Pour ceux qui me suivent depuis longtemps, précisons, avant toute chose, que c’est la première fois depuis que je vais à Angoulême pour le festival de la bande dessinée que j’y suis allé seul… Il faut dire que le fait d’être maintenant à la retraite et qu’en plus le festival ait été déplacé dans le temps à cause de la pandémie, tout cela m’a laissé seul pour affronter cet évènement qui reste indiscutablement l’un des grands rendez-vous du monde de la bande dessinée… Donc, c’est ainsi que je suis arrivé le mercredi vers midi à Angoulême pour y passer plus de deux jours à courir, visiter, photographier, interviewer, discuter, découvrir et, parfois aussi, dormir un peu…
La première journée, ce fameux mercredi après-midi traditionnellement réservé aux visites d’exposition par la presse, a été pour moi riche en émotions et découvertes. Il faut dire qu’un festival, même si on le programme le plus possible, est toujours plein d’imprévu…
Par exemple, on marche dans la ville et soudain on aperçoit une fresque murale que l’on ne connaissait pas. Il faut dire que l’année dernière il n’y eut point de festival et que dans ce laps de temps la ville a continué à vivre… Là, c’est donc une fresque selon un dessin de François Boucq pour rendre hommage à Albert Uderzo… Oui, je sais, la femme n’y est pas réellement à l’honneur mais en même temps on ne peut pas inventer des personnages féminins qu’il n’a jamais dessinés ! On fera donc avec Falbala et Bonemine…
Puis, pour rester fidèle à l’ordre chronologique, j’avais rendez-vous avec Benoît Peeters. Le rendez-vous a été pris car Benoît vient de sortir un ouvrage, 3 minutes pour comprendre 50 moments clés de l’histoire de la bande dessinée (Le courrier du livre) et qu’il est aussi le co-commissaire de l’exposition consacrée à Chris Ware, le grand prix de la BD 2021. Nous reviendrons plusieurs fois sur Chris Ware car ce prix permet d’être le président d’honneur du festival suivant et d’avoir une exposition consacrée à son travail lors de cette présidence…
Donc, dans un premier temps, avec Benoît, nous passons en revue quelques grands événements de l’histoire de la bédé, en particulier l’arrivée d’un ovni imprévisible qui en 2004 (en France) allait secouer le monde du 9ème art, Blankets de Craig Thompson. Benoît Peeters me raconte comment il a découvert ce travail de plus de 600 pages, un soir à New York grâce à Art Spiegelman qui lui avait donné une grosse enveloppe avec les photocopies de cette histoire par encore publiée. Aussitôt lue, le soir même, Benoît se fit immédiatement l’intercesseur de Craig à Paris pour que cette bande dessinée soit éditée en France malgré sa taille et son tempo pas très habituel… Il n’a pas beaucoup à se battre tous les lecteurs sont unanimes au fur et à mesure… Et ainsi Blankets sera l’un des piliers de la collection Ecritures de chez Casterman !
Dans une deuxième partie d’entretien, Benoît Peeters parle beaucoup de Chris Ware, dont il affirme, sans trop d’hésitation, qu’il est l’auteur de bande dessinée le plus important de ces dernières décennies… Il connait maintenant bien cet artiste complet et protéiforme, il vient de travailler avec lui sur l’exposition d’Angoulême, Building Chris Ware, qui, on l’espère, pourra continuer à vire après le festival au moins une fois… On découvre ainsi des œuvres qui ont marqué l’histoire de la BD comme Jimmy Corrigan, ACME ou Building stories… Bref, on a envie de lire ce que l’on ne connait pas encore, de visiter l’exposition dans les minutes qui suivent, d’aller interviewer Chris Ware…
Bon, tout n’aura pas lieu mais l’exposition ce fut dans la foulée de cette rencontre et quant à la rencontre avec Chris Ware, elle aura bien lieu le soir de ce mercredi, mais pas dans l’intimité, lors de la cérémonie d’ouverture du festival 2022…
Ce fut donc une magnifique rencontre avec Benoît Peeters, un très beau début de festival et vous allez pouvoir profiter de cette rencontre dès cette semaine dans le kiosque à BD sur RCF en Bourgogne !
(A suivre !)