Dans la vie du festivalier BD, il y a un moment incontournable, l’attente ! Oui, il faut rapidement choisir un auteur et se mettre paisiblement dans une file… Les minutes s’égrènent, parfois les heures… Alors que faire ? Lire, discuter, faire ses mots croisés, somnoler, jouer sur son portable, méditer, faire bonne figure même quand on est épuisé ou déçu – ça c’est quand il y a une dédicace sur tirage au sort – et, enfin, manger et boire car il faut quand même bien vivre…On a le sentiment que les choses se sont bien améliorées depuis quelques années. Le public a évolué, s’est éduqué… Moins de heurts et de mots entre collectionneurs, des visages plus sereins, des discussions chaleureuses… Un peu comme si chacun avait retrouvé le plaisir de recevoir un cadeau… Oui, la dédicace est bien un cadeau des dessinateurs… Ils vous offrent un peu de leur art sur ce papier de l’album et vous allez rentrer à la maison avec une œuvre, symbole d’une rencontre… Chaque fois que vous la regarderez, vous vous souviendrez de François Boucq, Tebo, Jacques Terpant ou Julien Maffre…J’ai ainsi pu ainsi entendre une très belle discussion entre plusieurs lecteurs de la série Seuls, adultes et enfants… Il y avait les lecteurs inconditionnels, les déçus – ou pas – du film, et même des parents qui venaient d’acheter à leur fils un tome – qu’ils avaient déjà à la maison – pour avoir les « belles » dédicaces de Fabien Vehlmann, scénariste de la série… Chose amusante, ces parents n’avaient pas encore lu la série mais j’ai senti que le papa était prêt à se lancer dans cette lecture des dix albums déjà parus !
Chambéry BD 2017 : La reprise de nos reportages…
La 41ème édition du festival Chambéry BD s’est déroulée à partir du vendredi 6 octobre aux pieds des montagnes… et j’y suis allé avec une équipe de trois étudiants, Viviane, Pauline et Vincent…Il y avait du monde, des auteurs, des livres, de la passion et en une journée nous n’avons pas eu la prétention ni la possibilité de rencontrer tout le monde… Oui, il faut faire des choix… Parfois, il y a tellement de monde qui attend un auteur que l’on a quelques scrupules à prendre le temps d’un entretien qui va « léser » ces lecteurs et collectionneurs qui viennent parfois de loin… Alors on se contente de quelques mots, d’une photo… Cela fait des souvenirs fugitifs et fragiles mais souvenirs quand même…Parfois, il y a des rencontres que l’on n’a pas vu venir, des coups de cœurs fruits du hasard ou des circonstances, des moments qui resteront forts comme l’interview avec Laurent Segal, producteur de documentaires (sur Largo Winch ou Boucq par exemple).Enfin, il se dégage de cette manifestation de la chaleur, du plaisir partagé, de la curiosité et du dialogue… On voit très souvent des lecteurs parler entre eux, échanger, donner leurs sentiments sur un album, une série, une dédicace, un auteur, une rencontre… Il n’est pas faux d’affirmer qu’il existe bien une communauté des lecteurs de bandes dessinées, voire même une communauté bédé, tout simplement…Et le soir, il faut repartir, reprendre la route… Toutes les rencontres resteront dans nos esprits comme des petites richesses à conserver… Valp, Philippe Xavier, Fabien Vehlmann, Thibaud de Rochebrune, Thierry Mornet, Laurent Segal, Jacques Chupin…Et maintenant, il faut mettre tout cela en place, écrire, monter des émissions et revenir vous parler avec détails de tout cela… Le plaisir – oui, c’en est bien un – du retour de reportage ! Et nous espérons bien que cela vous donnera envie de lire quelques bandes dessinées qui vous auraient échappé !
Et si on parlait patrimoine…
Ce week-end, en Europe, on va regarder le patrimoine d’une façon plus affinée, avec un peu plus d’attention, de considération et cela me semble capital. Mais il ne faudrait pas imaginer que le patrimoine ne serait constitué que de pierres, de vieilles pierres, si belles soient-elles… certes, l’architecture appartient bien au patrimoine mais elle n’est pas la seule à le constituer et le faire exister…
Le patrimoine est beaucoup plus large et c’est ce que finalement nous laissons aux générations futures… On peut tenter de définir le patrimoine comme étant un ensemble de biens matériels et immatériels que nous avons reçus en héritage par ceux qui nous ont précédés et que nous allons protéger, enrichir, faire vivre et transmettre à ceux qui vont nous suivre… Il n’est donc pas question de se limiter à l’architecture et on pourrait dire que ce patrimoine humain (certains disent culturel) comporte :
- La planète (y compris les couches qui l’entourent…)
- Les richesses de cette planète (renouvelables ou pas…)
- Les paysages (nature, géologie, espaces agricoles…)
- Les constructions (architecture, urbanisme…)
- Mobiliers, œuvres artistiques…
- Industrie et artisanat (machines, ateliers, outils…)
Mais aussi des choses plus immatérielles ou difficiles à cerner :
- Traditions orales, contes, légendes, mythologies
- Gastronomie et art de vivre
- Musique, chant
- Danse, jeux, sports
- Savoir-faire
Et on comprend bien que cette liste peut nous emmener très loin car elle n’est pas du tout limitative. On y incorpore donc, sans aucun souci, les arts de la rue, patrimoine de Chalon sur Saône… N’oublions pas que Chalon-sur-Saône, bien avant l’arrivée de Chalon dans la rue, fut un lieu de rencontre, de foire et d’échange commercial. Or, dans ces temps lointains, à chaque foire, il y avait des gens de spectacle qui venaient chanter, jouer, faire rire, faire peur… L’animation culturelle était déjà là et y est encore !
Donc, aujourd’hui, quand vous allez profiter des visites organisées à l’occasion de ces journées européennes du patrimoine, n’oubliez jamais que le patrimoine va bien au-delà de quelques murs et qu’il est de notre responsabilité à chacun d’entre nous de le faire vivre et de la transmettre… Le patrimoine est notre affaire à tous !!!
Une petite anecdote en passant, une histoire vraie… Nous sommes dans le sud-ouest, dans une crèche. Une des responsables est très portée sur la diététique et elle demande à chaque enfant ce qu’il a mangé, discute avec les mamans sur les mêmes thèmes tous les jours… Une fois, elle a la discussion suivante avec un papa :
- Votre fille m’a parlé de cassoulet. Elle a l’air de dire que c’est important…
- Oui, c’est parce que la semaine dernière, nous avons eu le week-end cassoulet de la famille…
- Oui, mais vous ne lui en avez pas donné, c’est beaucoup trop lourd, c’est gras…
- Bien sûr qu’elle a eu le droit à en prendre. Pourquoi aurait-elle été la seule à en être privée ? Comment pourrait-elle comprendre qui elle est si elle n’a pas la possibilité de vivre avec sa famille, y compris en prenant du cassoulet. Notre cassoulet !
Je connais le même genre d’histoire avec la choucroute, le couscous, la potée lorraine… Oui, nous sommes tous de bassins culturels différents et chacun a le droit de garder ses liens culturels et gastronomiques ce qui ne signifie pas du tout manger du cassoulet tous les jours mais manger du cassoulet tous ensemble ! Très différent !
L’étape suivante sera de partager ces coutumes avec les autres pour élargir notre vision culturelle et manger un cassoulet avec des amis du sud-ouest quand on est Lorrain, Bourguignon ou Breton est une découverte que je vous invite à faire le plus rapidement possible…
Bonnes journées du patrimoine à tous !!!
Couleurs d’amour au théâtre municipal de Bourg-en-Bresse…
Le spectacle visuel sur la façade du théâtre dans le cadre de Couleurs d’amour 2017 à Bourg-en-Bresse nous raconte surtout que le monde est multiculturel ce qui est en soi une richesse incroyable. Toutes les cultures, toutes les musiques, toutes les histoires humaines nous racontent l’histoire unique, celle de l’humanité !Sur le fond, c’est sans aucun souci mais d’un point de vue narratif, reconnaissons que c’est certainement le moins puissant des trois spectacles proposés dans la soirée. Peut-être parce que les auteurs ont voulu trop nous en dire en trop peu de temps…Il n’en demeure pas moins que les tableaux proposés sont parfois très forts en évoquant ces cultures pillées par les colonisateurs et que tout cela aurait certainement mérité plus de développement…C’est l’occasion de dire que ces spectacles sont le fruit du travail de Gilbert Coudène. Cet homme a déjà un parcours colossal dans le domaine et son partenaire de production, Light Event Consulting, a une ampleur internationale. On leur doit, entre autres, un grand nombre de jeux de lumières à Lyon à l’occasion de la fête des lumières qu’ils ont participé à transfigurer… Aujourd’hui, les plus grands monuments se sont laissés séduire et présentent leurs façades et leurs histoires en couleurs et en musiques pour le plus grand bonheur des visiteurs… de Chartres à Lyon, du Puy à Bourg…
Couleurs d’amour au monastère royal de Brou !!!
Couleurs d’amour a commencé pour nous avec le spectacle de Brou qui raconte en une quinzaine de minutes l’histoire de Marguerite et Philibert ainsi que la construction du monastère royal…
Marguerite d’Autriche… Quelle femme, quelle vie et grâce à elle un monument exceptionnel. Avant d’aller plus loin, je dois vous avouer que je n’ai aucune biographie sur cette femme dans ma bibliothèque… Ce doit être l’exception – enfin presque – et je dois donc me contenter d’informations glanées ici ou là – heureusement de nombreux ouvrages parlent d’elle – et d’un spectacle tout en lumière et couleurs au monastère royal de Brou…
Tout d’abord, précisons qu’il s’agit de la petite-fille du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Elle est la fille de Maximilien 1er et de Marie de Bourgogne. Là, j’ai déjà plus de repères, les biographies de Charles le Téméraire sont assez nombreuses. Citons quand même le Marie de Bourgogne de Georges-Henri Dumont, un ouvrage de qualité pour découvrir la mère de Marguerite d’Autriche et, surtout, sa fin tragique puisqu’elle meurt à 25 ans après une chute de cheval… Ils étaient à la chasse et la chasse ne semble pas une bonne activité familiale…
En effet, sa fille Marguerite, d’abord promise au roi Charles VIII qui la répudie brusquement pour épouser Anne de Bretagne – répudiation strictement politique où les sentiments n’ont aucune place – elle va partir pour l’Espagne pour épouser l’Infant Jean d’Aragon. C’est le coup de foudre mais seulement durant quelques mois car Marguerite voit Jean mourir et se retrouve veuve à 17 ans passé… C’est alors qu’elle va épouser le duc de Savoie Philibert II.
Elle tombe sous son charme, vit une magnifique histoire d’amour et découvre les joies de la chasse, passion de son cher Philibert. Le duc laisse beaucoup de responsabilités politiques à sa jeune femme qui prend très à cœur ce métier de duchesse de Savoie. Malheureusement, Philibert va être victime d’un accident de chasse et Marguerite perd pour la deuxième fois celui qu’elle aime… Elle a 24 ans !
Elle décide de faire ériger à Bourg-en-Bresse – suivant en cela le vœu de sa belle-mère – là où elle réside, un monastère royal, à Brou très exactement, et ce sera un chef d’œuvre d’art gothique flamboyant… L’architecte principal est Louis van Bodeghem…
En fait, Marguerite va suivre le début des travaux mais partira de Bourg pour les Pays-Bas avant la fin des travaux et ne reviendra pas à Bourg de sa vie… Post mortem, elle revient à Brou et est enterrée à côté de Philibert. Les travaux, eux sont terminés deux ans plus tard…
Cette belle histoire d’amour nous est contée avec un spectacle tout en couleurs et sans aucune parole… mais parfois les mots sont presque en trop !
Ce fut un très beau moment, intense, coloré, musical et agréable…
Couleurs d’amour, spectacle en images à Bourg-en-Bresse !!!
Couleurs d’amour est l’ensemble des trois spectacles de lumière que vous pouvez découvrir à Bourg-en-Bresse, les jeudis, vendredis et samedi à la nuit tombante… jusqu’au 23 septembre !
Trois spectacles sur trois lieux différents : la façade de l’église de l’abbaye de Brou, la façade du théâtre et les façades de l’hôtel de ville…
Trois spectacles que l’on peut découvrir le même soir car chaque spectacle est joué six fois de suite, ne dure qu’un quart d’heure et, encore plus fort, il y a une navette gratuite pour rejoindre les lieux de spectacle. Du coup, vous pouvez vous garer au parking gratuit du champ de foire et vous récupérerez la voiture en fin de soirée…
Je reviendrai vous présenter ces trois spectacles très vite…
Une petite découverte…
On a donné le nom d’Immortel à celui qui se fait élire à l’Académie française mais beaucoup de ces académiciens ont été très vite oubliés et parfois on est surpris de retrouver leurs traces un peu par hasard…
Hier, lors de la vente spéciale chez Emmaüs à Chalon-sur-Saône, j’ai acheté pour un petit euro deux ouvrages reliés d’un certain Jules Lemaître, élu à l’Académie française le 20 juin 1895. Il n’a pas marqué les esprits par ses poésies et ses pièces de théâtre, il a été membre de l’Action française de Charles Maurras dès sa création et jusqu’à sa mort (décédé en 1914). Nationaliste pendant l’affaire Dreyfus, membre de l’extrême droite et petit auteur, je n’avais aucune raison de m’attacher à ce personnage… Pourtant, il fut un critique de théâtre très lu de son vivant et c’est justement deux tomes de ses critiques théâtrales que j’ai trouvés hier et que j’ai commencé à lire dès hier soir…On trouve dans ces deux volumes des critiques et articles sur Euripide, Musset, Labiche, Dumas, Victorien Sardou, Déroulède, Courteline, Eschyle… et, franchement, c’est passionnant surtout si vous aimez le théâtre, l’histoire du théâtre… Le tout est bien écrit avec plein de petits détails sur les acteurs de cette époque (1888-1898).
Voilà, c’est peut-être cela l’éternité des Académiciens, avoir des livres qui retombent dans les mains d’un lecteur attentionné… Allez savoir ?
Il y a dix ans… comme le temps passe vite !
Ce matin, par curiosité et non nostalgie, je regardais ce que je lisais il y a dix ans et ce que j’en écrivais. C’est toujours intéressant de voir l’évolution : on change de genre de lecture, notre regard évolue voire change radicalement, certaines valeurs restent au cœur de nos préoccupations… Bref, c’est une façon d’appréhender la vie assez sympathique que de voir cette évolution…Il y a dix ans, dans mes lectures, j’ai eu un choc émotionnel fort avec la découverte de « Kiki de Montparnasse » de Catel. Je connaissais bien Catel et suivais ses parutions au fur et à mesure mais je ne m’attendais pas à un tel travail, une biographique comme elle dit de cette qualité, une narration graphique si puissante, un personnage si attachant… Bref, un chef-d’œuvre ! Oui, il peut y avoir des chefs-d’œuvre même en bédé !Mais, cette même année, toujours en bande dessinée, il y avait eu la lecture de mon premier « Petit Poilu », ces magnifiques albums sans parole pour les jeunes lecteurs. Pierre Bailly et Céline Fraipont avaient juste voulu offrir à leur enfant une bande dessinée adaptée. Ils étaient auteurs par ailleurs et ils voulaient mettre leurs talents – indiscutables – au service de leur propre famille… Depuis la série n’a jamais cessé et quand Pierre Bailly est venu à Chalon-sur-Saône, ce fut un grand succès !C’est durant cet été 2007, que j’ai lu ou relu tous les Spirou et Fantasio. En fait, c’est une série que je ne connaissais pas beaucoup – chez nous on ne lisait pas le magazine Spirou – et je voulais me faire une idée sur ces deux héros, cette série et les auteurs qui l’ont fait vivre. Dans l’ensemble, je dois avouer que j’ai plutôt été séduit et comme tout le monde j’ai eu mes petits chouchous… Par exemple un album comme « Qui arrêtera Cyanure ? » m’a beaucoup marqué et ses auteurs, Tome et Janry, sont pour moi ceux qui resteront comme des grands de la série… et je ne veux surtout pas oublier des grands noms comme Jijé ou Franquin…Mais je ne lisais pas que de la bande dessinée car j’ai toujours eu des lectures très variées. Je retrouve dans mes notes des lectures de théâtre (Jean-Michel Ribes), des romans de toutes sortes d’Henriette Bernier à Hugo Boris en passant par Amélie Nothomb, la découverte des polars de Gladys Mitchell et pour terminer cette courte évocation je voudrais parler livre jeunesse…En effet, cette année, j’ai lu un magnifique album pour enfants, un livre illustré comme on dit. Il s’agit de « Loup noir » d’Antoine Guilloppé. Je viens de vérifier, il est encore disponible alors si vous avez des enfants, des petits-enfants ou même si vous aimez les beaux livres… voilà une belle idée de lecture !
C’était il y a dix ans déjà et j’ai le sentiment de ne rien renier de ces lectures… Alors continuons de lire et faire lire !!!
Du classique mais efficace… et qui se déroule en Bretagne !
J’ai découvert, il y a quelques années, un auteur et une série policière. Il s’agissait de Jean Failler et de son héroïne Mary Lester. J’ai donc découvert Mary Lester dans une première enquête, Les bruines de Lanester, à l’époque où elle était débutante dans la police. Je la trouvais plutôt attachante et je décidai de la suivre… et cette lecture se poursuit de livre en livre, d’enquête en enquête… et je dirais même de village breton en village breton !
Bon, j’exagère un peu car certains villages sont carrément des villes et parfois Mary s’éloigne de la Bretagne… Mais ce qui est vrai c’est que Jean Failler a choisi de prendre la Bretagne comme carde de ses enquêtes en installant Mary au commissariat de Quimper où elle a maintenant le grade de commandant ! Comme Quimper n’est pas la ville où se commettent les délits les plus criminels, Mary enquête un peu partout, l’auteur inventant mille petits détails pour justifier son intervention loin de ses bases… Renfort ponctuel, coup de main à des gendarmes, affaires personnelles…Après avoir lu plusieurs épisodes, j’ai eu l’opportunité d’interviewer l’auteur Jean Failler lui-même. Il faut dire qu’il habite en Bretagne à l’Île-Tudy, dans le Finistère. Comment pouvais-je ne pas accepter une invitation à venir déguster des langoustines chez lui ? Une belle rencontre qui permettait de mieux appréhender cet auteur qui a commencé par exercer d’autres métiers avant de se consacrer à l’écriture… Il se dit qu’il fut poissonnier ce qui explique bien le choix de faire déguster des crustacés locaux…
En tant qu’auteur, il a réussi assez vite à se construire un lectorat local ou passionné de la Bretagne, ce qui a suscité quelques jalousies qui ont pris des formes pas très sympathiques après un roman qui entraina quelques séances judiciaires… On l’accusait, ce pauvre auteur, de s’être inspiré de faits réels, d’avoir mis un personnage réel dans son roman et d’en avoir dressé un portrait assez noir – ou trop réaliste, allez savoir – ce qui avait ému ladite personne… Bon, il promit de ne plus se faire prendre au piège… En même temps, une bonne fiction policière est toujours portée par une petite dose de faits divers…
Le temps passant – Mary Lester a déjà réalisé plusieurs dizaines d’enquêtes racontées en 47 volumes – on a pu constater que l’inspiration de Jean Failler était inégale…Christophe Arleston – le très grand scénariste de la bande dessinée contemporaine – me disait un jour avec beaucoup de réalisme que si certains albums étaient meilleurs que d’autres, cela voulait dire que certains autres albums étaient moins bons ! Donc, oui, il m’est arrivé d’être déçu par certains romans dont Avis de gros temps pour Mary Lester, une enquête à mon avis très moyenne, trop délayée et sans intérêt…Par contre, les deux dernières enquêtes, Les mécomptes du capitaine Fortin et Mary Lester et la mystérieuse affaire Bonnadieu, m’ont complètement convaincu. Je ne dis pas réconcilié car je ne m’étais jamais fâché avec mon enquêtrice préférée de la police bretonne, euh, non, police nationale…
Dans le premier de ces deux romans, le capitaine Fortin se trouve confronté à une machinerie peu élégante alors que lui avait foncé pour aider un ami… Rappelons que Fortin est l’équipier de Lester et qu’il est très physique, qu’il ne réfléchit pas toujours avant d’agir et que sa source philosophique est le quotidien L’Equipe… Néanmoins, toujours généreux et chaleureux, il aide la veuve et l’orphelin… Cette fois-ci, Mary mettra tout en œuvre pour l’aider… Bon roman qui se déroule aux alentours de Quimper…
Enfin, la dernière enquête parue a pour cadre la magnifique ville balnéaire de Dinard et rien que pour cela de nombreux lecteurs seront séduits… Quant à l’enquête proprement dite, on a d’autant plus envie de suivre Mary qu’il s’agit d’empêcher une injustice… Petite particularité de cette histoire, Mary Lester est accompagnée de Gertrude Le Quintrec, lieutenant de police, une ancienne gendarme que l’on connait bien maintenant qu’elle a intégré le commissariat de Quimper… Une enquête menée par deux femmes compétentes et pleines d’humour car dans ces ouvrages on sourit plus d’une fois…
Voilà donc deux enquêtes à découvrir et peut-être une série à découvrir pour ceux qui aiment le roman policier, la Bretagne et les femmes…
Il faut garder à l’esprit ce que fut la Syrie et l’aider à encore être demain !!!
Puisque la barbarie, la guerre, le fondamentalisme, les extrémismes et la bêtise humaine nous privent pour le moment de ce magnifique pays, puisque nous ne sommes pas certains de pouvoir encore profiter des ruines antiques des anciennes civilisations de cette région, il ne nous reste plus qu’à nous réfugier dans les livres pour qu’au moins le souvenir demeure de la beauté de la Syrie !
Cet ouvrage d’Alain Chenevière est de toute beauté. Il nous guide en Syrie, pays qu’il présente bien comme un des lieux de naissance de la civilisation. Même si tout peut sembler toujours un peu relatif et subjectif, j’aime à voir les choses ainsi…
Visiteur, touriste ou lecteur, chacun découvre la Syrie avec des images, des couleurs, des odeurs… et les images et couleurs sont bien là dans le livre. Cela ne vous dispensera pas de vous précipiter en Syrie dès que ce sera possible, mais en attendant, vous commencerez à vous approprier le pays, les paysages, les monuments, la culture, l’esprit, même de cette région, tout simplement…
Finalement, toute proportion gardée et sans exagérer, lire cet ouvrage c’est participer à une forme de résistance, et aider à la survie d’une civilisation…