques mots d’intervalle « Rien de bien original » et « La musique… est originale et intéressante ». La musique, donc, pour commencer, est bien une musique jouée en direct, plutôt originale car elle mêle le rock – rendu ici par la guitare électrique et les percussions – et le chant lyrique avec deux chanteurs, une femme et un homme. Puisqu’il n’est pas question de masquer les faiblesses du spectacle, reconnaissons comme notre consœur du JSL que la cantatrice avec quelques difficultés à maitriser certains sons particulièrement aigus. En même temps, si elle était censé symboliser le chant des sirènes, ce que je pense avoir compris, j’avoue qu’elle le faisait bien et qu’elle fascinait à émettre une telle voix au milieu de cette musique rock. Quant au chanteur, je l’ai trouvé parfait…
Toujours côté musique, ce n’est pas parce que les percussions sont réalisées sur des futs métalliques de plus de 200 litres, qu’il faut immédiatement se permettre de dire que c’est une copie sans saveur de ce que font les Tambour du Bronx. Certes, La constellation utilise ce type de percussion comme, aussi, la compagnie Metalovoice. Chaque réalisation de ces groupes d’artistes part de l’industrie, du travail manuel, des contraintes et des nuisances de ces activités humaines, pour arriver en final à une œuvre d’art. La musique construite et interprétée par La constellation n’est pas du tout de la copie conforme des Tambours du Bronx. Elle est bien originale et intéressante et ce mélange opéra et rock m’a beaucoup plu.
La journaliste parle d’un « ensemble kitsch à souhait ». Si cela veut dire que trois costumes sont avec quelques dorures, oui, je peux le concéder. Est-ce que cela a un sens, une importance ? Pour moi, oui ! On veut le croisement de deux disciplines, le rock et l’opéra, et il se trouve que j’ai toujours trouvé les décors et costumes de l’opéra quelque peu kitsch. Cela fonctionne donc bien, cela fait plus opéra et je trouve que cela reste quand même du détail par rapport à l‘ensemble de l’œuvre.
On a l’impression, d’ailleurs, que Meriem Souissi s’est attachée plus aux détails qu’à l’ensemble. Le titre de son article est « Symphonie pour meuleuse ». Or, d’une par les fameuses quatre meuleuses n’entrent en action que deux petites minutes, elles n’ont aucun rôle musical et ne permettent que de déclencher quelques gerbes lumineuses qui donnent, à ce moment-là, une touche de couleur appréciable. En aucun cas on peut parler de musique industrielle dont la meuleuse serait l’instrument d’exécution. J’ai personnellement assisté à des concerts pour perceuses, meuleuses ou marteaux piqueurs et c’est bien autre chose…
Reste maintenant le sens de ce spectacle car, je l’avoue, c’est pour moi l’essentiel. Il s’agit d’une adaptation de la grande tragédie grecque, une fois de plus d’ailleurs. C’est comme si l’homme n’avait rien inventé de neuf depuis que Sophocle ou Eschyle avaient mis en forme les grandes interrogations humaines. Dans ce spectacle, il y a l’homme, enfermé dans sa vie. C’est cette petite cage du départ où l’homme se débat comme il peut, c’est à dire de façon inefficace. Les Sirènes peuvent le tenter, le faire dévier de ses intentions… Les tonneaux qui roulent sans rien provoquer de constructif rappellent le mythe de Sisyphe. L’homme agit sous la contrainte mais n’est pas libre… Pour acquérir sa liberté et son bonheur – encore que Camus disait qu’il fallait imaginer Sisyphe heureux – il doit transgresser, il doit traverser les limites de sa prison, de son humanité. Et c’est ce qu’il va faire, poussé par la musique…
Je vous parle de ces fameux futs qui ici ne sont donc pas que des instruments de musique. En effet, certains acteurs vont, au fur et à mesure du spectacle, construire une voie ferrée – lien indiscutable avec la société industrielle et métallurgique, le travail enchaine lui-aussi – sur laquelle les tonneaux rouleront…
Comme le dit la journaliste du Journal de Saône-et-Loire, « ça en jette plein les yeux » mais, en plus, ça remplit la tête et aide à comprendre la vie, comme la Tragédie depuis des siècles. Ce n’est pas qu’un amusement, c’est de la philosophie, tout simplement !
Il ne s’agissait pas pour moi de critiquer sans raison un article sur un spectacle, mais, plutôt, de montrer que les approches, les compréhensions, les ressentis, face à une même œuvre, peuvent être fort différents sans qu’il ne se dégage une seule vérité. On est presque dans une épreuve de philosophie du bac, mais cela démontre, si besoin était, que les arts de la rue ne sont pas du tout des arts mineurs !
Les fanfares et la rue, toute une histoire, certes, mais pas toujours du goût de tout le monde. En effet, la fanfare n’a pas toujours bonne réputation. La fanfare militaire parce qu’elle joue des airs militaires, la fanfare et ses majorettes parce que les majorettes sont mal vues, et il ne reste que les fanfares municipales qui ont souvent bien du mal à trouver un répertoire original… Oui, j’exagère beaucoup d’autant plus qu’à Chalon dans la rue, chaque année, nous avons une très belle collection de fanfares qui nous offrent de beaux moments narratifs, festifs, remuants ou inspirés de toutes les cultures du monde… Et même tout cela à la fois !
Depuis quelques années, les fanfares ont travaillé en profondeur pour se donner des nouveaux outils de narration avec le chant, le théâtre, la danse… Mais pourquoi suis-je en train de vous raconter tout cela ? Tout simplement parce que je me suis laissé attraper par une fanfare aujourd’hui et que je ne le regrette pas du tout…
J’avais une heure à perdre dans Chalon dans la rue. Cela ne m’inquiétait pas car chacun sait qu’ici durant le festival il se passe toujours quelque chose pour prendre patience avant un spectacle. Je vois une affiche de la fameuse Rhinofanpharyngite qui annonce une déambulation à 18h30 au départ de la cathédrale Saint Vincent. A deux pas d’où j’étais…
Un seul point négatif, il fait trop chaud pour déambuler… 35° c’est un peu trop pour marcher longtemps serrés les uns contre les autres… Non ? Heureusement, mais je ne le savais pas encore, l’espace géographique à franchir allait être assez court… beaucoup plus de musique, de clowneries, de narrations sonores, de danse pour le public, que de marche au sens stricte du terme.
J’ai adoré, tout simplement. Tout d’abord, parce que ces musiciens ont su faire en sorte que c’est au bout d’une heure que j’ai réalisé que je les avais suivi, que le spectacle était terminé et qu’il était temps que je me déplace vers le suivant. Mais, en fait, j’avais envie que ça continue tant tout avait été parfait…
Chaque musicien ne se contente pas de jouer de son instrument, ce qu’il fait quand même et plutôt bien. Il est aussi dans une troupe qui va nous parler à sa façon, donc musicale, de l’homme, de l’animal qui est en nous, de la vie, de la planète, de la richesse, de la pauvreté, de l’avenir, de la confiance en l’autre… Stop !!! Votre histoire est impossible !!! On ne peut pas raconter tout cela en quelques minutes en jouant de la musique…
Mais c’est qu’ils jouent plus que de la musique ! Tout est dit ! En fait, ils avaient une intention au départ : Les impairs – ils sont 7 musiciens, chiffre sacré – sont peut-être perdus dans la ville, coincés dans un rôle. Ils sont habillés en musiciens, jouent de la musique et ils étouffent de toute évidence. Dès que l’occasion se présente, ils sont prêts à fuir, prendre des initiatives, arrêtent d’obéir et jouent le plus librement. Et quel talent et travail pour arriver à cela sans que ce soit un chantier inaudible pour les spectateurs…
La bonne humeur et la joie se répandent dans le public, on tape dans ses mains, on a envie de bouger et de chanter, envie de les aider non à retrouver enfermés dans leurs prisons instrumentales, mais bien à rester libre et rendre le monde heureux…
Utopie ? Oui ! Mais que c’est beau de pouvoir rêver avec une troupe pendant une heure… Ce n’est quand même pas la télé qui permettrait cela…
Le théâtre de rue ? Mais où est-il passé ? C’est vrai que j’ai commencé par vous parler de danse, de performance et de spectacles combinant plusieurs disciplines de la rue et pas encore de théâtre alors que ceux qui me connaissent savent ce que c’est un des points forts des arts de la rue pour moi. Il fallait donc que je vous en parle un peu et ce sera aujourd’hui un début avec la pièce Les nouveaux antiques de la Compagnie Pare choc…
Un empereur, sa famille, le Sénat et le peuple. On pourrait presque tout résumer ainsi. Pourtant vous pourriez alors vous faire des illusions. Imaginez une grande fresque péplum avec Rome reconstruite à Chalon sur Saône, des textes en alexandrins et des costumes par centaines pour donner l’illusion totale de la cour de l’empereur Tacule…
Tacule était un empereur romain ? En même temps, on n’est pas obligé de croire tout ce qui se raconte dans les spectacles de rue… L’empereur est menacé directement par son propre fils qui complote pour prendre le pouvoir. Là encore, pure fiction car on sait bien que comploter contre son père n’arrive jamais chez les empereurs ou les rois, seulement chez les papes et c’est bien pour cela qu’on les empêche d’avoir des enfants : ça diminue les risques !
Le pauvre Tacule qui ne voit rien venir est embêté aussi par les amours de sa fille qui ne sont des plus simples… Il y aura aussi des soldats, des sénateurs, un général un peu limité, un oracle – un des personnages les plus fous de l’histoire – et, enfin, deux techniciens animateurs de spectacles, musiciens et accessoiristes… Bref, 16 personnages à faire vivre pour seulement une poignée d’acteurs… heureusement, ils jouent plusieurs rôles sans que l’on s’en aperçoive… enfin, presque !
Le véritable renfort de la troupe ne vient pas du budget qui a permis de confectionner des costumes à partir des objets de la vie quotidienne, il vient du public qui prête mainforte avec plaisir car dans le théâtre de rue, c’est une habitude… Un drap blanc roulé autour du cou et voilà un nouveau sénateur !
J’ai passé un excellent moment et je n’étais pas le seul car la troupe a bénéficié d’une véritable standing-ovation, à moins que les gens assis par terre aient eu besoin de déplier rapidement leurs jambes. Je préfère l’option de la standing-ovation car elle était parfaitement méritée !
Un beau travail apprécié du public ce qui démontre une fois de plus qu’une bonne histoire, bien jouée, même si le public doit participer, ça fonctionne, ça plait et moi j’aime !!! En plus, j’ai failli oublier de vous le dire, c’est drôle et ça fonctionne bien !