Lâchez les équilibristes !!!

Certains ont pu être étonnés d’être déviés dans la région de Bissy-la-Mâconnaise, le week-end dernier, les 18 et 19 juillet. Vous vous êtes garés et après avoir marché quelques minutes en plein soleil, vous avez rencontré une personne de la sécurité qui vous a demandé de vous mettre à l’intérieur du virage car ils allaient arriver à pleine vitesse… Et vous les avez vus !  A pleine vitesse ! Sur des planches, des patins, des luges… Oui, ces derniers jours ce fut le spot ouvert, sur un bitume en très bon état, avec une pente qui permettait même à des raiders pas très expérimentés d’en profiter pleinement…

Ces quelques photos permettent de se rendre compte de l’exercice d’équilibriste auquel se sont livrés ces jeunes… Oui, il s’agissait bien de jeunes et tout étaient organisé par eux-mêmes, un staff logistique, la sécurité et même les remontées car pour descendre sur près de deux kilomètres, il faut quand même remonter en haut et à pied, cela prend beaucoup de temps et d’énergie…

L’ambiance au camp de base – on peut effectivement appeler ainsi la zone de parking, bivouac et restauration – était paisible, libre, sans voleur apparent, sans bagarre malgré la bière… Chacun laissait ses affaires le temps de profiter du spot, puis le moment venu ramassait ses déchets, nettoyait sa zone, laissait l’espace naturel propre… Parfois, on voyait bien un ou une blessée car la chute sur le goudron bien chaud, voire en fusion, cela ne fait pas que du bien…  

J’étais là-bas en tant que parent et je voudrais poser la question à tous ceux qui n’arrêtent pas de médire sur les jeunes, de se plaindre de leurs comportements, du bruit qu’ils font, des libertés qu’ils prennent… Est-ce qu’ils ne semblent pas responsables ? Est-ce qu’ils ne savent pas s’organiser quand on arrête de les considérer comme des gamins ? Est-ce qu’il n’est pas temps de considérer tous les adeptes des sports de glisse comme de bons citoyens responsables capables de s’organiser sans les autres, en respectant les autres, en respectant même la loi ?

Ce qui a été vécu à Bissy-la-Mâconnaise, la Pistole Freeride est l’exemple même de ce que nous aimerions voir partout… non ?

La cathédrale Saint Vincent de Chalon-sur-Saône

Chalon-sur-Saône est une ville qui a toujours eu une importance capitale car sur un axe de circulation important. Pendant longtemps ce fut un lieu commercial situé à l’extrémité nord de l’axe rhodanien, point de jonction entre monde méditerranéen et est de la France. A l’époque de Charlemagne, on parle de l’axe Marseille, Lyon, Chalon, Cologne, Maastricht et Nimègue. Par la suite, la ligne de chemin de fer fera halte aux portes de Chalon-sur-Saône, l’autoroute du sud y passera et il faudra la ligne TGV pour que l’on fasse, pour une fois, l’impasse sur cette magnifique ville de Bourgogne du Sud…

Cette ville ne s’est pas contentée de n’exister que pour des raisons de positionnement géographique. En effet, dès le haut Moyen-âge, on va retrouver Chalon au cœur de l’histoire religieuse avec une multitude de conciles de toute nature. Ces conciles ne sont bien évidemment pas des réunions des pères de l’église universelle, seulement des rencontres régionales pour régler des problèmes concrets de la vie de l’Église. On peut citer des conciles en 602 et en 650.  

Charlemagne qui savait qu’il fallait légiférer de façon sérieuse et organisée pour que son Empire perdure, décida en 813 de réunir plusieurs conciles pour justement consolider l’église de l’Empire, choisit Chalon-sur-Saône et la cathédrale Saint Vincent pour régler la question des pèlerinages. En effet, les chrétiens étaient appelés à réaliser des actes de foi en se déplaçant vers des lieux de culte pour réparer leurs fautes. Mais la question était de savoir si aller à Rome était plus important que d’aller à Tours… En clair, quel pèlerinage effaçait le plus de péchés… La réponse du concile de Chalon fut que tous les pèlerinages étaient équivalents aux yeux de Dieu !

La cathédrale de Chalon-sur-Saône est toujours là même si elle n’a pas été le lieu de concile depuis longtemps. Les travaux de restauration permettent de la voir maintenant dans ses habits de lumière et il faut prendre le temps d’en profiter…

Ce petit article est écrit pour vous donner deux envies. Tout d’abord celle de venir visiter Chalon-sur-Saône, de déguster sur place les bons vins de la Côte Chalonnaise (en particulier les nectars portant les noms de Mercurey, Rully, Givry), d’admirer la cathédrale Saint Vincent, de se promener sur les bords de la Saône et, enfin, de prendre un bon repas avec des plats locaux qui sauront régaler même les gosiers les plus réticents…

Mais dans un deuxième temps, c’est l’occasion de vous pousser à lire cette magnifique somme de Jean Favier sur Charlemagne où l’on retrouvera plusieurs fois la ville de Chalon-sur-Saône. Ce sera surtout une belle lecture estivale qui donne de profonds éclairages sur la vie au Moyen-âge dans l’ensemble de la Gaule, de la France du Sud à la Belgique ou l’Allemagne… N’oublions que c’était une époque d’union européenne où les banquiers ne faisaient pas encore la loi, mais c’est une autre histoire !

Chalon-sur-Saône est sur la route qui va vers le sud et vous êtes si nombreux à l’emprunter que je ne suis pas certain que nous pourrions tous vous accueillir… mais n’hésitez pas à faire une escale que personne jusqu’à maintenant n’a regrettée !!!

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Charlemagne

Jean Favier

Éditions Fayard

ISBN : 2213604045


Histoire de Chalon-sur-Saône depuis les origines jusqu’à la période contemporaine

Chaumont

Éditions MVVF

ISBN : 9782758604983

Les Estivales de Brou 2015 : 8ème symphonie de Gustave Mahler

Comme chaque année depuis cinq ans, cette période de l’année est consacrée, pour moi, aux Estivales de Brou, un festival de musique où je me sens bien car il est à la fois ambitieux par la programmation et accessible à tous en évitant un élitisme stérile… C’est ainsi que chaque année je viens y découvrir quelques petites merveilles et c’est ainsi que le dimanche 12 juillet, je suis venu en famille pour assister, écouter, profiter et prendre beaucoup de plaisir avec la huitième symphonie de Gustave Mahler, véritable réussite pour ce vingt-cinquième anniversaire du grand rendez-vous musical de Bresse !

Gustave Mahler de son vivant (1860-1911) a été beaucoup plus connu comme chef d’orchestre que comme compositeur. Il n’est donc pas étonnant de voir que certaines de ses compositions sont destinées à mettre le chef en évidence et en lumière, comme c’est le cas dans cette huitième symphonie et ce n’est pas Jean-Marie Curti qui prétendra le contraire, lui qui a dirigé avec brio cette prestation finale des Estivales de Brou 2015 !

La huitième symphonie de Gustave Mahler est destinée à être interprétée par plus de 1000 musiciens et chanteurs. Ce ne fut pas le cas à Bourg-en-Bresse car il n’y avait qu’environ 140 musiciens et 300 chanteurs, ce qui n’est quand même pas rien à diriger… et, aussi, placer sur scène !

Avant d’attaquer le gros du programme, les musiciens interprétèrent Ouverture 1812 de Tchaïkovski. Rappelons que cette pièce musicale a été composée par le musicien russe pour commémorer les victoires de l’Empire russe sur l’Empire français. Une façon comme une autre de prolonger les célébrations du bicentenaire de Napoléon…

La première partie de la huitième symphonie de Mahler, Hymnus, a permis de mettre en valeur la puissance du chœur composé pour cette occasion avec le Chœur départemental de l’Ain, le Grand ensemble vocal d’Annecy, le Chœur Pro Musica d’Annecy, le Chœur des Trois frontières d’Alsace, des membres du Chœur de l’ENS de Lyon, le Chœur Ad Hoc et le Chœur d’enfants du CRD de Bourg-en-Bresse Agglomération… et même si Jean-Marie Curti me confiant après le concert qu’il aurait aimé une cinquantaine de choristes supplémentaires pour donner plus de puissance, avouons que l’effet pour le public fut tout à fait à la hauteur des espérances… Bravo !

La seconde partie, dite scène finale de Faust ou, en allemand, Schluss Szene aus « Faust », fut l’occasion pour le chef de montrer toute la qualité de cet orchestre magnifique des Musiciens d’Europe… en lien encore avec ces chanteurs, solistes ou choristes, qui éblouirent de leurs talents conjugués le public présent… Un très grand moment !

Pour des amateurs de musique – je ne parle pas des mélomanes quasi professionnels – ce type de soirée marque durablement car cette huitième symphonie de Mahler appartient à ces pièces musicales que l’on ne voit pas si souvent que cela interprétées à cause des contraintes fortes. On n’a pas souvent l’occasion de voir autant de musiciens réunis… Près de 450 à Bourg ce dimanche !

Merci aux bénévoles qui font vivre depuis 25 ans ces Estivales de Brou que j’ai découvertes il y a cinq ans. Dès maintenant, je vous dis du fond du cœur, à l’année prochaine !

Axelle vous invite dans la magie d’Harry Potter… L’expo de Paris à ne pas manquer !

Tous les fans d’Harry Potter ont rêvé au moins une fois de pouvoir visiter « Poudlard » et le monde magique d’Harry Potter. Ce qui est possible si on habite en Angleterre et qu’on a la chance de pouvoir visiter le « Harry Potter Studio », tour qui regroupe tous les décors et accessoires des films.

En attendant de pouvoir un jour visiter cet antre probablement magique, nous pouvons toujours aller visiter l’exposition dédiée au jeune magicien à Paris. En effet c’est à la cité du cinéma que sont exposés jusqu’au 6 septembre certains décors, accessoires et costumes de la célèbre saga. La visite se fait par petit groupe et créneau horaires, pour des raisons techniques et pour permettre au visiteur de mieux s’immerger.

Dès le début, nous sommes plongés dans l’univers fantastique d’Harry Potter en se trouvant face à face avec le « choixpeau » magique. Une occasion pour savoir à quelle maison on pourrait appartenir si on était à « Poudlard ». Après quelques effets surprenants (que je tairais pour ne pas dévoiler la surprise à ceux qui souhaiteraient la découvrir), nous nous retrouvons plongés dans l’exposition à la découverte des différents objets entreposés. De la chambre d’Harry en passant par les tenues de « quidditch » jusqu’à la cabane d’Hagrid, nous sommes littéralement emportés au cœur de l’univers de J.K Rowling. Tout au long de la visite les célèbres musiques des films permettront davantage de nous immerger.

Bien sûr, l’exposition n’est pas aussi grande que le « Harry Potter Studio Tour » à Londres (qui expose tous les décors de la série) et la visite se termine assez vite, malgré les quelques animations proposées. On sera également déçu de ne pas voir certains objets ou décors.

Malgré tout cela reste un bon moment à passer, et les fanas d’Harry Potter seront tout de même ravis de pouvoir découvrir certains éléments de la saga. En attendant sa lettre d’admission pour « Poudlard », l’exposition Harry Potter reste une bonne alternative !

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La Cité du Cinéma accueille le phénomène Harry Potter, le temps d’une exposition itinérante. Du 4 avril au 6 septembre 2015, les petits et grands moldus ont la chance de pouvoir découvrir Poudlard et ses habitants, dans une folle exposition.

Horaires : 10h30-19h en semaine, 9h30-20h week-end, vacances et jours fériés
Attention, les entrées se font par créneaux horaires !
En savoir plus sur http://www.sortiraparis.com/arts-culture/exposition/articles/78680-exposition-harry-potter-a-la-cite-du-cinema#JVHageFvHzd5k6Tf.99

Découvrez Alex Varenne…

On est indiscutablement marqué par ses lectures de jeunesse. Quand je dis jeunesse je pense aussi bien aux premiers livres lus durant la préadolescence que les livres dévorés comme jeune adulte. Les premiers émois sentimentaux, les premiers engagements politiques, les premières prises de responsabilités sociales sont souvent – en tous cas ce fut le cas pour moi – le fruit de lectures ou de rencontres liées à la lecture. C’est ainsi, je suis bien obligé d’assumer !

Il y a donc longtemps, alors que le journal Pilote nous avait abandonné sur le bord de la route de la bande dessinée, il y eut des points de résistance, des lieux de création libre, des journaux qui ont tenté de faire survivre ou transformer l’esprit de Pilote… C’est ainsi que nous avons pu, ma génération, bénéficier de Charlie mensuel, L’écho des savanes, Métal hurlant…

C’est dans Charlie mensuel que nous allons découvrir Alex Varenne, dans la série Ardeur, scénarisée par son frère Daniel. Il s’agissait d’une science-fiction post guerre atomique, c’était un genre à l’époque où la guerre froide mobilisait tant d’énergie, d’armement, d’argent… Ardeur est un personnage qui a déserté, qui est mutilé et qui traverse une Europe anéantie sous l’effet des radiations… La bande dessinée est en noir et blanc et personne n’aurait je pense à l’époque imaginé qu’Alex Varenne puisse devenir un grand maitre de l’érotisme dessiné…

Quand j’ai appris que cet auteur allait exposer son travail à Paris, j’ai repensé à certaines lectures et je me suis dit qu’il fallait y aller, ne serait-ce que pour lui dire que j’avais aimé son travail, que j’avais apprécié son dessin et aussi pour que son nom reste présent dans notre mémoire en bulles…

J’étais accompagné d’Axelle, notre journaliste stagiaire, qui non seulement a suivi l’exposition avec attention, mais a réalisé le reportage photographique qui accompagne ce petit article… C’est important de transmettre même si je reconnais que la guerre froide et le risque d’embrasement de l’Europe appartient à un passé lointain… quoi que…

Occasion donc de plonger dans l’univers libertin et coquin d’Alex Varenne, de découvrir des planches originales de bandes dessinées mais aussi des toiles plus grandes – pas gigantesques non plus car comme il le dit son atelier est trop petit pour peindre sur très grand format – et du coup le visiteur s’aperçoit qu’Alex Varenne est un artiste contemporain qui peut être rapproché, sans aucun doute, de Roy Lichtenstein… Oui, pas moins !

J’ai été très heureux de rencontrer ce grand de la bande dessinée – ceci est un avis personnel, bien sûr, mais qui sera partagé avec tous ceux qui prendront le temps de le découvrir – et depuis j’avoue avoir pris le temps de relire quelques histoires comme L’affaire Landscape – pas une réussite commerciale selon les aveux de l’auteur lui-même –, Ardeur – une série qu’il faut redécouvrir –  et bien sûr certaines histoires plus déshabillées qui ont fait sa gloire… et comment ne pas citer Carré noir sur dames blanches ?

Il est temps de vous laisser le temps de lire ou relire Alex Varenne… Quant à l’exposition, elle ouverte à Paris jusqu’à fin août, donc pensez-y si vous avez un peu de temps dans la capitale…

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Exposition Alex Varenne

Galerie Huberty-Breyne

Rue Saint Honoré

Paris

La fête de la musique est une fête de l’esprit… Non ?

En arpentant les rues de Chalon lors de la fête de la musique quelques phrases remontaient en moi…

« La musique souvent me prend comme une mer ! »  Charles Baudelaire

« La musique est libératrice, elle libère de la solitude et de l’enfermement, elle ouvre dans le corps des portes par où l’âme peut sortir pour fraterniser. »   Milan Kundera

« Le son pénètre directement notre corps. Ce que l’oreille peut accomplir à l’intérieur de notre cerveau, à l’intérieur de nos vies, rien d’autre ne peut le faire. »  Yehudi Menuhin

« L’éducation musicale n’est pas l’éducation du musicien, mais – avant tout – celle de l’humain. » Soukhomlinsky

« La musique donne une âme à nos cœur et des ailes à la pensée. »  Platon

« La musique folklorique, c’est la plus belle manière de faire savoir aux jeunes d’où ils viennent et où ils vivent. C’est une musique de participation, qu’ont chantée et dansée nos aïeux, c’est l’art du peuple, et non celui des vendeurs. »  Monique Désy Proulx

« La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent. »   Pablo Casals

Vive la fête de la musique !

Axelle vous invite à découvrir la Citadelle de Besançon… Un prétexte pour ouvrir les yeux sur la biodiversité !

Symbole de la ville de Besançon et réputée imprenable, la Citadelle de Vauban accueille de nos jours un patrimoine culturelle important. Trois musées sont à l’honneur à l’intérieur ; le musée de la Résistance, le musée Comtois, et celui qui émerveille petits et grands, le Museum d’histoire naturelle. Normalement, un Museum ne présente pas de collection vivante mais c’est là la particularité de Besançon, ici, les collections sont vivantes et c’est pour les découvrir que nous nous sommes rendus à la Citadelle.

Il est très important de souligner la spécificité de cet espace animalier de Besançon. Ici, nous ne sommes pas dans un zoo qui exposerait le plus d’animaux possible. Les scientifiques qui gèrent cet espace prennent en compte, avec une particulière attention, la condition de l’animal (quelque ce soit son espèce) et à la biodiversité (diversité naturelle des êtres vivants et des écosystèmes). Les scientifiques cherchent à comprendre et faire comprendre les grands équilibres de la nature…

Un point très important nous a bien été expliqué par le directeur de l’Insectarium. Chaque animal ou insecte a un impact sur territoire où il est implanté. Il est important de rappeler ce fait car bien souvent, en tant qu’être humain, nous ne nous en rendons pas compte. Au sein de l’Insectarium, différentes espèces sont donc reproduites, tout en faisant attention à leur besoin. Il en est évidemment de même pour les autres espèces animales qui résident au sein du Museum.

Il attire aussi notre attention sur le fait que lorsque la durée de vie des animaux présentés au cœur de l’Insectarium est de deux mois, le soin porté à la reproduction est essentiel. Il nous fait rentrer dans une salle de reproduction où nous pouvons découvrir comment chaque espèce est suivie, analysée, accompagnée pour que le public puisse découvrir des animaux vivants dans un milieu très proche de la nature… Fascinant !

Chacun des résidents du parc habite un enclos où est reproduit son habitat naturel assez méticuleusement. Un point qu’il est assez rare de voir dans des zoos où généralement, les espaces sont soit trop petit soit mal adapté. Avoir l’appellation de parc animalier est donc assez difficile. En plus de permettre à petits et grands de découvrir certaines espèces, souvent menacées, tout au long du parcours on peut retrouver de nombreuses explications sur les différentes races. Il ne fait jamais de mal de s’instruire tout en s’amusant un peu.

Vous ne serez pas à l’abri, lors de votre visite de la Citadelle, de quelques émotions violentes, en fonction, bien sûr, de vos phobies et passions car vous verrez des rats en pleine activité, des araignées paisibles et des batraciens de toutes les couleurs, des tigres que l’on aimerait serrer dans les bras comme de bons gros matous et des lionceaux jouant comme des enfants dans un bas à sable…

Il n’est donc pas faux d’affirmer, que maintenant, c’est la biodiversité qui est reine à la Citadelle de Besançon, et que les animaux en sont les occupants. Un modèle qui pourrait inspirer d’autres responsables de lieux animaliers… pour le bien des animaux, pour informer le public, pour aider les scientifiques à comprendre cette diversité du vivant qui semble en grand danger…

Nantes avec Gary, Duras, Arendt et Veneziano !

Nantes a représenté pour moi une année de formation en alternance, où chaque passage en institut a été marqué par une identité assez forte, presque une aventure en elle-même, dans l’attente du futur stage. Mes fréquents allers-retours en train m’ont donné l’occasion de lire ; aussi en ai-je profité pour connaître des auteurs dont je n’avais pas encore parcouru les œuvres. Ainsi ai-je découvert, en même temps que la ville de Nantes, Romain Gary, Marguerite Duras et Hannah Arendt.

J’avais déjà lu La Vie devant soi, d’Emile Ajar – Romain Gary, et étais déjà passé en Loire-Atlantique, via la Baule-les-Pins. Cette ville agréable, douce, accueillante et pratique, malgré sa bien trop grande humidité à mon goût, m’a invité à la recherche tant d’exotisme que de réflexion, comme de la lutte contre mes propres clichés. M’habituant au climat océanique sur la longue durée, il était également temps d’appréhender les livres de Marguerite Duras, envers qui j’avais des a priori, en raison de ce que je percevais, de son vivant, comme un excès d’orgueil. Ayant adoré La Vie devant soi, je me sentais devoir persévérer. Quant à Hannah Arendt, la lecture de La Crise de la culture m’avait intrigué par son vif intérêt et l’exigence intellectuelle de cette série d’essais, pour le moins ardus : aussi ne voulais-je pas en rester là au sujet de cette auteure.

C’est ainsi que ces trois grands passages à Nantes pendant cette année ont été accompagnés de La Promesse de l’aube, Les Racines du ciel, de Romain Gary, Hiroshima mon amour, L’Amant, Un barrage contre le Pacifique, de Marguerite Duras, et les trois tomes thématiques des Origines du totalitarisme, de Hannah Arendt, Sur l’Antisémitisme, L’Impérialisme et Le Système totalitaire.

Ayant à m’interroger sur les valeurs de notre chère République, la plupart de ces lectures, à des degrés divers et selon leur nature respective, m’ont amené à me pencher sur le colonialisme français, travers plus que fâcheux pour un pays voulant incarner l’exemplarité humaniste. Des motifs, ici exposés, de ces lectures, il sera compris que cette combinaison tient en partie du hasard, mais il a agencé les choses de manière assez construite. L’instinct me guiderait donc de manière utile et enrichissante, de temps à autre. Comme quoi, il ne faut donc jamais désespérer.

Or, Nantes, la plaisante et douce ville humide, colonialiste, bien que moins négrière que Bordeaux, puis grande résistante, a donc servi de vecteur, voire de cadre à ces évasions vers l’Afrique noire francophone, le Vietnam, les dérives autoritaires du continent européen.  

Non côtière mais revendiquant son idée atlantique, Nantes est bercée par la Loire en son sud, au milieu de laquelle réside l’île Beaulieu, et par l’Erdre, rivière qui naît en centre-ville et qui va vers le nord de la ville. En son centre, la très verte et romantique île de Versailles figure en son milieu, près des institutions administratives, la Préfecture et le Conseil général, devenu « départemental ». Le cœur économique de la ville est situé à l’extrême-sud. Le nord est très résidentiel et paisible. Traditionnellement de droite, la première circonscription législatives est devenue écologiste en juin 2007, visiblement par attachement à un cadre de vie, entre Erdre et hippodrome.

Fort calme, très jolie, possédant son charme, mais sans excès, et l’humidité aidant, ces caractéristiques ont probablement contribué, implicitement, à une recherche d’exotisme. L’appréciant certainement, je n’éprouve pour elle aucune passion. Ma volonté d’approfondir mes connaissances littéraires m’ont mené vers les auteurs et œuvres susvisées.

L’amour, la nature et le pouvoir colonial en Afrique et en Indochine, les dérives du pouvoir, sous ses formes diverses, le respect des minorités, de la différence raciale, le reconnaissance de l’accès à la citoyenneté ont représenté des thèmes de divertissement et de réflexion. Leurs divers supports ont pris la forme de l’humour et de la lucidité caustique de Romain Gary, la sensualité, l’épure formelle et l’inspiration inégale de Marguerite Duras, l’exigence et la rigueur de Hannah Arendt dans la recherche d’analyse des manifestations du mal, par celle qui se définit comme une théoricienne du politique, davantage que comme une philosophe.

Les romans, souvent autobiographiques et en partie fictifs, des deux premiers, les essais politico-philosophiques de cette dernières ont donc servi à découvrir et à réfléchir ces thèmes récurrents, l’amour, la nature, le pouvoir dans les colonies françaises, la dérive du pouvoir. Et ces sujets sont presque devenus des synonymes de mon passage récurrent dans cette aimable ville humide, toute satisfaite de sa douceur de vivre.

La Douane de mer à Venise : à la rencontre du Juif errant, avec Jean d’Ormesson et Veneziano

Le Juif d’Arcadie, condamné à l’immortalité, traîne ses guêtres aux alentours de la Douane de mer, à Venise. C’est ce que prétend M. Jean d’Ormesson, de l’Académie française, dans son roman du même nom, La Douane de mer, donc.

Intrigué depuis longtemps par cette ville, ce qui me vaut de choisir le pseudonyme de Veneziano pour apparaître sur ce site, il ne m’en faut pas tant pour me lancer dans une investigation. Ayant découvert le siège de la République Sérénissime adolescent, en avril 1992, j’y retourne à plusieurs reprises, en raison des nombreuses visites culturelles qu’elle offre, des paysages à couper le souffle qui la jalonnent, en raison de son caractère quasi-inchangé depuis les XVIIème et XVIIIème siècles, également du calme qui s’en dégage, dans les quartiers à l’écart de la meute continuelle des touristes qui se concentrent à San Marco et le long du Rialto.

C’est peu après ma première visite que j’emprunte le livre de M. d’Ormesson, négligemment laissé sur une table par ma grand-mère. Le geste ne devait probablement pas être si anodin. Elle l’avait terminé il y a peu ; aussi semblait-il fort servir de communication différée entre nous, de source d’imaginations communes.

La Douane de mer, justement, entre l’église de la Salute et le long quai des Zattere, en face de l’île de la Giudecca, figure parmi ces lieux aussi paisibles que sublimes, où je peux rester béat et serein, de longs moments. A l’aube, avant le petit-déjeuner, et au crépuscule, à cet endroit, j’avoisine l’état d’extase. Quitte à être condamné à l’immortalité, pourquoi ne pas aménager sa peine en la subissant dans un endroit pareil ?

En avril 1998, j’y retourne, en lisant A la recherche du temps perdu, de Marcel Proust, avant d’atteindre l’opus final, Le Temps retrouvé, comme si tout se tenait. En février 2008, j’accompagne ma visite de L’Etat schizo, de Mme Martine Lombard, relatif aux hypocrisies des politiques français face à leurs responsabilités au sein des institutions de l’Union européenne. Cette lecture est suivie de celle de Corto Maltese : une ballade en mer salée, aventure par M. Hugo Pratt où son héros arpente les archipels du Pacifique. Ce livre a été acheté à la librairie française, tout au nord de la ville, vers l’Eglise Santi Giovanni e Paolo. En juillet 2013, j’y feuillette Fugues, recueil d’articles de M. Philippe Sollers, également grand admirateur de Venise. En juin 2014, outre plusieurs ouvrages consacrés aux musées locaux, j’y découvre un extrait de l’autobiographie de Casanova, acheté au Palais Querini, fort beau, près de l’Eglise Santa Maria Formosa.

Ce parcours irrégulier et ces lectures éclectiques contribuent-ils à me rapprocher du Juif errant ? M. d’Ormesson m’a-t-il donné suffisamment d’indices pour aller à sa rencontre ?

Son esprit semble y figurer partout. La longue conversation, d’un niveau culturel soutenu, ressemble à un témoignage de la charge historique, de l’imposante beauté du décor, malgré les façades quelque peu ternies et passages à restaurer qui émaillent le quartier du Dorsoduro (dos dur, en italien), au sud de Venise. Ce Juif éternel connaît tant de choses en deux mille ans d’existence, a tout vu et entendu, un peu à l’instar de cette ville ; aussi est-ce en hypermnésique, témoin et porteur des moindres détails de l’histoire de l’humanité qu’il en relate une part à l’académicien.

S’il choisit ce lieu, ce n’est pas par hasard, car, plus au calme que Jérusalem, Venise est porteuse d’une grande histoire qui s’est figée, tel un vestige menacé mais tenace, un peu à son image. S’il s’installe prêt de la Douane de mer, ce décision n’a rien d’innocent : il fait face à l’île de la Giudecca, qui a pu servir de déversoir aux délinquants et aux Juifs. L’assimilation est de mauvais goût, mais en dit long sur les représentations sociologiques de l’époque. Aussi Venise a-t-elle inventé le Ghetto, le tout premier du genre se situant près de la gare, au nord de la ville. Getto signifie « je jette », le mot se prononce « djetto » ; or, les Ashkénazes, d’Europe centrale, l’énonçaient tel qu’il est transcrit aujourd’hui.

Il est donc logique de l’y trouver là. Mais l’ai-je vraiment croisé ? J’ai automatiquement croisé d’assez nombreuses personnes, dans les environs de la pointe de la Douane. Certains ont pu s’interroger sur ma présence, le long de ce quai des Zattere, de bon matin, à une heure où les touristes ne se hasardent pas. Aussi la plupart reste peu de temps sur ce qui ne reste qu’un lieu de passage, ce qui s’avère plutôt heureux pour apprécier avec autant plus de calme et de délectation cet endroit époustouflant. Sans doute paraît-il un tantinet solennel, mais sa beauté ne pas être déniée.

Des regards surpris se posent donc sur moi. Que puis-je chercher tous les matins, de si bonne heure, après ma douche et avant le petit-déjeuner ? Un peu de la beauté de la ville ? Oui, certes, mais pourquoi au même endroit et à ce moment-là ? Un peu de vigueur et de bonne humeur pour une journée chargée en visites et en longues marches ? Oui, assurément encore.

Mais je recherche avant tout des traces du passage de Ahasvérus, devenu Simon Fussgänger. Et, fatalement, j’ai croisé des visages récurrents, lors de ces visites matinales, de personnages à leur fenêtre, d’autres croisés de plain-pied, d’un certain nombre de chats qui viennent se caresser à mes chaussures. Ces épisodes, aussi curieux que répétés, pour devenir presque systématiques, ont inévitablement commencé par m’intriguer. A force de questionnements, j’ai fini par poser l’hypothèse qu’il s’agit d’émissaires bienveillants, chargés d’une mission de salutation indirecte.

Pour m’en assurer, j’y retournerai. Je tarderai sans doute à obtenir une réponse certaine. Mes futures visites, comme celles qui les précèdent, s’apprêtent à servir de madeleine de Proust, autant que de quête de ce personnage hors normes. Il me sert de clins d’œil à une série d’êtres chers, existants ou disparus.

(Comme je reviendrai probablement vers vous, et notamment pour évoquer Venise, je vous soumets ici les photos de ce lieu précis dont il est ici question, la Douane de mer.)

Lyon BD 2015, un grand évènement de la bande dessinée !!!

Dixième édition de la manifestation Lyon BD et force est de constater que cet évènement a tenu ses promesses. Pour moi, c’est un des rares grands festivals de bandes dessinées où l‘on peut trouver accessibles, du moins quand il n’y a pas trop de monde, des géants du neuvième art – et je pense en particulier à Baru qui était là samedi entouré d’un large public – et des débutants comme ces étudiants de l’école Emile Cohl dont on va attendre avec impatience les premiers albums…

Avec Axelle, ma brillante étudiante et stagiaire, nous avons arpenté les lieux de dédicaces, rencontré des auteurs connus et d’autres qui ne demandent qu’à le devenir, interviewé des auteurs heureux et fiers de montrer leur travail et même pris le temps de parler en anglais à un auteur néerlandais qui vient de sortir une petite merveille chez Casterman, Rembrandt…

Avant de revenir vous parler de tout cela, voici déjà quelques images pour vous mettre en appétit !

Premier instant : Fred Weytens et Yan Le Pon devant leur bébé (ou bédé, à vous de choisir), Gold of the dead, aux éditions Paquet.

Peu de temps après, Marie Avril, coloriste sur Gold of the dead, aux éditions Paquet, présente et dédicace son album Confidences à Allah, aux éditions Futuropolis.

Bel instant quand Baru, mon ami Lorrain, dessine sur son magnifique album Canicule, aux éditions Casterman

Quelle surprise, les éditions Warum son là avec, entre autres, Samuel Figuière et son album extraordinairement profond et humain L’esprit à la dérive. Comme quoi, les éditions Warum surprennent toujours…

La bande dessinée a toujours entretenu des liens étroits avec la peinture et Typex nous le rappelle, lui qui vient de loin pour faire revivre Rembrandt, aux éditions Casterman !

Enfin, petit moment de plaisir, je regarde Deloupy en plein travail de dédicace pour son album policier Lucia au Havre, aux éditions Jarjille, une magnifique histoire policière classique comme je les aime bien… Du franco-belge garanti !

C’est tout cela que vous avez manqué si vous n’étiez pas à Lyon ce week-end ! Donc, à l’année prochaine !!!