Préparons nos rencontres d’Angoulême 2019 : Mr et Mme Béka

Si vous avez appris à lire avec les aventures de Spirou, alors vous connaissez bien Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas, Comte de Champignac… Des cheveux blancs, une grosse moustache de la même couleur, une passion spéciale pour les champignons, une curiosité scientifique incroyable… Voilà, vous y êtes ! Et, pourtant, vous seriez bien incapable de raconter sa vie… Et pour cause, personne ne savait ce qu’il avait vécu avant que Spirou et Fantasio n’entrent dans sa vie…

Grâce à un attelage de compétition, le couple Béké et le dessinateur Etien, le voile va se lever et on va découvrir ce que fut la guerre de Champignac ! Dit comme cela, les fans de la série Spirou pourraient avoir de se précipiter et les autres de partir à grandes enjambées… Pourtant, cet album pourrait décevoir les premiers et enchanter les seconds…

En fait, il faudrait dans un premier temps lire cet album comme un one shot indépendant de la saga Spirou. On va découvrir un savant fou de champignons dans sa demeure, le château de Champignac, et cela au moment où les nazis envahissent son pays… Champignac, le comte, reçoit alors une lettre codée de Londres… Et notre aventure commence !

Les auteurs, monsieur et madame Béka comme j’aime les appeler, nous raconte non seulement un épisode de la vie de Champignac, du temps où ses cheveux n’étaient pas encore blancs, mais aussi et surtout, un épisode de la Seconde Guerre Mondiale, la machine à coder Enigma des Allemands. Mieux, ils arrivent à expliquer le fonctionnement de cette machine complexe de façon simple et non simpliste… Mieux encore, ils nous montrent comment des grands savants – et pas seulement notre ami Pacôme – travaillent ensemble sous l’égide des Britanniques pour déjouer les nazis… Et on voit naitre sous nos yeux l’ancêtre de nos ordinateurs…

Alors, seulement, après, une fois que l’on s’est régalé avec cette très bonne bande dessinée, on pourra réaliser que Champignac va devenir le héros des aventures de Spirou et Fantasio…

Comme j’ai trouvé cette bande dessinée excellente, c’est avec beaucoup de plaisir que l’on a organisé un rendez-vous avec les scénaristes et que l’on va pouvoir interviewer monsieur et madame Béka à Angoulême durant le festival international de la bande dessinée 2019 !

Aliénor…

Je m’appelle Aliénor, j’ai 22 ans, et je suis originaire de Dijon.

Après le bac, je me suis orientée vers une licence LLCE anglais à la fac de Dijon, mais m’étant rapidement rendue compte que ce parcours professionnel ne me convenait pas, je me suis envolée pour la Nouvelle Zélande.

Je n’étais censée y rester que 9 mois en tant que fille au pair, mais étant en soif d’encore plus d’aventures, et me sentant dans mon élément au milieu de l’hémisphère sud, loin de tout, j’ai fini par y rester 3 ans et demi. Étant depuis des années passionnée des métiers tournant autour de l’audiovisuel, j’ai trouvé mon bonheur en complétant un diplôme de deux ans dans la capitale du pays : Wellington.

Je suis revenue dans ma Bourgogne natale en août 2018, afin de terminer mes études par une année de licence professionnelle TAIS à Chalon-sur-Saône.

Même si je ne serai pas présente au festival d’Angoulême, je m’occuperai de faire la liaison entre Chalon et le groupe qui sera parti et vous aurez l’occasion de lire et voir certains de mes travaux à distance… C’est capital la logistique et le soutien dans un tel projet !

Roxane…

Je commence un peu à devenir une habituée. C’est la seconde fois que je me rends à un festival de bande dessiné, la première fois étant à St Malo à Quai des bulles.

J’adore la bande dessinée c’est pourquoi je suis vraiment heureuse de remettre ça et de revenir partager mes émotions avec vous…

Sinon je m’appelle Roxane et je suis en licence TAIS. Qu’est-ce que j’aime à part la bande dessiné ? Mmmh… Difficile à dire. Non je plaisante ! Les super héros évidement ! Marvel DC j’en suis dingue. Mais attention, c’est du sérieux ça ! Une fois au cinéma, interdiction de me déranger ! En plus, on parle d’une exposition Batman à Angoulême…

J’aime aussi beaucoup le cosplay et le théâtre. Et ça va vous surprendre mais je suis aussi très fan de Métal. On me dit souvent que je n’ai pas une tête à écouter ce genre de musique.
Comme quoi les apparences peuvent souvent être trompeuses !

Que puis-je dire d’autre ? Et bien revenons à la bande dessinée : de Lou aux Nombrils en passant par Sillage et Conan, j’ai des goûts très larges. Mais après j’aime beaucoup avoir
une histoire bien ficelée qui me réserve des rebondissements et des surprises mais aussi des larmes et des rires…

J’ai donc hâte de me retrouver à Angoulême.

Estelle…

Bonjour !

Moi c’est Estelle et je suis originaire du Nord (et non je ne suis pas ch’tie, mais flamande ça fait toute la différence !).

Passionnée par le dessin et la création, je me suis orientée vers un BTS Design Graphique à l’ESAAT de Roubaix.  J’ai ainsi pu travailler sur des projets très diversifiés qui m’ont permis d’acquérir des compétences variées et une grande polyvalence. Je suis ensuite descendue dans cette chère Bourgogne pour développer encore plus cette polyvalence en licence TAIS à l’IUT de Chalon-sur-Saône.

Lire étant ma passion n°1 dans la vie, je suis très enthousiaste à l’idée de participer au festival d’Angoulême, de rencontrer des auteurs que j’ai pu suivre et pouvoir leur poser pleins de questions !

J’espère pouvoir vous donner aussi envie de découvrir à votre tour ces auteurs, ces bédés…

Julie…

Bonjour, je me nomme Julie et j’ai 20 ans. Actuellement en licence TAIS (techniques et activités de l’image et du son), j’ai la chance de pouvoir me rendre cette année au Festival international de la BD d’Angoulême.

Derrière cette présentation tout à fait sommaire se cache une personne passionnée par la culture nippone et les Arts (musique, théâtre, peinture,…).

Pour tout vous dire, je suis quelqu’un de très (trop?) spontanée.

L’imagination et la créativité sont pour moi un trésor immense dont il faut prendre soin tout en l’utilisant avec minutie.

De nature loquace, si tant est que je sois dans un contexte propice à la discussion, j’aime faire des rencontres et parler avec les gens.

Le festival de la BD est pour moi l’opportunité de découvrir un Art qui m’intéresse mais pour lequel mes connaissances ne sont qu’à un stade néophyte.

J’espère que cette semaine au sein de l’événement me permettra de faire de nombreuses rencontres riches en connaissances (voire en émotions).

Peut-être même nous verrons nous au Festival ou à Chalon au retour !

Bazir…

Je suis Bazir… il me semble que je suis un accroc à l’art en noir et blanc et je peux aussi avouer que je me définis comme quelqu’un de créatif, même si cela n’engage que moi !

Mon quotidien, c’est comme dans un comics avec une touche d’humour. Attention, je ne suis quand même pas un super héros… Quoi… que… Allez savoir !Mes croquis parfois sombres sont un enchaînement de portraits, silhouette, mouvement. En fait, je dessine toujours et durant le festival d’Angoulême, c’est moi qui vais regarder les auteurs dessiner…

Dorian…

Bonjour, je m’appelle Dorian et même si ce n’est pas aussi original que ce que je souhaitais, voici ma présentation pour que vous fassiez un peu ma connaissance avant Angoulême…

1998, événement d’ampleur mondiale, Je ne vous parle pas de jeu de balle aux pieds, mais bien de moi, Dorian.

Chanceux depuis toujours, j’ai commencé par naître pile le jour de mon anniversaire (J’étais cependant un peu triste car mon petit frère et ma petite sœur n’ont pas pu assister à cet événement).

J’ai également brillamment réussi à intégrer l’une des 15 places de l’option théâtre au lycée parmi les 15 postulants.

Manquant vaillamment par la suite l’audition pour la classe libre du cours Florent et pour contrecarrer les plans de mon père, j’ai pu poursuivre mes études par l’obtention d’un DUT MMI (métiers du multimédia et de l’internet).

Pour calmer les frustrations de mon père, j’ai du malgré tout m’inscrire pendant deux ans au conservatoire d’arts dramatiques de Blois. Par malheur, contre toute attente et malgré des lacunes certaines j’obtins avec brio mon certificat d’études théâtrales.

Parallèlement à tout ceci, j’ai développé une véritable passion pour la musique de chambre. En effet, je développe dans mes 12 mètres carrés de la musique électronique rythmée. J’ai la chance d’avoir un père qui me soutient énormément dans mon projet grâce au rythme endiablé des coups de balais au plafond.

Pour éviter d’intégrer cette année une école de théâtre à Paris, j’eus la brillante idée de m’expatrier à Chalon-sur-Saône pour y faire une licence « techniques et activités de l’image et du son ». Je crains qu’en 2020 toutes mes cartouches soient grillées.

Sur la photo, c’est moi dans le rôle de Nick Navette dans la pièce « Songe d’une nuit d’été » de Shakespeare mise en scène par le cycle 3 du conservatoire de Blois en 2018.

Merci de m’avoir lu et souhaitez moi bonne chance pour cette nouvelle aventure !

Pour ce festival… il y a une équipe !

Oui, Angoulême ce sera avant tout un travail d’équipe et je serai accompagné de 5 étudiants de la licence professionnelle TAIS de l’IUT de Chalon-sur-Saône. Ils sont donc en bac+3 dans l’image et le son d’où ce reportage qui permet de faire de la radio, de la photo et du texte… Que du bonheur, surtout pour ceux qui aiment la bande dessinée !Durant cette semaine, nous aurons aussi la possibilité de visiter la région d’Angoulême, de déguster avec modération un peu de Cognac, de découvrir plus d’une dizaine d’expositions et d’interviewer plus d’une cinquantaine d’auteurs !!!Donc, maintenant, place aux présentations des étudiants…

Préparons nos rencontres d’Angoulême 2019 : Didier et Lyse Tarquin

Didier Tarquin est essentiellement connu pour son dessin dans la série Lanfeust de Troy. Certes, il a bien dessiné quelques autres albums mais sans le succès qu’il a rencontré avec Lanfeust… Seulement, voilà, le troisième cycle de cette série vient de se clore avec un très bel album et c’est le moment idéal pour trouver, pour prendre, le temps de travailler à « autre chose »… C’est ce qu’il a décidé de faire avec cette série UCC Dolores dont le premier volume vient de sortir, La trace des nouveaux pionniers. Pour cette histoire, il travaille avec Lyse Tarquin, celle qui avait assumé les couleurs de très nombreux albums dessinés par Didier…

Cette fois-ci, on quitte la fantasy de l’univers de Troy pour aller se faufiler dans la science-fiction, une SF forte, puissante, profonde… qui mérite certainement toute notre attention ! Nous voilà dans une grande aventure – longue, on ne le sait pas encore – dynamique qui enchante objectivement le lecteur dès les premières pages malgré la mise en place des personnages, phase inhérente à tout début de série !

UCC Dolores est un vaisseau spatial qui a toute une histoire, une réputation et quand Mony le touche en héritage de son père elle n’en connait rien… Il faut dire que Mony est plutôt une oie blanche qui sort de son institution religieuse. Une sorte de bonne sœur, un peu naïve, quelque peu idéaliste et plutôt sympathique… Les yeux sont braqués sur elle et ce navire car son père, général pas très sympathique, quelque peu pirate ou corsaire, aurait accumulé un trésor… Mais est-ce bien vrai, là nous n’en savons encore rien…

Pour que la pauvre et innocente Mony ait la moindre chance de s’en sortir, le scénariste Didier Tarquin la fait croiser Kash, un ancien de la guerre, plein d’expérience et très réaliste. Il n’est pas très expansif mais accepte de servir l’UCC Dolores aux ordres – au service – de Mony… Le duo va pouvoir partir à l’aventure…

J’ai lu ce premier tome avec beaucoup de plaisir trouvant là une bande dessinée d’aventures comme je les aime et même si les problématiques ne touchent pas à la haute philosophie, il faut bien reconnaitre que Didier Tarquin se révèle un scénariste solide et très agréable à suivre…

C’est donc tout naturellement que j’ai demandé à rencontrer Didier et Lyse Tarquin – d’ailleurs, cela me permettra de savoir comment ils ont travaillé et la répartition exacte de leur participation à cette aventure – et pour une fois, on ne parlera pas (trop) de Lanfeust de Troy… Enfin, peut-être un peu quand même…

Préparons nos rencontres d’Angoulême 2019 : Bernard Yslaire

Généralement, quand on parle de la série bédé Sambre, on se doit de donner une multitude de qualificatifs extraordinaires, d’y joindre des citations littéraires, poétiques, romantiques… Certains vont jusqu’à parler d’une nouvelle Comédie humaine en bande dessinée et ainsi Bernard Yslaire devient le Balzac de la fin du vingtième siècle…Une telle démarche, même si je la comprends, me déplait car la bande dessinée est pour moi un art narratif à proprement parler et je n’ai pas besoin de convoquer les grands romanciers ou poètes du dix-neuvième siècle pour affirmer que Bernard Yslaire est un grand de la bande dessinée !C’est en 1986 que deux auteurs, Bernard Yslaire et Balac (connu aussi dans le monde de la BD sous le nom de Yann) crée cette grande saga familiale, Sambre. Dès le premier album nous sommes plongés dans le drame et une époque (1848). Le drame puisque le père, Hugo Sambre, se suicide. Il laisse inachevé un manuscrit, La guerre des yeux. Sa femme semble penser que son mari était fou, tout simplement tandis que sa fille Sarah veut terminer le manuscrit paternel et que Bernard, le fils, semble très perturbé par la mort de son père… Et, il y a aussi Julie, une jeune femme braconnière, de la rue, aux yeux rouges…Un drame va se nouer dans cette famille de province et le lecteur entre dans la grande saga des Sambre ! Yslaire, qui maintenant travaille seul sur cette série, pensait décliner la série sur 12 albums. Seulement, les cinq premiers sortiront sur dix-sept ans et de nombreux lecteurs se diront alors – dépités – que la série ne connaitra jamais sa fin, son apothéose…Mais, en bédé comme en amour, il ne faut jamais jurer de rien, n’est-ce pas ? Alors, Bernard Yslaire s’est remis au travail et depuis 2011, trois nouveaux albums sont arrivés… Du coup les lecteurs ont repris le moral et finissent par espérer que les quatre derniers albums puissent sortir un jour… Même si, parfois, Bernard Yslaire laisse entendre que sa crainte est de ne pas pouvoir terminer son grand œuvre, car il s’agit bien d’une œuvre au sens propre du terme, une œuvre majeure de la bande dessinée !Alors, pour moi, ce fut d’abord l’occasion de relire les huit albums parus puis de demander un entretien avec Bernard Yslaire. Je me réjouis à l’avance de cette rencontre, ce sera la deuxième fois que j’aurais le privilège de l’interviewer, et je vais même tenter d’intéresser mes étudiants à cette série magnifiquement dessinée et mise en couleur…