Et nous voici arrivés au dernier jour de mon festival d’Angoulême 2022. Oui, cette année, suite à différents problèmes organisationnels et de santé, je ne suis pas resté les samedi et dimanche. Donc, le vendredi avec ses douze rencontres programmées allait clôturer mon séjour dans la Charente…
Mais, avant de me précipiter vers la salle de presse pour y rencontrer mes premiers invités, je décide de prendre le temps pour aller voir de près la façade décorée par Catel en hommage à René Goscinny. Il faut dire que cette année le scénariste Goscinny, disparu en 1977, aura été bien à l’honneur : une exposition de qualité au musée de la ville d’Angoulême et une inauguration officielle de cette façade… Après tout, l’heure des scénaristes est sur le point d’arriver… Qui sait ?
Une autre petite anecdote sur cette façade. Elle est située rue Goscinny. Je n’avais pas regardé à l’avance l’emplacement sur la carte et je pensais que des habitants de la ville m’indiqueraient facilement la direction… On peut toujours rêver ! En effet, la rue Goscinny ne semble pas très connue et j’ai mis du temps à la trouver. Heureusement, c’est l’un des membres du bureau de l’association qui organise le festival qui finira par me mettre dans la bonne direction… Et, surprise, cette rue est exactement dans le prolongement de la rue Hergé…
Je peux alors me mettre en route pour l’hôtel de ville où se situe la salle de presse… Avant, je rappelle à tous ceux qui ne l’auraient pas encore lu qu’il existe un très beau livre sur Goscinny (et sa fille)… bien sûr, vous l’aurez deviné, un roman graphique de Catel elle-même !
Ce matin-là, je vais avoir trois duos d’auteurs à la suite et ce sera tout d’abord Rodolphe-Griffo. On peut dire deux grands de la bande dessinée sans enlever quoi que ce soit aux autres auteurs reçus ce festival. Les deux septuagénaires se retrouvent sur un projet né d’un rêve de la femme de Griffo que ce dernier a repris et organisé avant de faire appel à Rodolphe pour le transformer en véritable scénario… Un beau travail collectif, basé sur la confiance et l’amitié. La bande dessinée, un one shot, Iruène, est à la fois réaliste mais fortement imbibée de mysticisme, de réincarnation, de volonté de sa faire pardonner, de salut de l’âme… C’est aussi un hommage au peuple primitif d’une île sur laquelle vit Griffo… Une île des Canaries… La Palma… Alex vit de nos jours mais il va pouvoir revenir dans le passé et corriger sa propre histoire, celle de son peuple… Le voilà redevenu Bencomo chef de son peuple Guanche… Mais, pourra-t-il réellement protéger son peuple et son île face aux Conquistadors ?
En tous cas, l’interview se déroule très sereinement dans cette grande salle de presse encore calme… Mais, une fois cette première rencontre terminée, il me faut pénétrer dans l’antre populaire et bruyante car la prochaine a lieu sur le stand Delcourt où m’attendent, ou presque, Serge Lehman et Frederik Peeters… D’ailleurs, finalement, c’est quand même plus calme que ce que je pensais initialement ce qui tente à prouver qu’effectivement la fréquentation du festival 2022 sera inférieure à celles des autres années… On parlera dans le bilan de -25%… Et ce fut peut-être bien pire que cela !
Nous voici donc autour de cette série atypique dont deux tomes sont déjà parus, Saint-Elme. Cette série est à la fois policière, financière, familiale, délocalisée et surprenante, hantée de personnages tous plus fous les uns que les autres (« Mais jamais déprimés ! » précise immédiatement Frederik Peeters). Je pense qu’il faut l’ouvrir sans idées préconçues, juste avec l’envie de se laisser surprendre par l’histoire, par son traitement graphique, par ses couleurs…
Alors, bien sûr, comme il y aura au total cinq albums dans la série, il est difficile de tout vous raconter ou de raconter sans casser le suspense… Donc, il vous restera surtout à écouter l’interview lors de sa diffusion sur RCF en Bourgogne puis de vous précipiter sur ces albums et d’en profiter car je l’avoue j’ai adoré et j’attends la suite avec beaucoup d’impatience…
Ayant sous la mais ces deux auteurs, j’en profite pour parler rapidement d’Oleg (avec Frederik Peeters) et de la suite donnée à La brigade chimérique (Serge Lehman)… Après tout, il est bien normal de rentabiliser son temps, ses déplacements et d’être à fond durant 30 minutes !!!
Par contre, nous n’en étions qu’au début de cette grande journée de festival…
(A suivre !)